Chapitre 2 - Rappel de Rideau

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Sara Howard

ACTE PREMIER

Scène Première 

En Écosse - Forêt Profonde

Narrateur : Dans une grotte, une grotte profonde, dans une forêt écossaise, se préparait un rituel nocturne, le faux couvent avait libéré une force démonique insidieuse et fit éradiquer son village. 

Les deux apprenties sorcières rentrent.

Première apprentie (S'adresse à la cheffe du couvent) - Dame, tout est prêt.

Dame (Masquée) - N'êtes-vous pas trois ? Où se trouve votre sœur ?

Deuxième apprentie (Scrute son entourage, s'adresse à la première apprentie) - Sœur ? Ne nous a-t-elle point suivi ? 

Première sœur (S'approchant de la Dame) - Je ne sais point. Elle prend les mains de la Dame, la regardant dans les yeux. Dame, je suis effrayée, ma famille, mon amant, ils ne sont plus. Elle détourne les yeux, pleure. Je ne veux point perdre la vie à mon tour, faisons ce rituel sans elle. La dame s'éloigne soudainement de l'apprentie.

Dame (S'adressant à la deuxième apprentie) - Décampe ! Malheureuse! 

Deuxième apprentie (En prenant un air apeuré) - À vos ordres, mère. 

La deuxième apprentie sorcière part.

Dame (Désormais démasquée après avoir retiré sa capuche) - Marie n'avait point d'amant ! Larvas attolle, omnipotens. Larvas attolle, omnipotens. revelare quod visus meus fugit !

Les rideaux tombent, la première sœur sort de scène tandis que l'abomination rentre, les lumières s'éteignent, brume activée. 

ACTE PREMIER

Scène II

En Écosse - Forêt profonde, embrumée.

Narrateur : La sorcière jeta un sort révélant la vraie forme du démon insidieux auquel elle s'adressait, un loup bipède, aux crocs acérés et à la carrure imposante.  

Dame (D'un air agressif, s'adressant au démon) - Un démon doué de parole ! Retourne dans les ombres, créature des enfers! 

Le démon s'approche, tandis que la sorcière recule, les lumières du théâtre s'allument et s'éteignent au rythme des pas du démon

Démon (Ricanant) - Misérable humaine se pensant immortelle, comment osez-vous me réveiller ?  

La brume augmente sur scène. 

Dame - Vade Retro Diabolus ! 

Demon - VOUS m'avez appelé et vous pensez pouvoir me renvoyez comme cela ?

Dame (D'un air confiant) - AHUM AHUM  AHUM AHUM


Sara, jouant la dame dans sa pièce de théâtre n'arrivait plus à supporter la brume artificielle. Elle savait qu'aux dernières répétitions, les conditions étaient plus proches de celles du vrai spectacle mais s'en était de trop.

- Coupez s'il vous plaît, je n'arrive plus à jouer. S'écria-t-elle

Elle se mit à scruter les places du public, puis les coins derrière le rideau, elle n'apercevait personne, la brume recouvrait tout. Je dois être entrain d'halluciner, maman m'avait dit que c'était bourré de produits chimiques la brume artificielle. Se dit-elle. 

Elle essaya de s'approcher de l'autre côté de la scène, d'un pas méfiant de peur de tomber. 

Sara jouait sa première vraie pièce le lendemain, elle faisait du théâtre depuis toute petite et a toujours été douée à ça. Au lycée, dans les spectacles dans lesquels elle jouait, elle avait toujours le premier rôle, c'était le cas dans cette pièce organisée par le théâtre municipal de sa petite ville.

La jeune femme, qui a toujours été timide pouvait être qui elle voulait sur scène, son imagination insatiable s'en retrouvait presque rassasiée, et son faible égo, satisfait par les applaudissements et les cris d'encouragement des spectateurs. Elle jouait cette pièce avec son meilleur ami, Chris, qui jouait le rôle de l'abomination, le savoir avec elle la rassurait, même si elle ne le voyait pas.

Sara se déplaçait avec précaution entre les décors, elle n'avait jamais joué sur une scène aussi  grande. Quand elle finit par apercevoir le bout de cette dernière, elle sentit quelque chose se poser sur son épaule, dans son dos. Elle se retourna directement pour poser les yeux sur un Chris, immobile, toujours sous son costume.

- Chris ? Dit-elle d'un air septique.

Il ne répondit pas, Sara se sentait mal à l'aise, mais avant qu'elle n'ait le temps de lui faire savoir, Chris remit sa main sur son épaule, et pressa, plus fort, plus longtemps.

- Vous me remplacerez en enfer, sorcière incompétente. Dit-il

Ca faisait partie du scenario, la scène qui suivait la tentative d'échappatoire de la sorcière que devait jouer Sara avant sa crise de toux.

- Chris lâche moi, on joue plus là !

L'homme qui lui faisait face se mit à ricaner, comme dans la pièce, et serra encore plus fort l'épaule de Sara qui poussa un cri de douleur. La jeune femme comprit qu'elle ne parlait pas à son ami, elle avait ce mauvais présentiment, cette impression qu'elle était en danger. 

D'un coup sec, elle se libéra de l'emprise de son agresseur et frôla la chute de la plateforme surélevée, malgré ça, elle se mit à courir, droit vers l'arrière-scène où elle bouscula les décors en courant pour libérer le passage. Les bruits de chocs contre les cartons et ses halètements révélaient sa position à la bête qui la coursait à quartes pattes. 

La jeune femme faisait de son mieux pour ne pas se retourner, elle était trop apeurée par les grognements du monstre pour avoir une réflexion lucide à la situation, mais ce dont elle était sûre, c'était que le couloir dans lequel elle allait s'engager était un couloir sans issues. 

La brume artificielle blanchâtre, semblait la suivre de plus près que l'abomination, mais ça avait peu d'importance vu que désormais, Sara faisait face à la porte du couloir. Une porte bleu-gris, avec un cadre en aluminium, une petite fenêtre en verre noir, opaque, cette porte qu'elle avait l'habitude de pousser sans réfléchir pour pénétrer dans les vestiaires. 

Elle s'arrêta net, ses jambes tremblaient en entendant les pattes du monstre s'entrechoquer dans sa course de prédateur, mais quand elle le sentit s'approcher d'assez près, elle se remit à courir, poussa la porte en rentrant dans les vestiaires dans un sens et la claqua derrière elle de toutes ses forces dans l'autre. Le verre de la petite vitre se brisa dans un bruit strident, et le loup, comme synchronisé, poussa un cri en fonçant dans la porte, Sara l'entendait encore, il était là, mais bientôt, la brume, devenue noire, commença à passer sous la porte et à travers le verre brisé. Sara recula dans une incompréhension totale, la brume était plus rapide, plus imposante, elle formait tantôt de longs bras, tantôt des visages, certains familiers, d'autres un peu moins, elle poussait des cris, chuchotait, murmurait, hurlait, en même temps.

S'en était de trop pour Sara qui sentit le mur dans son dos, elle s'effondra alors que la brume l'engloutit et ne laissa derrière elle que sa dernière vraie larme. Ironique, pour une comédienne. 

Dead By Daylight : Reflection of FearOù les histoires vivent. Découvrez maintenant