Chapitre 8 : Devoir de philo

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Corey

Je lisais pour la millième fois la même ligne de Bergson. Ce texte n'avait aucun sens ! Je soufflais en me massant les tempes. Je levais les yeux et vis en face de moi, Levon, complètement concentré qui rédigeait pleins de trucs sur son carnet de notes parfois en fluotant des choses sur son texte. Nous nous trouvions dans la bibliothèque, sur une table placée entre deux étagères. Un grand calme occupait les lieux.

Il m'avait demandé de relire les textes de philo et de mettre en évidence, les parties qui pourraient nous aider pour notre analyse. Mais, moi, je ne comprenais rien. Je ne savais même pas pourquoi j'essayais toujours. Je soufflais une nouvelle fois en laissant tomber ma feuille sur la table, par la même occasion, je pris mon visage entre mes mains.

J'entendis alors le crayon de Levon qui rédigeait inlassablement s'arrêter sur le papier, et très vite, je sentis son regard sur moi.

- Tu es fatigué ? Demanda-t-il, hésitant.

- Non... J'en ai marre ! Je hais la philo !

Je plongeai mon regard dans le sien, alors qu'il avait les sourcils froncés et qu'il essayait très probablement de savoir pourquoi il s'était mis avec un débile comme moi. Il resta silencieux, comme ayant peur de m'agacer encore plus, je soupirais en continuant à parler :

- J'ai toujours été nul... Même l'année dernière... j'étais le dernier de ma classe en philo... avouais-je, honteux.

Je regardais sa réaction. Mais rien ne vint. Il m'observait toujours aussi froidement. J'avais l'impression d'être face à un robot. Il finit par laisser tomber son crayon sur la table et se leva lentement, devant mon air perdu. Je croyais qu'il allait partir et chercher un autre binôme, quelqu'un de plus intelligent que moi, mais au lieu de ça, il vint se mettre à ma droite. Après s'être assis le plus doucement possible, pour ne pas brusquer la bibliothécaire qui faisait souvent des rondes entre les rayons, il se tourna vers moi.

- Tu as déjà lu le Petit Prince ?

- Pa... Pardon ? Bafouillais-je.

Un petit sourire apparut sur son visage, et je sentis mes joues chauffer en le voyant. Bordel, ce qu'il pouvait être beau, ce crétin de président !

- Dans le livre, Antoine de Saint-Exupéry déclare qu'il faut exiger de chacun, ce que chacun peut donner.

- Tu es en train de dire que je suis bête ? Demandais-je en croisant mes bras.

Il écarquilla les yeux bafouillant des réponses, les joues rouges.

- Non ! Vraiment pas ! Je voulais dire... Hm... Ce qui compte, ce sont les efforts que tu fournis pour essayer de t'améliorer. Et je pense que tu en fais. Enfin... non pas que j'essaye de faire le malin ou celui qui connaît tout.. Mais-

Je le coupais en posant ma main sur son bras, l'empêchant de s'enfoncer davantage.

- J'ai beau en faire... Je ne comprend jamais rien... soupirais-je.

- Et c'est pour ça que c'est un travail de groupe, non ? Je peux t'expliquer, moi.

- C'est étonnement gentil de ta part, mais je ne veux pas que tu fasses tout le travail, toi-même.

Il rigola en mettant sa main devant sa bouche, les joues rouges. Je sentis mon ventre se retourner. Depuis quand était-il aussi mignon ? J'avais l'impression que mon cerveau avait arrêté de fonctionner à partir du moment où je l'avais vu rigoler. Je ne savais même pas qu'il pouvait rigoler. Je croyais jusqu'à peu, que j'avais un parfait robot en face de moi ! Mais apparemment, je m'étais très clairement trompé. Le président des élèves semblait même être quelqu'un de poli et gentil !

Shy LoveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant