J'ai pris la mauvaise habitude. Je me déteste. De prendre mon téléphone partout. Il est mon deuxième cerveau, s'acapare mes mains, mon esprit. Je le déteste, mais au moment de le lâcher dans le vide, il s'accroche à mes mains, je le retiens, je le reprends et tombe avec lui sans m'en rendre compte, la tête dans l'écran. Je n'ai jamais eu de rêves. Toujours beaucoup d'ambitions, que jamais je me donne la peine de satisfaire, elles sont trop éphémères. Je suis d'une lâchetée sans nom, que même les mots peine à définir, j'évite les problèmes puis déchire mes doigts quand ils me rattrapent, je veux être la meilleure, mais le soir, quand je rentre, je ne fait pas mes devoirs. Je pleures pour mes 13 et mes 19, m'arrache les cheveux, j'ai l'impression d'être vide du trop plein constant.
Je suis dépressive, peut être ?
Alors je reste prostrée des jours chez moi, ne produisant rien, étant juste assez présente pour être considérée comme vivante. J'ai mal, et encore plus au cœur, je me déchire les entrailles, j'espére que tout change dans le noir. Puis je m'arrache les cheveux, encore, j'ai eu 9, mes larmes ne sortent plus, je ne me plains pas. Surtout pas.
Je croise une amie, celle qui est plus mature et qui par sa seule présence te rabaisse au rang de coquillette au beurre, je souris mais j'ai envie de pleurer de lui hurler que ça ne va pas. Mais je ne fait rien et la regarde partir, je reste en arrière, elle avance. Les yeux perdus, j'ai l'impression que les Hommes partent sans moi, petit à petit ils me dépassent et m'oublient, mon cœur est en miettes. Je leur cours après essoufflée, je suis épuisée de devoir les suivres, alors que je m'arrête, il ne me regardent pas. J'hésite à rester parmis leurs ombres mais je repars me maintenant à leur côté quelques jours, quelques semaines et dans l'élan de bonheur je sens que je m'enlises seulement quand l'argile blanche me remplit la gorge et la bouche. Et puis je tombe, avec mon téléphone dans les mains. J'oublie qui je suis, j'oublie que la vie continue. Bercée dans mon déni la chute paraît courte, mon corps volubile danse, mes yeux sont fixés sur l'écran bleu, je suis aveuglée et m'enfonce si loin que mon téléphone devient la seule source de lumière. Puis je touche le sol, sors de ma trance, et me rend compte que je suis au fond du trou. Et que même au fond du trou, personnes ne m'a envoyé de corde. Alors je m'épuise à remonter, je pourrais demander de l'aide mais je ne veux pas, je m'obstine à vouloir qu'elle vienne des autres. Juste un message pour me demander pourquoi j'étais absente juste un regard pour me demander si ça va.
Mais personne ne s'en occupe, je retourne en classe avec les mains abîmés, mes amis s'en sont fait de meilleurs, et je reste comme un poireau, récupérant les cours pour les absents, espérant qu'un jour, quelqu'un le fasse pour moi.
Mon coeur est liquide, il fond comme de l'encre noir sur mes poumons, les asphixyants. Le gouffre m'appelle. Il me dit d'oublier, et je saute même si je sais que remonter sera douloureux, mais peut être me dis-je que cette fois-ci, je n'aurais pas à remonter....
Que c'est laconique... Alors...Je rêve que je deviens un nuage ! Je flotte sur la terre, ne me cognant qu'au montagnes, je ne représente rien et pourtant les humains me regardent passer, rêveur, angoissés, triste, enjoué, puis je deviens eau. Je suis la goutte qui s'écrase sur le goudron, cherchant à rejoindre la terre pour nourrir les plantes ! Je me laisse guider entre les sillons de l'alphate ne pensant à rien, rêvant de retourner à mon océan...
Mais je deviens arbre, je contemple la vie, jouissant du soleil sur mon écorce, de la pluie sur mes feuilles, du vent entre mes branches. Les oiseaux chantonnent sur mes bras, je les accueille, leur offre habitat et amour !...
Puis je redeviens l'humaine qui est couchée dans son lit, qui écrit à 1h40, qui repense à son enfance où elle ne faisait que lire sans se soucier du monde réel et pense que déjà cette enfant avait besoin de fuir cet enfer. Je suis laide, lourde, incapable de courir plus d'un kilomètres et coupable. Je suis celle qui à un rêve : Celui de n'être pas née, mais qui est trop lâche pour mourir, trop attachée à la vie.
Celle qui rêve d'un monde ou dire des mensonges ne serait pas grave, ou rien n'aurait de conséquences, où les humains se soutiendraient, serait plus proche de la vie, pas celle que l'on mènent tous en courant avec notre chronomètre et nos diplômes, mais celle qui nous amènerait au bonheur. Une vie où les humains serait compréhensifs, créatifs, contemplatifs et où le seul endroit où ils se plaindraient, ce serait dans les livres.Ou sur des marques pages, qu'on lirait à la loupe.
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Éclats en silence (recueil de mes nuits)
RandomJe ne sais plus quoi faire, je n'en peux plus de taire cette voix qui me hurle d'écrire pour ne pas mourir . Pout tenter de vivre.