Couverture précédente
Les douze bougies de Thomas venaient d'être soufflées lorsque la flamme de sa tante s'éteignit brusquement.
Il ne restait plus que la fumée de son souvenir, aussi énorme que celle d'un feu de forêt, qui poussait des sanglots sur les joues de sa famille et son odeur entêtante dans chaque fibre de la maison familiale.
Ce ne fut que beaucoup plus tard, quand Térésa raconta à leur groupe d'amis, lors d'une soirée pyjama, où l'amusement du crépuscule laissait la place au sérieux des confidences de la nuit, l'histoire de sa mère et sa relation difficile avec elle, quand la propre flamme de Newt, si brillante qu'on ne voyait pas la noirceur pourrissant son noyau, faillit être fauchée, que Thomas comprit réellement ce qui s'était passé.
Il n'avait pas compris à l'époque. Son lui de douze ans à la tignasse sens dessus dessous avait trouvé sa tante allongée sur le plancher de sa chambre, inerte. La magie du garçon, l'auréolant sans entrave car encore incapable de la maîtriser, s'était recroquevillée soudainement près de son coeur, rébutée, apeurée de ne plus sentir aucune magie, aucune vie chez elle. Seulement ce vide glacial et nauséabond. Son crie avait traversé toutes les cloisons de la maison.
Sa famille empêtrée dans le chagrin n'avait pu lui expliquer la réalité, trop dure et cruelle pour eux et surtout pour le petit garçon qui s'endormait sur les oreillers mouillés de deuil, de rage, de tristesse et d'effondrement de son oncle et de sa tante perdus tour à tour. La chambre au bout du pallier, donnant sur le meilleur coucher de soleil de la maisonnée, fut condamnée silencieusement, avec des chaînes de non-dits et un accord mutuel dépourvu de paroles. La vérité crue, taillée en milliers de pointes tranchantes, fut dissimulée dans les ombres des placards et les saletés sous le tapis.
Malgré la disparition de sa tante Trina et de son oncle Mark, malgré le creux qu'ils avaient laissé aussi dur que la pierre, le monde restait claire pour Thomas. La nature faisait sa loi, les gens pouvaient mourir et c'était tout. Sa grand-mère lui contait toujours des histoires où des gens mourraient, la plupart était des chasseurs de sorcière.
Jusqu'à ce que les mots de Térésa trébuchent sous la pluie de ses larmes et que le sourire de la lune paraisse sinistre.
Jusqu'à ce que son âme-soeur, légèrement éméchée par une fête sur le toit de sa maison, regarde le monde d'en-bas pensivement, fasse un pas en avant et que des semaines plus tard Newt reçoive une aide psychologique.
Jusqu'à ce que Thomas comprenne véritablement pourquoi sa mère ne pouvait lâcher le cadavre de sa soeur, les pourquoi, pourquoi, pourquoi lamentés pleuvant sur les paupières closes tandis qu'à ses cotés, son fils paniquait en pleurs. Pourquoi elle disparaissait de l'aube au crépuscule au cimetière familiale alors que les chaises de l'hôpital apprenaient la forme du corps du brun par coeur. Pourquoi Thomas entendait sa mère en sanglots gémir qu'elle aurait dû faire plus, qu'elle aurait dû dire plus, qu'elle aurait dû être plus tandis que, entré par effraction dans la chambre de son meilleur ami et âme-soeur et allongé dans le lit de ce dernier, Thomas pensait la même chose devant l'évidence en blanc, en plâtre et en béquilles pendant que Newt lui murmurait dans ses bras que tout irait bien.
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My boyfriend is a witch [ Newtmas + Witch Thomas ]
FanfictionLe jour de leur dix-huitième anniversaire, les sorciers reçoivent leur marque et doivent se lier à leur âme-soeur humaine, sinon ils périssent. Newt est l'âme-soeur de Thomas. Thomas préfère mourir. 🌻 - ⚠️ Référence au suicide et à la haine/dégo...