Chapitre 1 - Le Grand Saut

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Luke Al-Azraq.

Tremblant sur le seuil sombre de sa porte, Luke, essayait de trouver la bonne clé dans son trousseau, celle de l'appartement 263, rue de l'espoir. Ses mains glacées essayaient tant bien que de mal d'attraper assez fermement une clé pour pouvoir déverrouiller la porte et pénétrer dans son appartement.

Il sursauta légèrement quand l'ascenseur s'ouvrit derrière lui, tant il était concentré. 

Personne n'en sortit mais il profita de l'éclairage que lui offrait la lampe pour attraper la bonne clé et, d'enfin, la mettre dans la serrure et de rentrer chez lui.

- J'ai cru que j'allais passer la nuit dehors...Chuchota-t-il avant de claquer la porte derrière lui et de mettre en place les deux verrous supérieurs.

Il déposa ses clés dans le vide-poche en céramique qu'il avait mis près de la porte pour éviter de trop souvent avoir à chercher ses clés quand il devait sortir, Luke était du genre à essayer de toujours s'organiser au cas où le destin décidait de lui mettre des bâtons dans les roues. Du moins, c'était ce dont il essayait de se convaincre.

Le jeune homme a toujours été comme, "conscient de son environnement", il avait des habitudes qu'il ne pouvait pas forcément expliquer aux autres ; s'asseoir au bout d'une rangé à l'amphithéâtre au cas où il faisait une crise d'allergie, faire installer des verrous de sécurité pour se rassurer la nuit dans un quartier pourtant bien fréquenté, placer ses clés entre les doigts dans sa poche même dans une rue bondée. Il pensait que ça lui offrait un confort, que ça l'aiderait à penser au plus important, à se rassurer, mais au fond, il savait qu'il se rendait malade à essayer de toujours tout contrôler. Il était fatigué de se créer des manies, il se trouvait parano de temps-en-temps, mais il préférait ça au fait de constamment réfléchir à comment les choses pourraient se passer. Alors, il faisait avec.

Luke ouvrit les rideaux de son salon, puis la fenêtre, et enfin les volets.
Il jeta un coup d'œil dehors, et comme il s'y attendait, il n'y avait rien qui valait plus d'attention que ça. Il rentra alors sa tête et se dirigea vers sa salle de bain où il ouvrit le robinet sur eau tiède.
Luke attendit patiemment que l'eau coulante soit à la bonne température avant de commencer à se déshabiller.
En rentrant sous la douche, il sentit le contact de l'eau sur la peau de son pied, puis sur ses épaules, puis son front et finalement, son corps finit par être entièrement humide. Il augmenta la température de l'eau avant de lever ses yeux fermés vers son pommeau accroché en hauteur, il soupira alors qu'il étalait l'eau sur son visage après avoir dégagé ses cheveux de son front.
Il resta immobile sous l'eau pendant quelques minutes, quelques longues minutes. Il réfléchit pendant ces dernières à ce qu'il avait à faire et se rendit compte que comme d'habitude, il allait respecter sa routine ; réveil, tram, fac, tram coucher, réveil tram fac tram coucher, réveil, tram fac, tram, coucher... réveil stress tram fac tram insomnie coucher... Sa respiration devenait instable pendant qu'il se répétait en boucle ses habitudes quotidiennes, il s'en rendit compte et pensa à l'horreur de la crise de panique sous la douche, il donna alors un coup au mitigeur de sa douche et changea à la température la plus basse. 

Un frisson parcourra tout son corps quand l'eau froide toucha sa peau encore chaude, sa respiration n'avait plus rien de normal. Il se sentit comme paralysé par le choc thermique qu'il venait de se faire subir et manqua de perdre l'équilibre, il se reteint à temps en s'accrochant au mitigeur.
Le silence régnait alors que l'eau froide coulait sur la peau rougeâtre du jeune homme encore sous le choc. Quand il décida de sortir de sous l'eau sans se laver, il remarqua la densité anormale de la vapeur qu'il restait et le fait que son miroir était opaque, noir. 

Il enjamba l'entrée de sa cabine de douche et s'avança petit à petit vers le miroir, il approcha sa main humide, froide et tremblante d'un geste hésitant et, au moment où il mit son membre en contact avec la surface noire, cette dernière se brisa ; des craquements avançaient depuis le point de contact de la main du jeune homme vers tout les coins du miroir avant que ce dernier n'explose dans un bruit strident, libérant une brume noire dans toute la pièce.

Luke poussa un cri et ramassa son pantalon par terre avant de détaler. Il essaya malgré la peur de s'habiller sans tomber, il en était moins rapide et la brume qui semblait essayer de l'attraper le toucha plusieurs fois.
À son contact, Luke frémissait de froid et il entendait des voix « laisse toi faire, viens ici, tu n'iras pas plus loin » et au moment où il s'en libérait, il n'entendait plus que son cœur qui battait la chamade.
Il finit par remettre son pantalon au moment où il posa les yeux sur la brume qui recouvrait sa porte d'entrée,  la proie s'élança de toute ses forces vers la fenêtre déjà ouverte et jeta un coup d'œil avant de crier à l'aide, de toutes ses forces, en vain. Il releva les yeux vers la brume qui le bloquait  désormais, créant des pseudo-bras qui s'agrippaient à lui, tantôt griffant sa cuisse, tantôt l'attirant vers la brume. D'un mouvement de pied sec, il se libéra de la majeur partie des extensions brumeuses.

Mais les voix de la brume se faisaient maintenant entendre sans qu'elles n'aient à toucher Luke. Ce dernier, effrayé et gelé pria alors qu'il tournait le dos au vide derrière lui, il bloqua sa respiration et se jeta en arrière, suppliant miséricorde à l'inconnu dans son dos, et maudissant celui qui lui faisait face.

Dead By Daylight : Reflection of FearOù les histoires vivent. Découvrez maintenant