En apesanteur (Zonadow)

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A/N : Ce One-shot a des scènes suggestives. Donc, attention. Aussi ! Il est sujet de tentatives de suicide, donc encore une fois, attention ! Sur ce, Bonne lecture !




Zhadow avait prévu ça pendant des mois.

Il avait besoin de respirer, de se changer les idées. Ce qui paraît assez ironique pour ce qu'il s'apprête à faire.

Mais il n'en peut plus : il en a marre de prétendre que tout va bien quand en fait, non, rien ne va. Il en a marre de sourire, de faire comme si de rien n'était alors que tout le monde le regarde de travers.

Il a envie de hurler, de détruire tout ce qu'il voit, il a envie et besoin d'extérioriser toute cette souffrance, toute cette rage. Puis il reprendra sa vie.

Avoir été créé uniquement comme machine de guerre n'est pas une bonne chose du tout : tout le monde a peur de lui, tout le monde le regarde de travers, personne ne le respecte ou s'il y a du respect, c'est parce-qu'il y a de la peur.

Les seules personnes qui le voient un peu plus que ce qu'il est, ce sont les criminels et il les méprisent. Mais qui sait, peut-être qu'avec le temps, il va leur laisser une chance.

Il n'a pas eu le même luxe que ses doubles : pas de repos pendant 50 ans. Non, lui, il est condamné à travailler comme un chien pour une organisation qui le déteste. C'est comme les chiottes : c'est bien quand on en a besoin mais le reste du temps, ça nous dégoûte.

Ouais, c'est pas sa meilleure analogie.

Mais ses supérieurs l'épient sans arrêt : ils observent les caméras de la No-Zone pour le surveiller dans ses moindres faits et gestes. Les seuls endroits où il est tranquille sont les ascenseurs et les toilettes. Pourquoi ? Et bien parce-qu'il y a d'autres personnes et que certains hauts-placés veulent "certaines affaires" sans être dérangés.

Donc voilà son plan : il va prendre un ascenseur qu'il a saboté la veille afin qu'il s'arrête tout en haut du gratte-ciel. Il n'y aura plus d'électricité et personne ne sera au courant de sa panne avant plusieurs heures. Huit, au minimum. Et plus que tout, il s'est assuré que personne n'entende ce qu'il fera dans l'ascenseur.

Et puis, s'il a vraiment envie de sortir, il se téléporte.

Il pénètre dans le bâtiment, sûr de lui : il regarde autour de lui et est satisfait de ne voir presque plus personne. A cette heure-là, tout le monde est soit chez soi, soit dans un bureau ; quand au personnel ménager, il a son propre ascenseur.

Donc, il va être bien.

Il appelle l'ascenseur et lorsque les portes s'ouvrent, il n'y a personne. Parfait. Il appuie sur le 146, le dernier étage, et observe calmement les portes se fermer. Lorsqu'elles sont closes, il s'adosse contre une paroi et retire son casque. Il fixe, épuisé, les étages défiler.

Il pourrait tout aussi bien se jeter du haut de l'immeuble. Ça, au moins, ne serait pas temporaire. Mais bon, en 50 ans, il a déjà essayé de se tuer plus d'une fois et rien n'a fonctionné. Il envie les gens qui peuvent mourir et choisir : lui, il n'a rien. Il ne peut même pas choisir de mourir.

Il fronce les sourcils lorsque l'ascenseur s'arrête à l'étage 6 et ses yeux s'écarquillent lorsque les portes s'ouvrent. Un autre agent de la No-Zone entre, casque fermé sur la tête, et semble surpris de voir l'un de ses collègues.

Oh putain de merde.

L'intrus se reprend vite et s'apprête à appuyer sur un étage.... Simplement pour voir que le dernier voyant est déjà allumé. Il hausse les épaules et s'installe à côté de l'ébène qui se retient d'exploser de rage.

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