Chapitre 13

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Harry replia la lettre de Pansy avec un sentiment d'amertume. Les vacances étaient terminées.

Il avait l'impression que son combat ne s'arrêterait jamais, quel qu'il soit. Il avait lutté de longues années contre Voldemort, puis pour la paix entre différents partis et la libération des mangemorts innocents, et désormais, il aurait à se battre pour que ses proches se reconstruisent après toutes ces batailles. Il ne se souvenait pas d'une année où il n'avait pas lutté pour son bonheur, pour sa vie.

Il était fatigué. Fatigué de lutter sans cesse.

Sa vie était une guerre interminable aux nombreuses batailles. Sans trêve, mais aux multiples victimes.

Il ne répondit pas à la lettre de Pansy. Il la déposa sur un coin de son bureau et se laissa retomber contre le dossier de sa chaise, le regard braqué vers la fenêtre de la pièce qui lui faisait face. Il soupira.

Le Manoir Nott était assez grand pour qu'il ait pu se choisir un bureau et y installer ses affaires de travail, quelques jours plus tôt. Il habitait dans la grande résidence depuis plusieurs mois déjà, ayant choisi de rénover certaines parties du bâtiment et de l'aménager à leur image pour l'arrivée de son futur mari. Il faisait chaque semaine les allers-retours jusqu'au Ministère pour ses missions d'auror, logeant au Square Grimmaurd lorsqu'il devait rester plusieurs jours.

Il avait aussi posé plusieurs semaines de congé après la libération de Théo, histoire de profiter de leurs retrouvailles et prendre le temps de s'occuper de lui. C'était primordial à ses yeux et malgré le fait que son mari l'ait, au départ, poussé à reprendre son emploi, il avait fini par abandonner en comprenant que Harry ne le ferait pas.

Harry n'avait eu aucune idée de l'état dans lequel Théodore arriverait. Serait-il blessé ? Inerte ? Et s'il était incapable de parler ou bien de bouger ? Il avait été dans le flou total. Alors, même si son mari n'était pas dans un état si grave, il gardait tout de même de grosses séquelles de son séjour à Azkaban et Harry s'était donné comme mission de l'aider à s'en sortir.

Cependant, et pour son plus grand désespoir, à peine une semaine plus tard, il se retrouvait déjà dans ce maudit bureau. Et cette fois, cela n'avait aucun rapport avec les envies particulières de son mari. Il allait devoir s'organiser – ce qu'il détestait faire – afin de trouver une solution pour Hermione. Il lui faudrait aussi se renseigner et faire des recherches, pour l'aider au mieux.

Pansy avait parlé dans sa lettre de psychomage, terme que le jeune homme n'avait jamais entendu. Il se doutait que celui-ci était associé aux psychologues moldus, cependant, il n'avait aucune idée d'où trouver ces spécialistes sorciers. Serait-il nécessaire qu'il soit sorcier ? Harry n'y connaissait rien. Il n'avait jamais imaginé devoir en arriver là. Égoïstement, peut-être, il s'était dit que si lui s'en sortait, les autres aussi.

Il se passa désespérément une main sur le visage. Il en aurait pour un moment et encore faudrait-il qu'Hermione accepte de se rendre à un rendez-vous autre que le vétérinaire qu'elle visitait une fois par an pour Albert.

Il était mal parti.

La fenêtre du bureau donnait sur les jardins extérieurs et Harry se perdit dans cette vue de fin de journée. Le soleil se couchait doucement, donnant au ciel une légère teinte orangée. L'air frais de printemps entrait par l'ouverture, venant agiter les mèches en bataille du jeune homme. Les arbres dansaient au rythme du vent.

La chouette de Pansy était entrée ainsi, le trouvant – par chance – directement, alors qu'il cherchait l'album photo qu'Hagrid lui avait offert à la fin de sa première année, pour le montrer à Théo.

Ils en avaient discuté lors de leur déjeuner et Harry avait promis à son mari de lui présenter – bien que de manière figurée – ses parents. Il aurait rêvé posséder une peinture sorcière d'eux, leur montrer l'homme qui partageait désormais sa vie et qu'il aimait plus que tout au monde. Le seul qui avait été un jour au courant était Remus, à qui il en avait parlé le soir du mariage de Bill et Fleur. Il se rappelait encore de l'émotion qu'il avait vue dans ses yeux, chassant temporairement la tristesse qu'il ressentait ce soir-là.

BasorexieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant