Thomas attendait la douleur. Elle ne vint jamais. A la place, le vide serrait son coeur à l'imploser.
Les pattes arachnéennes de l'obscurité qui avalait son âme s'enfoncèrent dans ses bras et ses jambes, les relevèrent comme de vulgaires membres d'une marionnette et les firent le faire détaler loin, loin, loin.
Loin de la lumière des téléphones, loin du feu des lanternes infâmes, loin du foyer qu'étaient ses amis.
( Plus près des bois obscurs, de la solitude, du lever de soleil qui scellerait bientôt son destin et soufflerait d'un coup sur la flamme de son existence. )
Thomas courut jusqu'à être cerné d'arbres et de silence, jusqu'à, à bout de souffle et la gorge à vif, se planquer sous la main décharnée d'un ancien de la forêt, façonnée par ses racines veineuses. Et lorsqu'il entendit des pas précipités, des appels inquiets de son prénom, il tendit brusquement la main au pouvoir agité en lui et y agrippa des poignets et des poignets afin de se rendre invisible de tous.
La foulée frénétique de ses amis, si il pouvait seulement encore les appeler ainsi, s'éloigna de sa cachette visible comme prévu, ses origines sorcières l'aidant pour une fois de sa vie. Puis le jeune homme se retrouva seul.
Thomas attendit longtemps que le monde l'avale et éteigne son cerveau. Son coté rationnel, celui qui lui passait en revue ses années d'amitié avec ces humains partis à la recherche d'un monstre, lui démontrait combien c'était idiot d'avoir peur d'eux. Il les connaissait. Il savait que jamais, ce groupe de fous incroyables et géniaux ne le haïraient pour sa différence.
Certes, ils auront peur. Sûrement s'éloigneraient-ils de lui par un instinct de survie naturel. Mais jamais ils ne le pourchasseraient, ni lui, ni sa famille et ne brûleraient sa peau derme par derme, à l'instar des méchants inquisiteurs des histoires que lui racontait sa grand-mère, petit. A chaque fois, elle recouvrait son lit de paille à cause de la colère qui secouait ses membres d'épouvantail aux souvenirs funèbres du génocide de sorcières tandis qu'un petit Thomas recroquevillé et enroulé autour d'un drap fixait avec horreur les images que dépeignait son parent. Sa mère les surprenait parmi les tortures et les buches à l'encontre de leurs semblables.
Non. Ses amis étaient de bonnes personnes. Des personnes qui ne feraient jamais de mal intentionnellement à quelqu'un.
Sauf que l'autre coté de sa tête, la boule d'angoisse, de douleur et de mal-être, son parasite depuis des années déjà, secouait son être comme un prunier et lui hurlait encore et encore et encore qu'il avait tout gâché ! Tu as tout gâché ! Maintenant, tes amis ont peur de toi et ils vont parler de ton sale petit secret à tout le monde ! Maintenant, Newt est dégouté de toi ! Tout le monde sera dégouté de toi ! Tout le monde saura ! Ils vont vous traquer, toi et ta famille. Et quand tu mourras, tu entraineras toutes les personnes chères à ton coeur dans ta tombe ! Tu étais censé mourir seul ! Es-tu content, Thomas ? Es-tu content, Tommy ?! Tout est de ta faute, tout est de ta faute, ta faute,
ta faute
ta faute
ta faute
Ses amis étaient de bonnes personnes. Des personnes qui ne feraient jamais de mal intentionnellement à quelqu'un. Mais elles pouvaient blesser si c'était pour protéger.
Les monstres étaient toujours les nuisibles.
Thomas aurait voulu couvrir de ses mains ses oreilles, piètre et vain geste pour tenter de taire cette voix qu'il savait avoir raison. Cependant, ses membres ne lui répondirent pas, lui tournèrent le dos et firent la sourde oreille à chacune de ses tentatives. Sa magie, secondée de ses derniers instants sur Terre, lui avait pris l'entièreté de ses forces. Son corps prêtait main forte à Thomas ainsi qu'à sa marque de sorcière afin qu'ils atteignent leur objectif : le faire devenir un mort.
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My boyfriend is a witch [ Newtmas + Witch Thomas ]
ФанфикLe jour de leur dix-huitième anniversaire, les sorciers reçoivent leur marque et doivent se lier à leur âme-soeur humaine, sinon ils périssent. Newt est l'âme-soeur de Thomas. Thomas préfère mourir. 🌻 - ⚠️ Référence au suicide et à la haine/dégo...