My boyfriend is a witch [ Newtmas + Witch Thomas ]

I become a warlock just for love

Thomas ne voulait pas sortir du lit. Son nez, ses doigts et ses orteils auparavant gelés étaient bien au chaud et l'entièreté de son enveloppe charnelle était blottie dans du douillet.

Le réveil tirait sur sa manche, comme un enfant.

Le brun l'ignora, plongeant avec résolution son nez dans le sommeil et quelque chose du plus chaud encore mais toujours aussi délicieux. Cela sentait bon en plus. Mais chatouillait son nez. Ce dernier avait beau gigoté dans tous les sens dont il était capable, rien y faisait, il était piégé dans cette irritation.

Le réveil secouait son pieds maintenant.

Thomas souffla un bon coup par le nez, priant lors de deux secondes que cela servirait à sauver sa pauvre extrémité.

Un coude s'enfonça dans son flanc et un réveil agacé l'arracha brusquement des bras de Morphée.

- Putain, gémit Thomas en se mettant sur le dos. Tout pour éloigner ses pauvres côtes et lui-même de leur agresseur.

- Putain, entendit-il l'imiter près de lui, plus soufflant que gémissant.

Un fouillis se fit sentir dans son nid oh si confortable, chaleureux et sûr plus tôt.

Une main froide plongea soudainement dans sa tignasse sombre. Son cuir chevelu picotait joyeusement sous les longs doigts brossant et malaxant ses cheveux.

- Tommy, ça va ? Je suis désolé, je voulais pas te faire mal. J'ai eu peur d'avoir tes crottes de nez sur ma nuque.

Le brun connaissait cette voix. Il l'écoutait avec délectation depuis ses trois ans.

Il connaissait aussi cette main. Quelques fois, elle prenait la sienne ou encerclait légèrement son poignet. Ou, lors de moments aussi fragiles qu'intenses, sous la veillée des étoiles, leurs auriculaires se rapprochaient timidement et se posaient simplement l'un tout contre l'autre.

Et surtout, il connaissait ce surnom.

En ouvrant ses yeux collant de croûtes, Thomas vit Newt penché sur lui, son éternel et incroyable souci pour autrui lové dans ses grands yeux noirs. Un sourire facile et doux étira instinctivement ses lèvres à la vue de son meilleur ami.

Bien que les rayons du soleil matinal se démenaient pour le rendre aveugle, rien au monde ne l'empêcherait d'admirer la beauté sans effort de l'humain. Ses mains de la même fraicheur que la terre fraichement retournée contrastaient avec le reste de son corps. Ce dernier rayonnait de chaleur à travers un vieux t-shirt provenant du planétarium de la ville voisine qu'ils avaient visité à leur quatorze ans lors d'une sortir scolaire. Thomas l'avait acheté une taille bien trop grande pour lui, rêvant que, lorsqu'il deviendrait plus grand et plus fort, il pourrait toujours mettre l'habit. Le col lâche et gris laissait les clavicules pâles et pointues de Newt au regard de Thomas seul. Le reste de sa poitrine était enveloppée d'ombres, à l'instar de son visage.

Le brun ne comprenait pas pourquoi les boucles de Newt étaient si jalouses de son visage qu'elles essayaient de l'éclipser. Parce que tout chez son ami, son meilleur ami- mon dieu, son âme-soeur- était magnifique. Des épis de sa tignasse dorée au bout de ses orteils. De ses iris aussi sombres qu'un soleil noir aux traits doux de son visage d'ange. De ses doigts calleux dûs au jardinage aux creux des os de son bassin. De son sourire à l'allure de jour d'été et à la chaleur de chocolat chaud en plein hiver à son don de savoir toujours quoi dire quand il le faut. De la façon dont il les regardait tous: Alby, Minho, Frypan, Gally, Teresa, Brenda. Affection et exaspération et affection mêlées. De son corps à son âme. De son lui à tout lui.

Thomas voulut poser ses doigts contre la joue ronde du blond, la bercer de sa paume, s'assurer que cette bénédiction n'était pas une chimère. Thomas aimait se planter des couteux dans la poitrine et les remuer au rythme de ses sanglots. Evidemment que tout ceci n'était qu'un bel oasis imaginaire ! Au moins, il avait le réconfort que son paradis n'était pas un enfer. Pas de solitude, ni de tristesse, ni de haine. Seulement lui et Newt qui le contemplait comme on admirait la Voie Lactée. Tout ce qu'il avait toujours voulu et tout ce qu'il avait voulu continuer à avoir.