Deux mois plus tard...
- Calixtha!! l'entendis je crier.
Oh non pas encore...
Cette fois ci, je pris la décision de ne pas répondre quand elle se mit encore à crier mon nom de plus belle. Mon coeur battait la chamade mais je ne bougeai toujours pas. Quelques minutes de silence s'en sont suivies et quand je commençais enfin à me détendre réellement, la porte s'ouvrit brutalement sur une Amelia en furie. Celle ci arracha violemment le drap qui me recouvrait et me traina par les cheveux vers la salle à manger tandis que moi je criais de douleur.
- Espèce de mal élevée, hurlait-elle. Quand je t'appelle tu me réponds c'est compris?!
Je luttai pour qu'elle me lâche en la traitant de tous les noms mais cela ne fit que l'énerver de plus. Alors elle me jeta comme une vulgaire chose sur le parquet froid de la salle à manger. Je sentis les larmes me monter aux yeux et donc je me mordis la lèvre inférieure pour essayer de me reprendre. Amelia resta immobile pendant quelques secondes, le sourire aux lèvres, savourant son oeuvre avant de me tirer encore par les cheveux.
- Regarde, disait-elle me forçant à regarder son assiette de pattes. Regarde je te dis. Je te demande de me faire à manger et toi tu cherches à m'intoxiquer? C'est quoi ça ? Je suis ta chèvre ?
Voyant que je ne répondais pas, elle me cogna la tête sur la table.
- Réponds quand je te parle! Je suis ta chèvre, oui ou non ?
Je ne répondis toujours pas. Elle éclata donc de rire avant de me jeter une fois de plus au sol et de prendre son assiette pour me verser son contenu dans les cheveux. Ensuite elle lança l'assiette qui se brisa à quelques centimètres de ma tête. Cela me fit sursauter.
- Quand je sors de ma chambre je trouve cet endroit propre et tu me prépares un vrai dîner avant l'arrivée de ton frère. Sinon je te garantie que ce que tu viens de vivre ne sera rien en comparaison de ce que je te ferai, compris?
Sans bouger, j'entendis ses pas s'éloigner de plus en plus de moi jusqu'à ce que j'entende la porte de sa chambre se fermer brutalement.
Ceci, est mon nouveau quotidien. Je crois que tout à commencé trois semaines après leur union. J'avais décider de faire confiance à Nathaniel et de faire des efforts vis-à-vis d'Amélia comme il me l'avait dit mais je remarquais trop de choses bizarres en elle. D'abord j'avais remarqué qu'elle chouchoutait beaucoup mon frère par rapport à moi. Personnellement ça ne me dérangeait pas plus que ça mais pour une raison que j'ignore petit à petit l'attention que me portait mon père se dégradait. Ensuite, à chaque fois que papa voyageait elle rentrait plus tard que d'habitude de son boulot. Je ne sais pas si c'est lié mais une fois je l'avais vu descendre de la voiture d'un homme au petit lendemain. Et c'était le même homme que les fois précédentes. Et enfin, elle essaie de copier maman. Que ce soit la coiffure, le maquillage ou bien encore la façon de parler. Je l'avais remarqué dès le début mais je me suis dit que je me faisais des films. Mais, la goutte de trop c'est quand je l'ai vu porter la bague que j'avais offerte à ma mère avec mon père pour son anniversaire. Avec encore son nom dessus. Le pire c'est que ça ne semblait pas déranger qui que ce soit à part moi. Je ne pouvais donc plus faire semblant. Cependant les violences physiques ont réellement commencé à partir de ce jour.
J'étais rentrée plus tôt que d'habitude et alors que je me dirigeai vers la cuisine pour prendre un verre d'eau, je l'ai surpris en plein ébat avec cet homme. Pour le coup on a tous les trois été surpris. Elle a menacé de rendre ma vie en un véritable enfer si je parlais mais j'avais la ferme conviction qu'en la dénonçant, papa divorcerai d'elle.Ce fut une belle erreur.
