#6

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Hustlers #6

"?"

"En Xanadou,Lui,Kublah Khan s'édifia un fastudieux palais.
À l'endroit où l'Alphée et la rivière sacrée s'écoulent
Par des abîmes,insondables à l'homme vers une mer sans soleil.
Deux fois cinq milles de terres fertiles furent ainsi enclos
De tours et de murailles.
Et c'étaient des jardins hérissés de capricieux ruisseaux
Où s'épanouissait l'arbre porteur-dansant.
Et c'étaient des forêts aussi âgées que des collines qui encerclaient dans la verdure les tâches de soleil."

Tu t'arrête là...
Tu es revenu."L'autre",s'en est allé.Tu ne sais pas où,mais tu le sens proche.
Là dans cet appartement de banlieue.
Ce soir,tu t'ennuie,tu as envie de t'amuser.Alors tu te lève du lit,tu bute dans un gobelet de café.Il se renverse mais tu n'y fais pas attention;tu te dirige vers la salle de bain du café sous la plante des pieds.
Tu te regarde dans la glace.Tu as encore vieillit et pourtant tu te sens toujours jeune.Tu prends la trousse en textile sur le rebord du lavabo et là,tu te maquille en "beau garçon",tu te trouve joli comme ça.Tu prends ton costume "couleur désert" comme tu aime si bien l'appeler.Et ta mallette.
Tu descend à ce bar qui est si fréquenté,ce soir moins que les autres soirs.Tu pousse la  porte,puis tu t'assoit au bar en posant ta mallette près de toi,tu commande un Americano et tu attends.
Tu ne dus pas attendre longtemps avant qu'un beau jeune homme vienne te faire des avances.D'un certains côté,ça ne te déplaît point.Il est brun aux yeux bleus avec des taches de rousseurs,il te rappelle un personnage de série,mais tu ne sais plus laquelle."L'autre" lui peut être le sais t'il.
Il s'approche,il veut te chuchoter quelque chose.Il te le dit.Il s'en va en te regardant.Tu comprends qu'il veut que tu le suive.Tu n'as rien entendu de ce qu'il a dit,à part qu'il voulait "mieux te connaître".Un sourire t'échappe.Le brun se retourne,il te le rend.Il te prend par la main et t'embrasse,tu te laisses faire,tu le lui dois bien.
Vous montez dans sa chambre dans un hôtel très chic.Cela te révèle qu'il est assez aisé.Peu importe.Tu l'as élu.
Vous vous allongez sur le lit,il est déjà complètement nu.Toi,tu n'as retiré que ta veste.
Il t'aime bien.Sa respiration devient plus forte.Tu te met au dessus de lui.Il a l'air d'aimer ça.Il t'embrasse et te souffle quelque chose dont tu ne te souviens pas.Ses yeux sont clos et il a rougit.C'est le moment pour toi de passer à l'acte.
Tu sors un morceau de ruban adhésif de ta poche.Il n'en sait rien.Tu le décolle discrètement,il a toujours les yeux fermés,tu le lui colle sur la bouche.Il essaye de bouger.Trop tard,il n'a pas senti la seringue transpercer sa peau 3 minutes plus tôt.Tu le regarde essayer de bouger.Il semble te supplier d'appeler les urgences.
Tu vas vers ta mallette,tu l'ouvres et tu en sors 2 mètres de câbles en acier épais.Et là,il comprend.Il comprend tout,il te regarde,les larmes aux yeux,il te supplie.Tu as pitié,alors tu décide de lui citer un poème.

Par les soirs bleus d'été,j'irais par les sentiers,picoté par les blés,fouler l'herbe menue.
Tu lui ouvre le bras avec ton couteau et tu y enfonce le câble.Il cri mais le son bute contre l'adhésif.Tu sens ses muscles se sectionner,le son est excitant.Tu fais de même avec l'autre bras.Ses yeux se revulsent de douleur.

Rêveur,j'en sentirai la fraîcheur à mes pieds...

Tu tires un coup sec vers toi et tu te rends encore à ta mallette.Tu en sors un marteau et ton câble spécial avec une vis à son extrémité.Tu ne remarque pas le sang sur le lit.Tu n'as toujours pas retiré tes gants,dire qu'il te prenait pour un médecin.

Je laisserai le vent baigner ma tête nue.Je ne parlerai pas,je ne penserai rien...

Tu lui joins les pieds,l'un sur l'autre,tu pose le clou et tu vise avec le marteau.

Mais l'amour infini me montera dans l'âme...

Tu plante le clou.Il traverse directement les deux pieds et tu tire le fil pour qu'il passe à travers.Il s'évanouit,s'en ai trop.Le sang coule,mais tu continue de citer.

Et j'irai loin,bien loin comme un bohémien,par la nature,heureux,comme avec une femme.

Arthur Rimbaud,finis-tu par dire.Ton élu était fin près,inconscient.Tu attaches les câbles à un support.Tu le portes,il est léger;tu ouvres la fenêtre.Tu vas le jeter.Mais tu semble réfléchir.Tu veux tenter autre chose.Quelque chose de différent.Alors,tu lui casses le cou.Tu vas t'asseoir sur le bureau,et tu écris,écris,écris.Puis tu enfonces le message dans le capuchon du marqueur puis dans sa gorge.Tu le balances par la fenêtre comme un poisson à l'eau.Le son du câble retenu par le pied du lit est sec.Il fait penser à une guitare.Il te donne soif.

Tu sors de l'hôtel sans bruit.Errant.
"L'autre" tape à la porte.

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