Chapitre 1 : Le Pensionnat

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Corey

Je me levai en m'étirant paresseusement, je me frottai les yeux et regardai par ma fenêtre, le soleil était haut dans le ciel déjà. Je regardais mon téléphone qui indiquait 11:36. Je sautais de mon lit.... Mince ! Les cours !

Mes parents allaient me tuer, c'était la quatrième fois que j'oubliais de me lever ce mois-ci... Je tentais de me presser et réaliser que de toute manière vu l'heure, un quart d'heure de plus ou de moins de retard ne changerait pas grand-chose. Dépité, je me dirigeai vers ma cuisine et prit une banane et la dévora en caleçon.

La maison était vide en semaine, mes parents travaillaient toujours. J'avais 17 ans, bientôt 18. Et j'arrivais à la fin de mon année de terminale. Les retards étaient habituels pour moi, ou les pannes de réveil... Je n'étais pas non plus un élève brillant, je parvenais à avoir le strict minimum, avec le strict minimum de révisions. J'avais toujours privilégié le fun aux études, et ça ne risquait pas de changer.

Je me changeais et me rendis en cours en traînant des pieds. Je croisai sur le chemins des enfants du quartier, et jouai avec eux à la marelle. Puis j'avais rencontré le boulanger qui avait quelques cartons à emmener dans son arrière boutique, je l'aidais en souriant. Au final, j'avais une heure d'absence de plus. Je passais une main dans mes cheveux roux, me demandant quelle excuse j'allais trouver à mes parents.

Lorsque j'entrai dans la cour plusieurs de mes amis vinrent m'aborder. En fait, dans ce lycée, je connaissais tout le monde. J'allais au secrétariat pour expliquer mon absence en parlant avec une fille de première qui était là pour un club de lecture ou un truc du genre. Une fois mon problème réglé, je me dirigeais vers la salle de classe. Le cours était aussi ennuyeux que d'habitude. Et j'avais même piqué un roupillon. À la fin de la journée, enfin de l'après-midi, je rentrai chez moi.

Ce qui était étrange, c'est que je connaissais tout le monde. Mais n'avais aucun véritable ami. Bien évidemment, je les appréciais, ils étaient sympa. Mais pour la plupart ils me parlaient parce que j'étais gentil, drôle et que je faisais le clown en classe. Moi, j'allais vers les gens pour essayer de les connaître et j'aimais ça. Mais eux ne me prenaient jamais au sérieux. Avec le temps, j'avais moi aussi arrêté de me prendre au sérieux. De toute manière, à la fin de la semaine les cours seront terminés et les vacances d'été débuteront pour les secondes et moi je quitterai ce lycée après le bac au mois de juin à l'obtention de mon diplôme.

Je n'avais pas réfléchi à ce que je voulais faire l'année prochaine. J'avais postulé dans des facs pour soulager mes parents mais je n'avais aucune idée de ce que je voudrais devenir plus tard. Je rentrais chez moi en soufflant. Vivement les vacances d'été, je pourrai partir en vacances en Espagne ou en Italie... quelque part loin.

J'entrai dans le salon et m'arrêtai net en voyant mes deux parents assis à table et me lançant un regard noir. Je déglutis difficilement. Oh damn it.

- Corey Ethan McLean, commença ma mère.

- Jeune homme. Il faut qu'on parle, fit mon père.

Shit. Shit. Shit.

Qu'est-ce que j'avais fait encore ? Ils étaient là pour mon absence de ce matin ? D'habitude ils m'enguelaient un peu... mais ils n'avaient jamais quitté le boulot plus tôt pour pouvoir me parler. Je m'assis en face d'eux, la boule au ventre.
Mon père me tendit un tas de feuilles, un air réprobateur au visage.

- Je te présente ton bulletin. Médiocre, cracha-t-il.

Je me pinçais les lèvres. Bien. De toute manière, il fallait bien que je passe par là un jour ou l'autre.

- Comment veux-tu avoir ton diplôme avec ce genre de résultats ? Me demanda ma mère, inquiète.

- La vraie question, c'est que veux-tu faire de ton avenir avec ce genre de résultats ? Ajouta mon père en croisant les bras sur son torse.

Je déglutis avec difficulté. Le problème était que je n'avais pas les mêmes plans qu'eux. Je ne voulais pas faire de grandes études, ni être premier de ma classe. Je voulais profiter de ma jeunesse, et je ne voulais pas dans vingt ans avoir le sentiment d'avoir raté quelque chose. Je ne commencerai pas ma vie d'adulte avec des regrets...

- Je travaillerai beaucoup plus pour le bac, ne vous en faites pas, les rassurais-je.

Ma mère soupira.

- Corey. Il est trop tard maintenant. Nous t'avons laissé une année pour te mettre au travail sérieusement, me dit-elle une mèche rousse lui tombant devant les yeux.

- Nous voulions voir si tu pouvais te comporter en adulte responsable et améliorer tes notes mais tu n'en as fait qu'à ta tête comme d'habitude, me réprimanda mon père.

Je les regardais confus. Je n'aimais pas du tout là où allait cette conversation.

- Nous t'avons inscrit dans un pensionnat pour jeune garçons. Tu y redoubleras ton année de terminale en internat, et nous voulons voir une véritable amélioration de tes notes, annonça ma mère.

Un pensionnat ? Non, ils ne pouvaient pas être sérieux. Je croyais que j'allais être débarrassé des cours dans trois semaines et voilà qu'ils me disaient que je devrais recommencer mon année ?

- C'est un très bon pensionnat, tu verras, tu reviendras pour Noël si tu as envie. Mais te connaissant je suis sûr que d'ici là, tu te seras déjà fait plein d'amis. Mais attention que ça ne te déconcentre pas trop, me prévint mon père le regard dur.

Je perdis toute expression. C'était comme ça qu'ils voulaient le faire ? M'envoyer dans un pensionnat pour me transformer en intello ?

Papa, maman, c'était la guerre. Je vous promettais que j'allais tout faire, pour faire le plus de bêtises possibles et rater cette année. Vous ne déciderez pas de ma vie, ni mon présent, ni mon futur. Envoyez-moi où vous voulez, je deviendrais le clown de service.

Un sourire angélique se dessina sur mon visage.

- Je vais tout faire pour me rattraper.

Shy LoveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant