PROLOGUE

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Je sombrais, si loin, si profond. Je me laissais glisser dans le gouffre sous mes pieds, et le silence de mes cris résonnaient contre la pierre tout autour de moi. J'étais bouillant de rage, tremblant de haine, j'étais énervé, tellement énervé. Ma tête tournait, mes oreilles sifflaient, mon cœur battait si fort contre ma poitrine qu'il me marquait d'ecchymoses noircis. J'étais en colère, tellement en colère. J'arrivais encore à me demandais comment j'avais pu en arriver là, et je fermais les yeux. Je les fermais si fort que je n'aurai su dire si j'aurai pu les rouvrir à nouveau, un jour. Mais à l'heure d'aujourd'hui, rien n'importait, tout m'emportait. Je naviguais entre les flots, parvenant à reprendre une inspiration alors que ma tête était enfuie sous cet océan de malheur. Je n'étais plus que rage, tel un animal de foire préparé à rugir l'injustice. Mes mots se confondaient avec mes maux, je ne bégayais que des bouts de phrases absurdes et insensés. Au fur et à mesure que la rage s'immisçait dans ma chair, le calme extérieur revenait, m'englobant dans une bulle de contenance frêle, débile.

L'amertume, l'écœurement, le dégout de mon propre être avait surpassé tout le reste depuis bien trop longtemps, s'infiltrant dans ma vie discrètement, futilement. Je n'acceptais plus qu'une seule chose, la dernière qui me faisait sentir vivant à nouveau, dans un monde où j'étais éteins depuis trop longtemps ; la douleur. 

La douceur du mal.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant