Mon Ange

Chapitre 1

Pov Estelle:

De l'air, il me faut de l'air ! J'ignore où je suis, l'absence de lumière m'empêche de voir quoi que ce soit, je ne peux compter que sur mes autres sens, et heureusement ou malheureusement ils semblent tous être en alerte, une odeur de Gin emplit les lieux, un goût métallique traverse ma gorge, j'ai dû me blesser en tombant, des bruits de pas résonnent constamment derrière le mur sur lequel je suis accoté, j'ai eu beau crier des centaines de fois que j'étais enfermé, j'ai eu beau supplier qu'on me sorte d'ici mais personne ne venait, pourquoi ne m'aident-ils pas ? Je sais qu'ils sont là, je les entends mais ils ne répondent pas, suis-je déjà devenue folle ? Peut-être que je les ai imaginée.

Une pression insoutenable flotte dans l'air, je n'arrive presque pas à bouger alors me mettre debout, j'ai vite abandonné, mon coeur tambourine à la même vitesse que le jour où j'ai couru trois kilomètres no stop pour ne pas arriver en retard à mon premier jour de cours, la ponctualité et moi ça n'a jamais été le grand amour. Mes ailes ont disparu depuis bien longtemps tant l'atmosphère est invivable, j'ai l'impression de devoir m'agenouiller devant le vide pour espérer qu'il me laisse respirer.

Des bruits de pas apparaissent de nouveau, mais cette fois, la pression augmente avec eux, je m'étrangle, il n'y a plus ne serait-ce qu'une goutte d'oxygène dans les environs, je ne peux plus respirer et je sens l'air dans mes poumons se vider peu à peu.

C'est donc ainsi que je vais mourir ? L'univers me punit-il pour avoir fuit ce mariage ?

Un éclat de lumière apparaît et un grincements retentit, les pas s'avance dans la pièce avant que la lumière ne s'allume complètement.

Un homme me fait fasse, un air neutre sur le visage, comme lorsqu'on s'apprête à écraser une fourmis sans une once de pitié, je ne suis qu'un insecte à ses yeux.

- Qui t'a permis d'entrer dans mes appartement ?

Sa voix grave a brisé le peu de courage qu'il me restait, j'ai l'impression que quoi que je dise il me tueras et que si je ne dis rien ce sera pire.

-...

- Tu es bien insolente pour ne pas me répondre.

Comment lui répondre alors qu'une once d'air a plus de valeur que de l'or à mes yeux.

Mes paupières commencent à se refermer, je vais bientôt m'evanouir.

-...

- Serais-tu muette ?

Une main sur mon coeur entrain de s'accrocher fermement à mon t-shirt, je me munie de mes dernières force pour réussir à ouvrir la bouche.

- De... l'air...

Mes mots ont résonnés tel un murmure alors que mes yeux allaient définitivement se refermer.

Soudain, je sens un liquide chaud traverser ma gorge et l'air revient immédiatement.

Je bouge ma langue plusieurs fois, essayant de comprendre ce qui s'est passé mais le regard froid en fasse de moi me fait vite oublier mes pensées.

Il me soulève par le cou et me jette sans hésiter sur un lit, d'accord pour la délicatesse, c'est à revoir.

- Qui es-tu ?

-...

- Ne me fait pas croire que même avec mon sang, tu n'arrive pas à respirer. Ton nom ?!

- Estelle.

Un rire nerveux s'échappe de sa bouche alors qu'il se passe une main dans ses beaux cheveux bruns.

- Bien sûr, si elle n'était pas muette il fallait que chacun de ses mots soit prononcé tel un murmure, crache-t-il Ironiquement.

C'est vexant, je n'ai pas choisi de naître ainsi.

Il s'assoit sur le lit et me soulève sur ses jambes, il est tellement effrayant que je n'oses pas le repousser.

- Tu es beaucoup trop pure pour ce monde petit ange.

Comment a-t-il deviner que j'étais un ange ?

- Seuls les anges sont incapables de survivre en enfer.

Il vient de lire dans mes pensées là ?

- Nous sommes en enfer ?

- Tu parles vraiment comme ça dans la vie de tout les jours ou tu fais exprès de chuchoter chacun de tes mots pour m'agacer ?

Je baisse la tête honteuse, ce n'est pas ma faute.

Il soupire d'exaspération et s'adosse à la tête de lit.

- Oui, nous sommes en enfer, répond-il finalement, et je me demande bien ce qu'un petit ange fragile comme toi peut bien y faire.

Mon cœur loupe un battement.

- À l'origine, je souhaitais me rendre sur terre, s'il vous plaît, laisser moi partir.

Il sourit sournoisement et plonge sa tête dans mon cou, je me fige en sentant sa langue glisser sur celui-ci.

- Et pourquoi je ferais une chose aussi stupide que te laisser partir ?

Ses mains glissent de mes côtes à mes cuisses qu'il agrippe fermement.

- Une si jolie femme, qui plus est se trouve être un ange, quel cadeau des cieux descendu tout droit dans mes bras ! Comprend bien ce que je vais te dire, sans moi tu mourras dans ce monde, tu as besoin de mon sang pour vivre ici, tu es donc dépendante de moi, à partir d'aujourd'hui, ta vie, ton âme et ton corps sont désormais miens.

- Quoi ?! Non, vous ne pouvez pas me forcer à rester ici !

- Si tu fuis tu mourras, mon ange.

Sa main gauche glisse de nouveau vers mon poignet qu'il saisi délicatement avant de le porte à ses lèvres. Instantanément après l'avoir embrasser, un bracelet apparaît sur celui-ci, il est beau, en perle blanche avec un ornements doré en forme de plume. Je pose un regard rempli de questions sur lui alors qu'il me regarde, un air satisfait sur son visage, avant de replonger sa tête dans mon cou.

- Qu'est-ce que c'est ?

- La preuve que tu m'appartient, il t'empêchera de fuir le château.

Ce sont des menottes en réalité, quel cadeau empoisonné !

- Le château ?

- Laisse tombé petit ange, ça fera beaucoup trop à encaisser si soudainement.

Il m'embrasse la tempe et soudain, une fatigue immense me tombe sur les épaules, mes yeux se ferme délicatement et je sens la douce matière du lit entrer en contact avec mon corps.