Nous voilà déjà au troisième chapitre ! J'espère qu'il vous plaira autant que les deux premiers. N'hésitez pas à partager vos réactions ;)
verrecroce-oOo
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Ça y est. Le moment était enfin arrivé de rencontrer Tony, le bambin tout juste âgé de deux ans qui allait bouleverser leurs vies. Les deux amis patientaient dans le couloir qu'ils avaient déjà arpenté lors de leur dernière visite. Benjamin était dans une espèce d'état second, fruit du déni causé par la peur. Il avait fini par accepter l'expérience au cours de l'entrevue avec la directrice de Ho(mo)st Family, mais il n'en demeurait pas moins extrêmement préoccupé. En effet, il était terrifié à l'idée de devoir s'occuper d'un bébé, il craignait de ne pas être à la hauteur. Il avait peur de s'y attacher, lui qui mettait toujours un point d'honneur à se protéger de tout ce qui pourrait l'affecter par le biais de l'humour et de la fuite. Mais il y avait Pierre. C'était d'ailleurs en grande partie pour lui faire plaisir, voyant combien cela lui tenait à cœur, qu'il avait décidé d'en être. Il y avait Pierre et peu importe ce qu'on lui proposait, s'il en faisait partie cela promettait toujours d'être incroyable. Ils se connaissaient tellement qu'ils se comprenaient d'un regard. D'ailleurs, le blond était occupé à le fixer depuis quelques minutes, devinant certainement les pensées qui agitaient son ami. Il décida de briser le silence en lui chuchotant :
— Tu as hâte de le rencontrer ?
Le brun sortit alors de sa torpeur pour lui répondre d'un petit hochement de tête. Voyant que cela n'arrangeait rien, Pierre décida de glisser doucement sa grande main dans celle, un peu plus petite, mais plus robuste de Benjamin. Celui-ci tressaillit au contact et pensa à émettre une protestation, mais l'agréable chaleur qui naissait de leur proximité était trop réconfortante, alors il se résigna. Le blond fut surpris, mais ne retira pas sa main avant que la porte ne s'ouvre sur la directrice, qui les invitait à la suivre pour faire la rencontre de leur protégé. Ils se mirent en route et parvinrent jusqu'à une grande pièce remplie de jeux — le paradis de tout enfant — illuminée par les quelques rayons de soleil qui traversaient l'unique fenêtre. Plusieurs enfants étaient présents, mais le regard de Benjamin se fraya un chemin direct vers Tony, le véritable rayon de soleil de ce lieu. Il était occupé à jouer avec la peluche qu'il tenait fièrement sur la photo tout en riant aux éclats. Benjamin s'approcha doucement, comme s'il avait peur de l'effrayer pour venir s'asseoir à côté de lui en silence. Il attendit que ce dernier fasse un pas vers lui, n'osant esquisser le moindre geste :
— Bonzour, ze m'apelle Tony et c'est mon copain T-Rex.
— Moi, c'est Benjamin et c'est mon copain, Pierre, répondit-il amusé en pointant ce dernier du doigt.
Celui-ci sourit, attendri, tout en se rapprochant à son tour. Il s'assit également et ils jouèrent tous les trois pendant une petite demi-heure avant que la directrice ne les interrompe pour parler à Tony.
— Je t'avais déjà dit que tu allais peut-être quitter le centre pendant quelques semaines pour aller dans une famille d'accueil. Cette fois-ci c'est certain, Pierre et Benjamin ont accepté de s'occuper de toi le temps qu'on te trouve une famille d'adoption. Tu es content ?
— Vouii, répondit le petit garçon en agitant sa peluche, le regard pétillant.
— Il faudra que tu sois très sage, comme quand tu es ici. Tu pourras emmener tes jeux et le reste de tes affaires là-bas, ce sera un peu comme des vacances en fait.
— Tu verras, j'ai même un panier de basket ajouta Pierre en souriant gentiment. Si tu veux, je pourrai t'apprendre à jouer.
