PROLOGUE.

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Nous sommes le neuf octobre mille neuf cent quatre-vingt. Il faisait nuit noire et il eut une pluie très inhabituelle, ce jour-là. Ce n'était pas l'une de ces pluies que l'on avait l'habitude de voir , mais plutôt ces pluies qui annonçaient quelques choses...

Quelques choses de mauvais .

Il est exactement quatre heures vingt sur le tableau de bord. Après cette légère inattention de la part du conducteur, il soupira en prenant ses aises au volant et changea la vitesse du véhicule afin d'aller plus vite et ainsi arrivé dans le temps qui lui était imposé.

Du côté de son co-conducteur, ce dernier, coude droit posé sur le bord de la portière et dont son menton reposait sur la paume de sa main, se contentait de regarder au travers de la vitre du véhicule le paysage trempé qui défilait sous ses yeux en étant adossé sur son siège, les gouttes de pluies qui glissaient de manière à la caresser.

Après vingt minutes de route supplémentaires, le camion transportant les deux gardes et un grand conténaire à l'arrière, sortit de la ville où ils étaient et se dirigea vers une route qui menait à un endroit désert, lugubre, un théâtre de torture que nulle être ne voulait y être. 

Le silence fut roi dans la voiture et autour d'eux.

Ce genre de silence pesant où l'on ne savait souvent quoi dire. Ce genre de silence oppressant qui donne l'impression d'étouffer. Ce genre de silence glaçant que l'on retrouve le plus souvent dans les films d'horreur et qui annonce le plus souvent la mort de quelqu'un. Seul le bruit des gouttes d'eaux tapotant la toiture du la voiture, raisonnait. Et même là, rien ne pouvait rassurer une personne se trouvant dans ce genre situation.

Dans ce silence.

Ce silence fut le tourment du partenaire du conducteur qui ne se sentait pas à l'aise. Ce dernier ressentit un frisson tout le long de sa colonne vertébrale rien qu'à l'idée de penser à toutes les éventuelles horreurs qu'il pourrait vivre. Car ce silence lui donnait l'impression d'être seul au monde, sans personne pour le sauver en cas de problème. N'en pouvant plus de toutes ses pensées obscures, il décida de créer un quelconque bruit pour le rassurer de ce silence.

Alors quoi de mieux que de mettre un peu de musique pour détendre l'atmosphère qui s'était étrangement assombrie. De là, il quitta sa position pour se pencher près du tableau de bord de la voiture et ainsi allumer la radio qui s'y trouvait et enclencha un peu de musique le volume à fond.

« - Ahh... Là, c'est mieux ! »

Ce dernier sourit en se sentant un peu plus à l'aise en écoutant une musique aléatoire qui se jouait. Mais visiblement la tonalité de la musique dérangea son partenaire qui diminua aussitôt le volume.

« - Non, mais c'est quoi ton problème ? »

Celui qui était jusque-là détendu , yeux fermés , réouvrit brusquement ses yeux, frustré par l'acte posé par le conducteur jusque-là silencieux. 

« - Pas besoin de mettre le volume à m'en détruire l'ouïe ! Dit calmement ce dernier. 

-  Tu n'étais pas non plus obligé de diminuer jusqu'à ce point ! Rétorqua l'autre en augmentant le volume à une bonne tonalité.

- Là, c'est mieux ! Ironise le précédant en rigolant.

- On dirait que ça t'amuse toi ?

- Oui, un peu, il sourit. Je dois bien l'avouer.

- Sache que ce n'est pas drôle. Dit-il énervé.

- Pas besoin de t'énerver aussi.

- Ouais, c'est ça ! »

LES LIMITES DU SOMMEIL Où les histoires vivent. Découvrez maintenant