La paix (ou pas)

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  Il y'a sept ans, père était parvenu à incriminer Donovan Desmond. Il le fit dans la plus grande discrétion, à l'abri des médias, mais surtout, à l'abri de sa propre famille. En effet, bien que son géniteur n'ait jamais réellement passé de temps à ses côtés, le départ de ce-dernier avait profondément marqué le jeune Damian Desmond. Sidéré par cette soudaine et inexplicable disparition, il se résolu à mener une vie de débauche au lycée d'Eden. Mais ne vous méprenez pas, débauche est un bien grand mot pour qualifier sa situation, Damian avait tout simplement renoncé à devenir un imperial scholars. Du moins, à perdurer de l'être.
Voyez vous, pour les Forger, tout s'est bien finit. J'avait accompli avec brio la mission de père en achevant le plan b. Après divers contact avec la famille Desmond de part mon amitié avec le jeune fils, mon père avait obtenu toute les clés nécessaires à la résolution de son affaire. La paix régnait entre nos deux nations, mais pourtant, elle n'était pas présente au sein du foyer Desmond.
Il y'a sept ans de cela, j'ai travaillé sans relâche afin d'obtenir le titre d'impérial scholar, au même niveau que Damian, lui, qui y était parvenu bien plus tôt. Des lors, il éprouva un semblant de considération à mon égard, et moi, j'élaborais des tactiques diverses afin de m'approcher enfin de lui. Ce fut durant une belle journée d'avril qu'il me proposa d'aller voir son chien. Je me souvins encore de son vague sourire infantile, de son rire inquiet et de sa face écarlate lorsqu'il me fit la proposition.
C'est de cette manière qu'il prononça ces mots :

- Eh courte sur patte ! J'estime qu'il est bon pour toi de mesurer la force de mon chien après toute ces années. Tu me gonfles à te venter des exploits de ton sale cabot, tu vas voir ce que c'est qu'un chien royal.

Ce à quoi je répondis :

- Pardon ? Si je comprends bien, tu m'invites chez toi ?

- Prend pas la confiance ! On reste des rivaux je te rappelle, rien de plus.

- Tres bien, je viendrai avec mes parents, ça fera plaisir à ta mère de voir la mienne.

-Entendu, Samedi, 16h.

Et c'est durant cette année que moi, Becky et Damian avions formé un trio d'élite apprécié de tous.
Mais à la fin de cette même année, son père disparu à jamais de sa vie, il ne désirait pas dire à son fils ou à sa femme qu'il allait être emprisonné avec sursis.
Père ne m'en conta pas plus, et il éradiqua cette fastidieuse mission de ses pensées aussitôt qu'elle se termina.

Désormais j'ai seize ans d'âge, je suis la meilleure élève de la classe et j'en suis pas peu fière. Vous vous demandez sans doute comment je peux rester à Éden tandis que la mission de père s'était achevée il y'a longtemps de cela? Eh bien la seule réponse relève du sentimentalisme. Père et mère avaient tout deux entamés une relation sérieuse à partir de mes neuf ans, et père était si fière de ma soudaine réussite qu'il se résolu à faire de moi sa véritable fille. Encore une fois, tout est bien qui se finit bien pour les Forger.
Notre vielle amitié ( le trio) s'était achevée lors de la disparition du père de Damian. S'étant renfermé sur lui-même, il devint un pitre personnage, froid et constamment décontenancé. Je ne lui en voulait pas, malgré toutes les insultes auxquelles j'ai pu faire face, je n'ai jamais cessé de lui sourire. Après tout, c'était en partie de ma faute. Il restait tout de même un élève passable, malgré le peu d'efforts qu'il fournissait en cours. Mais tout bascula le lendemain de la rentrée, lorsque Damian découvrit une lettre anonyme dans son casier...

War is overOù les histoires vivent. Découvrez maintenant