— Et je te ferai plein de bons petits plats, tu aimes manger quoi ?
— Pas brocolis, beurkk.
— Oui beurkk, renchérit Pierre.
Le brun partit dans un de ses éclats de rire caractéristiques, entraînant avec lui le plus jeune et le moins jeune. Ils lui firent au revoir de la main et suivirent la directrice dans son bureau.
— Je vois que vous vous entendez déjà à merveille avec lui, c'est un très bon début. Il arrivera donc chez vous au cours de la semaine Monsieur Croce, le temps que nous installions tout le matériel nécessaire pour l'accueillir correctement. Vos équipes se chargeront de la partie audiovisuelle, je suppose.
— Oui, parfaitement. J'ai déjà vu ça avec eux. Nous avons investi dans des caméras autonomes presque indétectables pour ne pas perturber Tony et pour qu'il ne se sente pas gêné par trop d'inconnus autour de lui. Elles seront seulement présentes dans le salon et la salle à manger pour que tout le monde conserve son intimité. En ce qui concerne ce qui sera publié, vous aurez toujours un droit de regard et une copie des rushs.
— Tout me paraît parfait alors. Quelque chose à ajouter Monsieur Verrecchia ? Vous vous êtes montré plutôt effacé.
— Je ne voulais pas interrompre les professionnels, plaisanta-t-il. Mais tout me paraît en ordre également.
oOo
Sur le trajet retour, le silence régna. L'un comme l'autre étaient trop absorbés par leurs pensées pour se rendre compte qu'ils étaient occupés à la même chose, à savoir repasser en boucle leur rencontre avec le petit garçon adorable qui allait leur être confié. Pour autant, ce n'était pas le genre de silence pesant, plutôt celui qui n'est même pas notifié, car il est partagé par deux êtres très fusionnels.
C'est donc toujours sans un mot que Benjamin suivit naturellement Pierre chez lui pour passer le reste de la soirée. Ils ouvrirent une bouteille de vin et commencèrent à discuter tranquillement, passant tout aussi simplement du silence aux mots, puis des mots aux rires. Ils retrouvèrent leur sérieux quelques instants lorsque Pierre déclara :
— Je ne te l'ai jamais dit, ou alors pas assez souvent, mais merci de m'accompagner dans toutes mes idées folles, mes projets, mes délires ; ils n'auraient pas la même saveur dans leur réalisation sans toi. Je sais que je t'oblige souvent à sortir de ta zone de confort, à te remettre en question, à tâter l'inconnu, mais c'est parce que tu me pousses à me dépasser. Avant de te connaître et de travailler à tes côtés, je n'osais pas viser aussi haut, mes idées restaient des idées. Maintenant, j'ai quelqu'un qui me soutient dans tout ce que j'entreprends et je voulais que tu saches que je considère ça comme inestimable.
Ben sourit doucement, l'œil brillant, se trouvant sans les mots. Il se repris au bout de quelques minutes pour répondre :
— Merci à toi, mon Pierrot. C'est moi qui te dois tout, moi qui oublie si souvent de te remercier, qui ne me montre pas assez reconnaissant, peut-être un peu par pudeur, mais aussi parce qu'à force, on prend les choses pour acquises. Je ne veux pas te prendre pour acquis, pas plus que tout ce que tu m'as apporté, ce qu'on a déjà fait et tout ce qui nous reste faire.
Alors il se leva, et prit Pierre dans ses bras, un geste valant mille mots. Puis, il murmura :
— J'ai hâte de mener ce nouveau projet avec toi, si tu savais comme j'ai peur autant que j'ai hâte.
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Défi bébé
FanfictionPierre et Benjamin sont contactés en leur qualité de personnalités du web par une association qui leur fait une proposition plus que surprenante : devenir famille d'accueil pour une période de trois semaines. Ce qu'ils ne savent pas c'est que ce déf...