"Il y a des chances pour qu'on se revoit avant demain..."
Cela faisait à présent 3h20 que j'étais dans l'avion. La vieille femme qui s'était endormie à côté de moi n'arrêtait pas de gesticuler et je me retenais de la secouer pour lui demander d'aller dormir ailleurs.
Il était 2h40 du matin, et je n'avais pas réussi à dormir de tout le voyage. Pour la première fois depuis longtemps, je ressentais autre chose que de l'ennui, de la tristesse ou du désintérêt. J'étais stressée, et bien comme il faut.Je n'avais jamais quitté la maison et j'angoissais de me trouver seule, alors que c'était en fait ce que je recherchais depuis un bon bout de temps. J'avais la tête pleine de questions.
Qu'est-ce qui allait se passer ? Après tout, j'allais arriver en pleine nuit, personne n'allait me voir. Ce qui m'arrangeait fortement ; je préférais passer inaperçu pour mon arrivée. Les gens auraient tout le temps de se rendre compte que j'étais là dans les jours à venir.Je savais que j'avais une chambre en colocation, comme tous le monde à l'internat. Le nombre de personnes qui partagaient ma chambre n'était pas précisé sur le papier que l'on m'avait envoyé par la poste il y a deux mois, mais j'avais cru comprendre que l'on ne pouvait pas être plus de cinq par chambres, garçons et filles confondus. Honnêtement, je n'en avais strictement rien à faire de cette phrase puisque, que je déjeune avec une fille ou un garçon, je n'avais pas l'intention de discuter avec lui ou elle de quoi que ce soit.
Lorsque j'avais pensé à cette phrase, j'avais de suite eu envie de m'en coller une. Je partais pour recommencer une nouvelle vie, être sociable ou du moins ré-apprendre à l'être. Par pour la jouer solitaire comme avant.
On m'avait mise au courant sur le fait que quelqu'un serait là pour m'accueillir le soir de mon arrivée et le lendemain me faire visiter l'internat. J'appréhendais mon arrivée.
Le directeur m'avait prévenue : cet internat coûtait cher et était si luxueux, qu'on s'y croyait être dans un club med, en vacances. Mais là-bas, pas de vacances. Ou du moins, elles y étaient très rares. L'autonomie était le mot d'ordre de l'institut.
Mon emploi du temps devait m'être délivré en arrivant là-bas ; j'avais hâte.J'attachai ma ceinture pour me préparer à l'atterrissage. La vieille femme qui me servait de voisine de trajet, réveillée par les hôtesses de l'air il y a quelques minutes, avait enfin cessé de gigoter et je pouvais me concentrer sur autre chose que son coude tapant dans le mien sur l'accoudoir.
L'atterrissage était ce que je préférais dans les voyages en avion. J'étais heureuse de pouvoir quitter cet habitacle qui, très vite, pouvait me rendre clostrophobe - chose que je n'étais pourtant pas habituée à être.
Après avoir été un peu secoués, tout le monde pu descendre de l'avion. J'étais donc arrivée à Los Angeles, et autant dire que la lourdeur de la température californienne n'était pas un mythe. Malgré l'heure tardive, la chaleur me saisit et, étant une fille qui a toujours apprécié les vacances pour les chiffres hauts sur le thermomètre, je ne regrettais pas d'être là. Après avoir récupéré mes trois valises - je suis tout de même une fille - j'appelai un taxi. C'était la première fois que je faisais ce genre de choses et j'avais l'impression d'avoir pris dix ans d'un coup.
Mes parents m'avaient fourni pas mal d'argent avant de partir. L'excuse de ma mère c'était les vêtements : elle avait peur que sa petite fille n'ait pas assez de monnaie pour s'acheter de jolies robes qui feraient tomber les jeunes hommes à ses pieds. Quant à mon père, il s'était rentré dans la tête que vivre en Californie signifiait avoir vingt-et-un ans et pouvoir acheter de l'alcool à gogo et tout un tas d'autres trucs délirants pour les grosses fêtes. Il m'avait donc glissé quelques billets de plus sans l'accord de ma mère. Mes parents m'avaient également promis de m'envoyer de l'argent chaque mois, chose que j'avais jugé inutile à la vue de tout ce qu'ils m'avaient déjà fourni. Mais bon, qui crache sur des jolis petits billets ?
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Falling from SKY - Contrat avec DREAME
Ficțiune adolescenți"La perte est, selon moi, le seul nom commun capable d'entraîner une multitude d'émotions ou de sentiments différents. La peur, le choc, la colère, la solitude, la tristesse, le désespoir. Certains s'en relèvent, d'autres non. Mais la perte n'est...