Mon choix

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Allongée sur mon lit, ma musique à fond, je lisais. Mon livre étaitpassionnant, j'étais plongée dedans quand soudain, la porte s'ouvrit,accompagnée d'une voix stridente : 

 - Maëlle, descends, ça fait 20 fois que je t'appelle ! 

 - Mais pourquoi ? rétorquais-je d'un ton cinglant. 

– Tu m'éteins cette musique et tu descends ! On n'a aucune vie socialedans cette famille ! 

– Tu veux qu'on parle mais à chaque fois, tu me hurles dessus !explosais-je. 

– Tu as 16 ans, alors tu te tais et tu descends immédiatement, tum'accompagnes aux courses ! »Je montai à l'avant de la voiture et enfonçai mes écouteurs, montant leson de la musique jusqu'à ce que ma mère sorte de ses gongs. Comme prévu,ma mère se tournant vers moi, négligea la route et commença à meréprimander. Mais soudain, un camion nous percuta de plein fouet. Très vite,j'entendis le bruit des sirènes. La dernière image que je vis avant que mesyeux ne se ferment fut ma mère sans connaissance. J'ouvris un œil, puis l'autre. Des formes blanches s'affairaient autour demoi. J'avais l'impression que ma tête allait exploser. J'entendis des murmuressans pouvoir en distinguer le contenu. Un bip strident me vrillait le crâne.Progressivement, une des voix émergea du flot incessant de sons quim'assaillaient jusqu'à devenir parfaitement audible : - Mademoiselle ? Mademoiselle ! Écoutez-moi attentivement. Votre mèreest, je ne le cache pas, dans un état critique. Elle s'en sortira. »Une fois ma mère rétablie, nous étions de retour chez nous. Laissant mamère se reposer, j'allais faire les courses. Au moment de payer, mon regardcroisa un instant celui de la caissière. Je vis soudainement des mots flotter audessus de sa tête : « S U I C I D E, P E N D A I S O N ». Que se passait-il ?Avais-je des hallucinations ? Ou était-ce prémonitoire ? Paniquée, je récupéraià la hâte mes articles et rentrai chez moi au pas de courses. Le cœur battant,je montai dans ma chambre, tentant de mettre de l'ordre dans mes idées.J'essayai de me raisonner. Était-ce dû à l'accident. Aurais-je gardé quelquesséquelles ? Après tout ce qui s'était passé, c'était compréhensible. Je décidaid'aller jouer avec mon petit frère pour me changer les idées. Nous nousinstallâmes aux Playmobiles. Au cours de notre jeu, mes yeux croisèrent ceuxde mon Teo. Je vis une maison en feu, avec à l'intérieur mon frère liquéfié depeur. C'est en larmes que je remontai dans ma chambre, tremblante. J'étaisperdue, j'avais besoin de réfléchir... Je m'endormis, des idées confuses plein latête. Le lendemain, au réveil, ma mère m'apprit que l'on avait retrouvé lacaissière de notre supérette pendue. L'horreur m'étreignait le cœur. Leslarmes roulèrent sur mes joues. Mon petit frère... Chez ma mamie ! Une visiond'horreur s'empara de moi. Il fallait que j'aille le chercher ! Je me rappelai lamaison où je le voyais périr... Celle de ma grand-mère. Je devais y aller !Seulement ma mère ne comprenait rien et refusait de m'écouter : - Maman, écoute-moi. Tu ne comprends rien, Teo, il faut aller le chercher,bafouillai-je.- Pourquoi ? Il va très bien ! Qu'est-ce qu'il te prend ? »Je levai vers elle des yeux remplis de larmes. J'étouffai un cri. Le spectacle queje vis m'emplit d'effroi. Ma mère qui perdait connaissance en prenant son bain.Ce qui me frappa fut l'heure qu'indiquait l'horloge de la salle de bain : 10h25,soit un intervalle de 5 minutes entre le décès supposé de ma mère et celui demon frère. Ma mère ou mon frère ? Et dès cet instant, je sus que j'avais faitmon choix. 

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