Alors tu veux rejoindre le cirque ?

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- C'est donc vous dont toute la troupe parle ?

Ondine fut terrifiée par cette question. L'imposante Gianna Rizzo trônait devant elle telle une lionne devant son lionceau. Il faut dire qu'elle tenait à son cirque comme à la prunelle de ses yeux.

- Je vais pas te bouffer tu sais ? C'est Ondine ton nom c'est ça ?

Toujours autant intimidée par la dirigeante du cirque, la jeune femme répondit avec un hochement de tête. Sans vraiment prêter attention à sa réponse, Mme Rizzo lui raconta que Hylva et Salieri étaient venus lui parler de son désir de rejoindre le cirque. A cet instant précis, Ondine se rappela de l'instant où, sous l'emprise de l'alcool, elle avait évoqué ce souhait. Elle se promit alors de ne plus jamais boire.

- Alors, c'est quoi tes talents artistiques ? Danse ? Acrobatie ? Humour ? Saches qu'on ne recrute que les meilleurs ici, alors t'as intérêt d'exceller dans ton domaine.

Ondine voulut fusionner avec la chaise sur laquelle elle était assise, elle n'avait aucun talent artistique et elle excellait encore moins dans un domaine. Ondine repassa sa vie entière dans sa tête pour essayer de trouver une réponse. Elle avait appris à jouer du piano dans son enfance mais elle éprouvait désormais un profond dégoût pour cet instrument, elle aimait les animaux mais n'avait aucune idée de comment s'en occuper. Son rêve d'intégrer la troupe semblait s'éloigner à chaque nouvelle idée.

Gianna Rizzo commençait à s'impatienter et n'hésitait pas à le faire remarquer en faisant claquer ses doigts sur son bureau.

- Bon, tu m'as assez fait perdre mon temps. Dehors la vermine !!!

Ondine n'eut même pas le temps de prononcer un seul mot qu'elle était déjà dehors, la porte claqua et le monde semblait s'effondrer autour d'elle en même temps. Il fallait se rendre à l'évidence, le monde du cirque n'était pas fait pour elle.

Désorientée, elle chercha son chemin du regard et quitta la plaine où le chapiteau était installé. Elle s'assit sur un banc face à la mer et pleura, pourquoi le monde entier lui en voulait ? La jeune femme n'avait presque pas dormi, l'épuisement prit bientôt le dessus sur toutes ses émotions et elle s'endormit sur le banc sans même s'en rendre compte.

- Oh l'ivrogne quoi !

Des rires résonnaient dans les oreilles d'Ondine, elle reconnut la voix d'Hylva. Honteuse, elle aurait voulu sauter dans l'eau pour rejoindre ses amis les poissons mais hélas le monde ne marchait pas ainsi. Elle s'assit pour laisser une place au fakir qui semblait revenir d'une petite course au vu de son sac rempli de nourriture.

- J'aurais dû me douter que j'avais pas ma place ici...

- Tout le monde a sa place au cirque, il faut juste trouver laquelle. Gianna est pas la plus douce des femmes mais c'est parce qu'elle veut que son cirque vise l'excellence. Qu'est-ce que tu sais bien faire ?

Sous la douceur d'Hylva, Ondine arrivait mieux à réflechir et n'hésitait pas à lui dire ses idées.

- Même si je déteste ça, je cherche toujours à atteindre l'excellence aussi...Je suis un peu perfectionniste...

- Pourquoi tu déteste ça ? C'est une superbe qualité !

Ondine hésita à lui répondre, mais finalement pourquoi ne pas se confier à lui ? Il semblait être la personne la plus propice à cela.

- C'est des gens que j'aime pas trop qui m'ont inculqué cette valeur...

Hylva bougea sa tête comme pour approuver les paroles d'Ondine, par timidité ou par politesse, il ne posa pas plus de questions à ce sujet.

Ondine, le sourire au bout des lèvresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant