Une ombre. C'est ce que j'ai toujours été dans ma vie. Jusqu'à un certain jour. Malgré cela, il y avait toujours deux entités qui m'illuminaient. Deux lumières, deux personnes. Leurs noms importent peu. Ce qui compte, c'est ce qu'ils ont été, ce qu'ils ont fait et ce qu'ils ont apportés jusqu'à ce jour fatidique. Quand je les ai rencontrés, j'étais perdu, brisé, désemparé. Ce que je ressentais envers les autres, et même envers le monde entier était si noir que ma rage s'est rapidement transformée en un immense désir de destruction. Mais leur rencontre ont permis à mon âme de s'apaiser.
Plus je traînais avec eux, plus les graines de la joie et du bonheur commencèrent à prendre racine, et leurs bourgeons atteignirent leurs formes finales dans les moments où il n'y avait que rire et épanouissement. Je fus comblé. Je fus satisfait. Mais derrière cette satisfaction se cachait une immense colère refoulée, ainsi qu'un profond sentiment de jalousie et de mépris. Contrairement à eux, j'étais moins populaire, moins apprécié et moins aidé. J'ai trouvé cela injuste, étant donné que nous traînions ensemble tout le temps, et que j'essayais de m'ouvrir aux autres, comme eux. Je ne l'ai pas supporté plus longtemps.
J'ai déjà essayé une première fois de leur avoué que c'était terminé entre eux et moi. Mais je ne l'ai pas fait. Je voulais me convaincre que j'avais tort. Ce fut l'un des pires choix de ma vie. Cela ne faisait que de me détruire, je ne faisais que de me mentir à moi-même. Deux années ont passé. Et j'ai pu leur dire ce que j'avais si longuement gardé. J'ai pris mon téléphone et je leur ai envoyé un message à chacun pour leur dire que tout était fini. Que je n'avançais pas avec eux. Le fait de traîner avec eux me dégoûtait au plus haut point. Et pour couronner le tout, nous n'avions plus rien en commun. Mais le pire, c'était que j'étais jaloux d'eux. Bien que cela leur ait fait du mal, ils ont compris et m'ont souhaité bonne chance pour la suite. À ce moment-là, je me suis senti horrible. Un acte lâche. Par une personne lâche. Qui n'est rien de plus que l'ombre d'un doute.
Ceci, c'est ce qui s'est passé dans la réalité. Dans ma tête, ce fut différent. Nous étions tous les trois sur un pont. J'étais en face d'eux. Quand je leur ai dit que tout était fini, le pont s'est fissuré au point de se séparer en deux. Suite à cela, ils m'ont vu. Je me suis retourné, et je les ai définitivement quittés, les larmes aux yeux, tout en reprenant ma route. Au-delà de mes sentiments, je les ai quittés pour autre chose. J'ai eu ma dose. Je ne voulais plus les contempler derrière eux. Je voulais devenir une lumière à mon tour, pour marcher à leurs côtés, et ne plus être considéré comme leurs ombres. Mais la réalité ne laisse pas la place aux fantasmes, et elle m'a bien fait comprendre que je n'avais pas l'éclat d'une lumière.
Aujourd'hui, mon envie de devenir une lumière s'est éteinte, mais je ne suis plus une ombre désormais. À vrai dire, je ne sais plus ce que je suis. Ou plutôt, je ne sais pas ce que je suis. Tout ce que je sais, c'est que je dois continuer ma route. Le chemin que j'ai tracé m'attend avec une grande impatience. Même si je dois être seul pour le contempler. Si tel est mon destin, alors je n'ai plus qu'à l'accepter. Et si le pire s'en prend à moi, alors je n'ai qu'à l'embrasser, pour enfin mourir sans être le souvenir de quiconque. Tel est le suicide parfait, comme dirait le monstre sans nom.
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Je suis conscient que le ton du texte est aux antipodes des poèmes qui ont précédé. Si c'est lourd à lire pour vous, je vous recommande de passer votre chemin. Surtout si vous êtes des personnes sensibles. Sinon, que la lecture soit avec vous. Je vais procéder de cette manière :
Deux poèmes et un texte. Un cycle qui va devenir petit à petit perpétuel. Car même dans l'obscurité, nous avons besoin de lumière. Mais pour qu'il y ait de la lumière, il faut de l'ombre. L'équilibre parfait.
Donc, la prochaine fois, nous nous retrouverons avec un nouveau poème.
Mais une question me turlupine. Avez-vous la réponse à ma question ? Pourquoi la tragédie inachevée ?
Non. C'est beaucoup trop tôt. C'est compréhensible. Seul le temps peut apporter la réflexion et la réponse.
Je souhaite, avec sincérité, que vous preniez soin de vous. Je pense à vous. Et je vous souhaite le bonheur du monde.
Bisous.
LIGHT GINGANOME
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Les récits de la tragédie inachevée
Short StoryDans ce recueil, je met en avant des textes et des poèmes que j'ai écrit durant ma période du lycée à aujourd'hui. Les poèmes sont sur des noms féminins, qui m'évoquent une certaine luminosité dans ma vie, tandis que la majorité de mes textes sont a...