Peur et angoisse

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Il se réinstalla dans son lit d'hôpital, me fixant presque sans cligner des yeux. Il était clairement mécontent et tirait la tronche comme pas possible. Je n'osais pas bouger et détournai mon regard de lui. Il soupira longuement avant de se racler la gorge et entamer la discussion.

- Bon. Nous avons donc un nouveau problème. J'espère vivement que vous vous réveillerez. Mais ... Que s'est-il passé ?

- Stan est passé. Il est apparu dans le rétroviseur, puis devant moi sur la route. Ça m'a effrayé et quand j'ai rouvert les yeux j'etais dans cet état. Je ne l'ai pas revu depuis.

- Mmh. Donc on a un fantôme qui vous en veut, et votre père toujours disparu. Sans compter ses histoires de meurtres non résolus.... Je me demande si celui qui avait possédé Madame Stampton n'était pas Stan. C'est une possibilité a envisager.

J'en avais des frissons. Est ce que tout cela était vraiment lié ? Je retins mes larmes et regardai le sol. Il se releva et posa sa main sur mon épaule. Voulant trouver du réconfort, je me jetai dans ses bras et.... Le traversai. Il eu un sursaut et se figea tandis que je me retrouvai de l'autre côté de la pièce.

- Par pitié ! Évitez de me retraverser ! Râla-t-il d'une voix plus aigue que d'ordinaire.

- Ça va ! Je ne l'ai pas fais exprès.... Je ne me fais pas à mon état. Vous pensez que je peux réintégrer mon corps si je me jette dessus ?

- Aucune idée. Souffla -t-il. Pourquoi ne pas essayer ?

Ni une ni deux je sortis de sa chambre pour me diriger vers la mienne, évitant soigneusement tout contact avec les infirmières et les malades qui arpentaient les couloirs. Me voyant faire, il souria tristement pendant un bref instant, puis repris un air renfrogné. Une fois devant moi même, je me mis debout sur le debord du lit et fermai les yeux en me laissant tomber sur mon corps. Je me retrouvai au parking sous sol.... Ce fut un echec cuisant. Mais, il tenait ma vraie main. Je pouvais le sentir, même loin de moi. Je réitérai l'expérience plusieurs fois, sans succès. Je commençais a paniquer pour de bon, sentant la crise d'angoisse arriver. J'avais du mal a respirer et je transpirais, sans compter la difficulté que j'avais a parler.

- Calmez vous. Me dit-il calmement pour une fois. Nous trouverons une solution. Pour l'heure vous ne devriez pas gaspiller vos forces. Demain nous irons au cimetière. Peut-être que votre mère pourrait nous aider .

- Elle n'est jamais apparue devant moi ... Et je ne suis pas certaine de pouvoir en lui faire face ...

- Il le faudra bien si vous voulez en finir avec toutes ces histoires.

Il retourna dans sa chambre. Je le suivis, refusant de rester seule.

- Vous allez rester avec moi ? S'étonna-til.

- Bien sûr ! Je vais vous hanter jusqu'à mon réveil ! Riai-je.

- Vous pouvez le dire si vous avez peur, vous savez ?

- J'ai pas peur ! Protestai-je.

- Mmh. Vraiment ?

Il avait relevé ses cheveux, montrant sans aucune gêne son oeil aveugle. Mais son regard me transperça. Il était vraiment magnifique et je me retrouvai sans pouvoir aligner deux mots, perdue dans ma contemplation. Mais au fond , il avait raison, même si je refusais de le lui avouer. J'étais morte de trouille. Qu'allait-il m'arriver si je ne pouvais pas retrouver mon corps ? Comment allais-je réagir face à ma mère ? J'étais pleine d'angoisse et de questions, lorsque la porte de sa chambre s'ouvrit  et Helen entra, un bouquet de fleurs à la main et un plat fait maison à l'odeur alléchante de l'autre.

Secrets ( 1ère Partie )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant