L'été ne me paraît pas si beau.

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Je ne sais plus que faire de cette nuit qui m'étreint de ses bras d'argent. Elle m'emprisone et serre mon cou de ses doigts glacé et me tire jusqu'au balcon pour me montre son reflet de soleil.
Je ne sais de combien l'albedo de la Lune est ce soir, mais la lumière blanchâtre fait apparaître toute les ombres. Il fait presque jour, les cigales s'abstiennent de chanter et les nuages de laine feutrée éparses flottent couvrant la lune d'un voile qui protège mes yeux. J'ai levé mon pouce pour voir si la lune était en P ou en D sachant pertinemment pourtant que la pleine Lune était déjà passé. La gibeuse descendante se dresse à mon nord-ouest, au 120° du sud-est monde.
Les étoiles sont éparses, peu présentes, elles s'inclinent devant celle qui perce le ciel noir de sa vive pâleur. La lumière est si forte que je ne peux regarder Lune sans fermer œuil, tellement forte qu'elle projette l'ombre de la rembarde du balcon sur les ardoises les emprisonnant entre des barreaux mouvants.

Les nuages se sont filés, la laine en amat disparaît peu à peu s'efaçant à son tour devant l'impératrice blanche. Plus avunes des brumes ne semble maintenant vouloir déranger celle qui les repousse comme des draps, s'éveillant dans toute sa splendeur au centre du ciel, au sud-est, 120° de l'humanité. Je danse, pieds nus, habillée de noir, enroulé de blanc, face à Madame notre Cathédrale et Mesdames nos collines. Les yeux fermés, la lumière transperce mes paupières allumant mon monde de rouge, je tourne, tape d'un pied, deplie mes bras a l'avant, recule, je frappe des mains, avance, glisse un pied a droite, balance le poid de mon corps, saute et atterrit lourdement la nuque ouverte à la ville, la tête face au ciel. La couverture en polaire est tombée au sol, je ne suis plus un de ces fantômes qui hante les histoires sans jamais n'avoir froid. La respiration douce mon coeur bat contre mes tempes, la nuit s'éprend de mon corp et l'enroule de ses frissons. Les mains se lient, mystérium tremendum et facinans, je supplie les choses qui n'arriveront jamais.

La lune se couvre à nouveau des ses voiles épais. Les cigales de réveillent, les eaux coulent dans l'égout, et la ville respire lentement dans un brouhaha sourd. Les voitures dérapent, grognent, et les oreilles saturent. L'Aout jamais été aussi froid.
Et mon cœur se glace rien qu'à l'entendre.
Le lycée reprend bientôt...

Qui pourrait m'apprendre comment aimer la vie ?
Le monde est d'une beauté effrayante.

Éclats en silence (recueil de mes nuits)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant