#Bonus : Cette femme a couru

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La femme courait.
Elle utilisait ses dernières forces pour courir.
Elle n'a aucune idée de ce qui pourrait ce passer quand ils se rendront compte de sa disparition.
Peut être qu'ils ne feront rien.
Elle en doutait.
Ils ne pouvaient laisser personne s'enfuir.
Après tout, elle était capable de raconter les horreurs qu'ils avaient commis.
Mais elle savait qu'ils n'allaient pas non plus envoyer toute une équipe pour une femme enceinte sous-alimentée depuis plusieurs mois déjà.
Ils allaient sans doute prévenir les hommes qui patrouillaient à l'extérieur, qui seront à coup sûr beaucoup plus vigilant que la normale.
Si ils ne trouvaient pas la femme, qui sait ce qu'ils pourraient leur faire.

Alors elle courait.
Il fallait qu'elle cours.
Si elle ne courait pas, elle mourrait.
Et elle, elle voulait vivre.
Elle voulait vivre pour elle et pour son bébé.
Ce bébé, c'était son espoir, tout ce qui lui restait de l'homme qu'elle aimait.
Du moins, c'était ce à quoi elle voulait croire.
Ils l'avaient tué.
Pas directement mais c'était de leur faute si son fiancé était mort.
À elle, ils lui avaient pris sa dignité, mais pas sa vie.
Elle avait été battue, torturée, violée.
Elle avait eu raison de vouloir partager une nuit avec son fiancé.
Grâce à ça, elle pouvait se dire que ce bébé était le sien et pas celui d'un des nombreux hommes voulant la déshonorée.
Elle savait que c'était l'enfant de l'homme qu'elle aimait.
Il fallait que ce soit l'enfant de l'homme qu'elle aimait.

Donc elle continuait de courir dans ces rues noires de crasse.
Et dire qu'à l'époque, ces rues étaient si jolies...
Elle se rappelait être déjà venu ici, flânant dans ces rues, à une époque où tout allait bien.
Elle avait beaucoup de succès à l'époque.
C'était ici qu'elle avait rencontré pour la toute première fois un homme qu'elle finira par appeler l'homme de sa vie.
Mais elle n'avait pas le temps de penser à ça.

Il fallait courir.
C'est alors qu'un liquide se mis à couler dans son pantalon.
Elle perdait les eaux.
Non ! Pas maintenant !
C'est à ce moment là, paniquant tout en continuant à courir, que la femme aperçu une ruelle avec un étrange symbole tagué à côté.
C'était ici.
C'était la direction du chemin vers la liberté.
Elle était presque arrivé.
Alors, malgré la douleur de ces contractions qui venaient de commencer, elle continuait d'avancer.
Et elle le vit.
Un mur avec une échelle rouillée.
Le véritable chemin vers la liberté.
Le véritable chemin vers l'extérieur.
Le véritable chemin vers sa nouvelle vie.
Contrairement à ce qu'on pourrait croire, sans connaître l'emplacement exact de l'endroit, il était presque impossible de le trouver.
La jeune femme s'approcha de l'échelle, pleine d'espoir.
Elle avait mal.
Les contractions la faisaient souffrir.
Elle avait du mal à réfléchir.
Elle réalisa une chose cependant.
Elle ne pourrai pas grimper.

Le désespoir pris place dans l'esprit de cette femme.
Son monde s'écroulait une nouvelle fois et elle ne pouvait rien faire.
Non.
Elle ne pouvait pas abandonner si proche de la fin.
Alors, elle fit ce qu'elle pouvait faire.
Elle fit de son mieux pour finir cette accouchement au plus vite.
Elle poussa. Elle voulait faire sortir son bébé.
Ensemble, ils allaient passer ce mur et démarrer une nouvelle vie.
L'accouchement dura 24 minutes.
Une fois fini, on pouvait entendre les pleurs du nouveau né.
C'était un garçon.
La femme saignait.
Elle saignait énormément.
Elle regardait son fils, l'aimant déjà du fond de son cœur.
Elle saignait de plus en plus.
Elle s'imagina leur vie à tout les deux, libre.
Elle saignait trop.

La femme, serrant son fils dans ses bras, fit une première tentative pour se relever.
Elle échoua.
Elle essaya à nouveau.
Elle échoua à nouveau.
Elle se mit à paniquer mais se rendit vite compte que ça ne servait pas à grand chose.
Elle regarda la vérité en face.
Elle n'arrivera pas à se relever.
Elle était trop faible pour ça.
Pendant qu'elle perdait de plus en plus de sang, son fils pleurait.
Elle le regarda.

Elle repensa à sa vie.
Elle était née dans une famille aimante.
Ils n'était pas riches mais avait quand même assez pour vivre correctement.
Elle avait un père, une mère, une petite sœur et un grand frère.
Puis elle avait rencontré son fiancé.
Il était gentil et drôle.
Il était l'amour de sa vie.
Puis tout était parti en vrille.
Sa mère était morte d'un cancer du poumon.
Puis il y a eu la catastrophe qui a emporter son père et sa sœur.
Et enfin, ils sont arrivés au pouvoir, ce qui a coûté la vie de son frère et de son fiancé.
Et maintenant la sienne.

Elle regarda de nouveau son fils.
Le fils de l'homme qu'elle aimait.
Et c'est en se disant qu'elle était heureuse de lui avoir donné vie qu'elle rendit son dernier souffle.

Peu après, suivant les cris du bébé, une patrouille arriva au mur.
Découvrant le cadavre et le bébé en pleurs, la plupart des hommes décidèrent de rapporter la mort de la femme tout en laissant le bébé à son sort.
Tous sauf un.
Les pleurs l'agaçaient au plus haut point, alors il sortit sa dague et trancha la gorge du bébé.

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Et (re)voici le premier truc sérieux que j'ai écrit !

Vous pouvez toujours le trouver dans "Si jamais tu te fais chier" mais je me suis dit que ce serait plus logique s'il était dans ce recueil là alors je l'ai mis en bonus ici.

J'ai légèrement modifié une tournure de phrase et corrigé 2-3 fautes par rapport à la première version et, en relisant, je me suis rendu compte que c'était pas si mal en vrai 😅

Petit rappel du fact pas fun : l'homme ayant tué le bébé est en fait son père biologique. Il a en effet été mentionné que la femme c'était faite violer. Bien qu'il est pu être sous-entendu que c'était l'enfant du fiancé, ce convaincre de ça était en fait la seule manière qu'a eu la femme pour ne pas sombrer dans la folie.

Voilà !

Les emmerdes qui ont suiviOù les histoires vivent. Découvrez maintenant