Mileven imagines + oneshots

Te parler.

Muet AU

80's-90's

Au lycée d'Hawkins, il n'y avait pas souvent d'handicapés. Tout le monde savait que les mettre là-bas n'entraînait que des moqueries.

Pourtant, Jane Hopper, muette, avait été admise. C'était le lycée le plus proche de chez elle.

Au décès de son père lorsqu'elle avait trois ans, elle avait simplement arrêté de parler. Monsieur Rich était un homme très gentil, aux petits soins avec sa famille. Malgré tout les docteurs du monde, sa pauvre mère était au bout. Elle finit par placer sa fille dans un orphelinat, et se suicida dans les mois qui suivirent.

Jane avait donc grandi sans mots, entourée de gens qui ne voulaient pas la comprendre. Elle restait dans son coin, presque apathique, à fixer un point imaginaire au plafond. Mais à ses douze ans, quelque chose avait changé.

On était venu la chercher, un matin, en lui annonçant qu'elle allait avoir une famille. Elle rencontra l'homme le plus disposé à s'occuper d'elle.

James Hopper dit Jim, lui apprit à parler avec son language. Avec les mains, la tête. Bientôt elle avait appris la langue des signes. Mais ce n'est qu'à la seconde que Jane alla à l'école, sa phobie des gens finalement soignée.

On se rendit compte qu'elle était muette lorsque le professeur lui demanda de se présenter. Elle parla, et les autres n'entendirent rien. Ils la regardèrent comme une bête de foire, une créature simple et sans grande pensée.

Elle s'installa au fond, à côté d'un garçon solitaire qui ne lui adressa pas la parole. Il lui jeta souvent des coups d'œil, sans jamais lui parler. Elle était un peu déçue Jane, de savoir que personne ne lui dirait un mot de toute l'année.

Pourtant, au déjeuner, il revint s'asseoir à côté d'elle. Il lui murmura :

-Salut...

Et commença à manger. Elle lui demanda comment il allait, il eut l'air embarrassé.

-Désolé, je parle pas la langue des signes.

Elle regarda ses chaussures, se sentant bête. Mais une note lui parvint.

Je sais écrire par contre. Tu disais ?

Elle sourit et lui répondit. Ils passèrent ainsi l'heure à discuter, utilisant seulement leurs yeux. Quand vinrent les cours, ils se parlèrent encore.

À la fin de la journée, ils avaient trouvé un moyen de communiquer par téléphone. Elle lui parlait en morse, et lui répondait de vive voix.

Une harmonie s'était construite entre eux avec le temps. Pour son seizième anniversaire, il lui montra qu'il apprenait depuis un an la langue des signes en secret. Elle pleura, et ses petits couinements très discrets le firent fondre.

Il réalisa qu'il l'aimait pendant l'été, lorsqu'ils regardaient un feu d'artifice pour le quatre juillet. Cependant il ne lui en dit rien, pour ne pas la heurter plus.

Il s'était ouvert à elle, il savait tout d'elle. Leur relation se renforçait de jours en jours.

Il la présenta à ses parents, à sa sœur, à ses amis. Elle le rassura à propos de son père, qui cachait son cœur tendre derrière sa grande moustache. Les présentations furent faites, et tout le monde s'entendit très bien.

Mais bientôt vint la Saint-Valentin. Et Mike savait très bien ce qu'il voulait faire.

Ils étaient dans les couloirs, allant récupérer les livres manquants de la demoiselle. Lorsqu'elle ouvrit son casier, une multitude de petits cœurs en papier tombèrent à ses pieds. Une grande feuille de papier était posée, avec pour seuls mots :