Réécriture les Rôdeurs du Nord

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Bonjour, bonjour ! Un petit chapitre en quête d'avis ! Cela fait presque un an que je publie ici mon histoire les Rôdeurs du Nord, j'ai eu plusieurs retours et le manque d'émotion et d'originalité de mon premier chapitre revient souvent (je suis assez d'accord).

Personnellement, je l'aime bien mais j'avais déjà prévu une réécriture du tome 1, notamment pour gommer des problèmes de rythme et de lien. Comme je ne suis pas sourde au critique, j'ai un peu travaillé mon plan et rédigé une ébauche de premier chapitre.

Je suis assez mitigée sur le résultat. L'ancienne version me plaisait mieux, mais c'est vrai qu'elle n'est pas trop originale (et ne semble pas marquer les esprits). J'ai essayé de rendre quelque chose de différent mais je trouve ça moins bien écrit, on perd l'ambiance que j'avais voulu instaurer (la montée des combats, la fuite etc) et ça donne ... un premier chapitre, une entrée en matière que j'estime moins bonne ? Redondante ? 

Bref, je ne sais pas si c'est le cas, ou si c'est seulement l'attachement à mon ancien premier chapitre qui parle. J'ai donc besoin d'avis ! Du coup, je vous mets en dessous le premier chapitre (qui change drastiquement de sa version première) et vous me dites ce que vous en pensez ?)

***

Les arbres défilaient autour d'elle, sans que ses yeux ne puissent accrocher le moindre détail. Le vert des feuilles de printemps et les éclaircies du soleil se mélangeaient au fond de sa rétine. La jeune femme détalait comme un lièvre dans la forêt, ses pieds nus martelaient la terre et l'herbe, s'écorchaient sur le gravier sans qu'elle ne broncha, ses jambes malingres la portaient en de grandes foulées, rendues douloureuses par l'horrible et long effort. Son corps affaiblit criait de douleur, il la suppliait dans la moindre de ses fibres de cesser cette course folle. La fugitive demeurait sourde à ses appels. Elle courrait sans s'arrêter, caletait la mort dans l'âme, l'esprit pétrit d'une peur tenace.

Fuir. C'était la seule idée qui accaparait ses pensées, l'unique point de rattachement pour ne pas flancher et s'effondrer dans la boue et les brindilles. Son corps affaiblit par des années d'inaction et de malnutrition, ses os saillants sous sa peau mate et ses muscles atrophiés ne pourraient pas la porter sans une détermination imbrisable. Alors, elle ordonnait à son esprit de fuir et de courir pour sa vie. La jeune femme trébuchait de fatigue, se prenait les pieds dans des crevasses, s'écorchait les mains. De nouvelles blessures ne cessaient de s'ajouter sur son corps déjà meurtri. Rien ne l'arrêtait.

La fugitive se laissa glisser le long d'une pente, la terre s'incrusta dans les lambeaux de ses vêtements, les cailloux lui griffèrent la chair. Elle se releva sur ses deux pieds, ne prit pas la peine de dépoussiérer sa robe. Une douleur à la hanche lui arracha une grimace affreuse. Ses premières foulées furent vacillantes mais elle contraignit sa jambe à lui obéir. Des jours de fuite sans manger, mon organisme est à bout de force, comprit la jeune femme, l'esprit las. Elle sentait ses forces l'abandonner, son corps manquer de se rompre d'un instant à l'autre, le point de rupture approchait un peu plus seconde après seconde.

Ses genoux se ramollirent, sa course ralentit. Il ne faut pas flancher ! se rabroua-t-elle. Son opiniâtreté ne tenait qu'à un fil fugace. La fugitive se rattacha à son objectif, à son canot de sauvetage qui l'empêchait de s'écrouler sur le tapis d'herbe de la forêt. Fuir. Courir. Je dois atteindre la Meddinie et ensuite, je les contacterai pour les mettre en garde. La jeune femme avait un message à transmettre, elle ne pouvait faillir à sa mission.

Un soubresaut de terreur agita son cœur, diffusa un poison d'angoisse dans ses entrailles. Son esprit se figea, sa respiration déjà saccadée se fit d'autant plus exécrable. D'abord, le clapissement des chiens de chasse, puis les cris furieux d'hommes, les sabots qui claquaient sur le sol. Les bruits s'élevaient dans le lointain, puis de plus en plus proches, l'ennemi montait vers elle, venait de toutes les directions, comme une marée meurtrière qui submergeait la forêt. La jeune femme fut saisie d'un vertige. Mes détracteurs ont retrouvé ma trace, comprit-elle avec effroi.

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