Et c'est ça qui a causé ma perte. Il ne m'a pas cru. Même pas mon frère. J'étais perçus comme la fille prête à tout pour faire chasser sa belle-mère qu'elle n'aimait pas. Amelia a donc ainsi tenu parole. Elle a vraiment transformé ma vie en un cauchemar éveillé. J'étais accusé de tout. J'étais tout le temps puni par mon père et en son absence sa femme me maltraitait. Ça a d'abord commencé par de petites gifles et maintenant on veut déjà me lancer des assiettes. Les bleus qu'elle me laissait même à des parties impensables du corps étaient si visibles que je comprenais pas comment mon père et mon frère croyaient à chaque fois que je me blessais de moi-même. Enfin bref, j'ai tellement envie de quitter cette maison. Mon père ne me compte même plus parmi ses enfants tandis que mon frère et moi on ne se parle littéralement plus. Mais c'est ce qu'elle veut. Alors je ne vais pas lui donner cette satisfaction.
Avec la dernière énergie qui me restait je me levai et me mis à nettoyer la salle à manger qu'Amelia avait transformé en scène de carnage. Papa est parti en voyage et devait revenir aujourd'hui. Il faut bien que la maison soit propre et qu'il ait de quoi manger. Après donc la préparation d'un nouveau dîner, je montai dans ce qui me servait de chambre et pris une douche. Avant je dormais avec Nathaniel mais de peur que je ne le contamine avec mes sales comportements on m'a transféré dans le grenier. Une fois la douche terminé, je pris la peine de bien coiffer mes longs cheveux blonds. Rien de bien extravagant, juste un chignon. Amelia ne me fera rien ce soir. Pensant soudainement à elle, devant le miroir je contemplai mes bleus. J'en avais au coup, aux bras, sur la poitrine et maintenant sur la joue. Enfin, juste une coupure légèrement profonde. D'habitude je porte toujours des trucs qui vont les cacher mais ce soir je n'en ai pas eu la force. Et puis de toute façon tout le monde dans cette maison sait que je me blesse beaucoup.
Maman me manque tellement.
Je pris la boîte à bijou cachée sous mon lit et l'ouvris. Elle appartenait à ma mère décédée dans un accident de voiture tragique. À chaque fois que je me sens triste ou faible, j'y vais me ressourcer. Papa me l'avait confié quand il était encore normal mais maintenant je crois qu'il a oublié. À l'intérieur de la boîte il y'avait des photos d'elle étant jeune. D'après mon père, je lui ressemble beaucoup plus que Nathaniel. C'est pour ça qu'Amelia ne m'aime pas. Elle me l'a dit un jour. Il y'a aussi une photo d'eux le jour de leur mariage, ils semblaient véritablement heureux. Mais à peine ma mère partie, mon père avait fait la rencontre d'Amélia. Je dirais un mois plus tard. Le jour de notre première rencontre j'avais vu flou. Elle se comportait exactement comme maman. Déjà elle sentait comme elle. Cependant elle dégageait autre chose. La gentillesse qu'elle manifestait à l'égard de notre famille y compri papa ne semblait pas sincère. Nathaniel fut du même avis que moi à cette époque. On ne l'aimait pas. En plus, c'était encore trop tôt. Papa disait que ce n'était juste qu'une amie et un mois et demi plus tard on parlait déjà de leur mariage. Ça m'avait plus rendue triste qu'autre chose qu'un amour de 8 ans se fasse remplacer par la copie de cet amour en deux mois.
Rapidement les larmes firent leur apparition. Je les chassai et m'intéressai au collier qui se trouvait dans la boîte. Je crois que c'était papa qui l'avait offert à maman à leur premier rendez-vous. Il n'était composé que d'une chaine en argent et d'une pierre jaune. Je le pris donc et le portai. Soudainement, j'entendis des pas se rapprocher. Je cachai rapidement la boîte et fit semblant d'être endormie. Juste à temps la porte s'ouvrit. Je ne savais pas de qui il s'agissait puisque j'étais recouverte de la tête au pieds et que la personne restait immobile à l'entrée sans parler. La porte se referma ensuite et j'entendis à nouveau les pas s'éloigner. Alors je restai comme ça encore pendant quelques minutes jusqu'à ce que le sommeil me prenne réellement.
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Au Coeur De Rio
Mystery / Thriller> Christopher Poindexter. Extrait: - Je dois avouer que, quand je l'ai vu la 1ère fois j'ai eu un peu peur. Mais elle ne m'a pas reconnu. J'ai beaucoup trop changé. Soledad se prend le visage dans les mains et inspire un grand coup avant de secouer...