Partie Une

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Tsukasa venait de rentrer du travail. Épuisé, il posa ses affaires dans le couloir, puis retira ses chaussures. C'est après de longues soirées comme celles-ci qu'il aimait retrouver le confort de la maison. Même si ce n'était pas la sienne à proprement parler, mais plutôt celle d'une folle aux chats avec qui il partageait son quotidien. Ainsi que deux autres colocataires tout à fait spéciaux dans leur genre.

Alors qu'il allait passer le salon pour se servir un verre d'eau, une lumière l'aveugla.

- Tsukasa !

La main en visière, le jeune homme râla avant de lancer des éclairs au blond face à lui. Riri, car c'était son nom, était un blond bien loin d'être ordinaire : venant d'un monde magique, il changeait souvent d'apparence selon ses envies. Et ce soir sous sa forme masculine, il était toujours aussi insupportable.

- Tu dors pas ? maugréa Tsukasa en se dirigeant vers la cuisine sans lui accorder plus d'attention.

- Non, j'attendais ton arrivée !

Remplissant un verre, le roux haussa un sourcil. Il était très inhabituel de voir Riri l'attendre, et surtout de s'adresser à lui seul à seul. Quelque chose lui disait que ça sentait mauvais cette histoire.

- Qu'est-ce que tu veux ? demanda-t-il quand même avant de boire une gorgée.

- Te parler ! fit Riri en sautant debout sur le canapé. J'ai besoin de conseils du grand sage Tsukasa !

- Et bien le grand sage a très envie de dormir alors ça attendra demain, répliqua Tsukasa en se dirigeant vers le couloir.

- Eh, non ! Je t'ai pas autorisé à partir !

Avant que Tsukasa n'ai pu faire quoi que ce soit, il se retrouva le nez au sol. Riri venait de s'accrocher à ses jambes, lui faisant perdre l'équilibre. Le roux se plaignit en repoussant du mieux qu'il pouvait le magicien.

- Espèce de taré, laisse-moi tranquille !

- Mais qu'est-ce qui se passe ici ?! Vous dormez pas ?

Le vacarme avait alerté Junta, qui se tenait en pyjama au seuil face à eux. Tsukasa grommela en réussissant finalement à s'échapper de Riri.

- J'allais aller me coucher jusqu'à ce que Riri vienne m'agresser.

- Je t'agressais pas ! bouda Riri. Je t'ai demandé de l'aide.

- Tu es un peu trop insistant pour demander de l'aide ! fit Tsukasa en se relevant.

Pendant qu'il s'époussetait le jean, Junta se pencha vers Riri pour lui offrir une main bienveillante.

- Et pour quoi as-tu besoin d'aide, Riri ?

Le blond sourit d'un air ravi. "ça, c'est un bon ami !" semblait se lire dans son regard lorsqu'il se tourna vers un Tsukasa blasé. Il prit la main de Junta pour se lever puis posa ses poings à ses hanches avant de déclarer :

- Pour demander à une fille de sortir avec moi !

Junta eut une mine surprise pendant que Tsukasa retenait un rire. Le comportement de ce dernier irrita Riri :

- Pourquoi tu ris, toi ?!

- Du calme, fit Junta. D'où ça sort, cette soudaine envie ?

Riri semblait avoir attendu la question : il posa un pied sur la table basse en levant le bras.

- Ben c'est évident : je suis un magicien de la romance, mais j'ai jamais eu d'expérience, alors il faut que j'en vive une réelle si je veux gagner le jeu !

Les deux autres garçons firent une tête d'enterrement face à lui. Il est vrai que depuis qu'ils s'étaient retrouvés impliqués dans ce jeu de drague, plus rien n'était normal. Tsukasa leva les mains en l'air en signe de "je lâche-l'affaire" et se détourna.

- Débrouille-toi comme un grand alors, j'peux pas t'aider.

- Moi non plus, désolé, fit Junta en se grattant la tête, gêné.

- Quoi ?! Mais c'est pas juste ! Vous êtes tous les deux des beaux gosses, vous savez sûrement vous y prendre ! réagit Riri en se penchant sur la table. Combien vous avez eu de copines avant, hein ?!

Tsukasa et Junta se regardèrent un court instant avant d'hocher négativement la tête au même moment.

- AUCUNE ?! s'insurgea Riri. Mais c'est pas vrai, vous êtes les pires options du monde !

- Options ? s'interpella Junta.

- On a rien demandé nous, répondit Tsukasa, c'est toi qui nous a tous mis ici je te signale.

- Et bien puisque vous le prenez comme ça, je me débrouillerai seul, voilà !

Sur ces mots, Riri disparut la tête haute on ne savait où. Mais honnêtement, ce n'était plus le problème des deux lycéens qui, d'un commun accord, partirent se coucher.

𝗨𝗻 𝗥𝗲𝗻𝗰𝗮𝗿𝗱 𝗽𝗼𝘂𝗿 𝗥𝗶𝗿𝗶Où les histoires vivent. Découvrez maintenant