Ils sont beaux. Ils sont vivants. Ils sont heureux. Ils sont heureux de la seule sensation que leurs procurent leurs corps si proches. Ils ne s'occupent chacun que de l'autre. Il n'y a rien autour. Seulement sa chaleur. Seulement sa chaleur. Leurs intentions sont pleines et leurs gestes mal assurés. De demain ils n'ont que faire. Ils pourraient bien mourir, qu'importe s'ils sont ensemble! Ils voudraient ne faire qu'un, et le temps d'un bref instant, ils se répondent si bien l'un l'autre qu'ils en ont l'impression. Ils voudraient s'enchainer et se goûter éternellement.
Éternellement, car plus les secondes passent, plus ils ont la conviction que l'autre est une mine inépuisable, gorgée de mystérieux trésors, tous plus précieux les uns que les autres, et dans laquelle ils mènent une insatiable chasse, douce et passionnée, dévorante et déchainée.