Un Coming Out pour Noël [Terminée]

Chapitre 19 : Les Noces de Noël

Thibault a filé dès sa signature apposée sur les documents officiels, ma mère sur les talons. Quant à Raphaël, sa voiture roule en direction de sa résidence, avec Alison et sa mère à son bord. Nous sommes donc installés à l'arrière de la voiture de ceux que je peux désormais appeler de manière officielle mes beaux-parents.

Depuis le siège conducteur, Renaud cherche à me rassurer sur la décoration qui n'est pas l'essentiel lors d'un mariage. Je dois l'avouer, si j'ai plus ou moins réussi à faire mon deuil de ce point durant ma course, l'entendre m'en parler réchauffe les braises de mes regrets.

Des doigts chauds se glissent entre les miens, et leur propriétaire me fait un sourire qui me fait tout oublier. Ou presque. Et je crois que mon sourire un peu triste le lui dit.

_ On refera une fête l'an prochain si tu veux. Comme ça, tu pourras tout organiser, tout préparer comme tu l'entends.

_ Si j'organise tout pour moi... enfin, pour nous, comme je l'ai rêvé, ça va coûter une fortune. » ricane-je en détournant le visage.

_ Peu importe combien ça coûtera. T'aurais mérité que je fasse ça correctement.

Je me retourne vers lui, et me perds encore dans ses yeux, alors qu'il porte mes doigts à ses lèvres, avant de poursuivre.

_ Tu sais ce que je fais dans la vie. J'ai les moyens, Clément. J'ai les moyens de te payer tous les Noëls les plus fous que tu pourras inventer. Et je le ferai. Ne serait-ce que pour voir tes yeux briller. » murmure-t-il contre mes doigts qu'il embrasse.

_ Je vais te ruiner. » ris-je pour masquer mes joues qui rougissent.

_ Je vais développer une nouvelle gamme, alors. Que dirais-tu de m'aiguiller pour des décorations destinées aux mariages ?

Je pouffe malgré moi, mais ma tête est déjà en train d'élaborer tous les produits que je n'ai jamais trouvés et que je rêve de proposer à mes clients.

La voiture s'arrête devant la salle, au milieu de voitures plutôt nombreuses. Je me détache, mais sa mère nous interdit de sortir, disant qu'elle nous fera signe quand nous pourrons les rejoindre. Ses parents quittent le véhicule, et nous les regardons trotter pour se réfugier à l'abri de la neige qui tombe à nouveau.

_ Clément ? » attire-t-il mon attention alors que je souris devant la neige qui s'ammoncelle. « Je voulais m'excuser. Pour ce que je t'ai dit hier. Tu m'as mis au pied du mur, et j'ai paniqué. Je veux que les choses soient claires : je jouais pas l'autre nuit. J'étais sincère. Mais j'avais tellement peur que j'ai ...

_ Arrête. Je sais. Ne t'inquiète pas. Et si je n'étais pas certain de ta sincérité, je ne t'aurais pas dit oui devant le maire.

_ Mais je t'ai blessé ! Comment tu peux...

_ C'est Noël, Raphaël. » l'interromps-je encore. « Et Noël, ce ne sont pas juste les cadeaux. C'est surtout le partage et l'amour. Et puis, regarde dehors ! » me tourne-je vers la vitre. « C'est un Noël blanc comme on n'en a pas eu depuis des années, même à Wintersnow. Comment veux-tu que je reste fâché dans ces conditions, alors que la nature elle-même m'offre une magnifique page blanche ?

Je pivote une nouvelle fois pour lui faire face, pensant le voir observer les flocons qui tombent. Mais ses yeux sont fixés sur moi.

_ Je rêve du jour où j'arriverai à faire briller tes yeux comme Noël en est capable.

Un instant durant, je ne sais pas quoi répondre tant je suis ému de ses mots. Puis un sourire me gagne.

_ Moi, je suis certain que tu y parviendras. Je ne t'ai pas épousé pour le plaisir de me marier à Noël. Je t'ai épousé parce que je t'aime. Et comme l'a dit le maire, avec toi, j'ai trouvé ce qui me comble davantage que Noël.