"J'l'ai trouvé fatiguée, énervée. Il y avait quelques choses de changé dans son regard. C'était pas comme avant, elle avait l'air malade ou triste. Je ne sais pas du tout. Elle aurait pu être gaie et joyeuse comme toujours. Mais non, elle tirait ça gueule de six pieds de longs comme quand on lui dit qu'elle est belle. Avec son pauvre sourire qui cache à peine ces longues cernes.
Ça me dégoute de voir ce qu'ils ont fait d'elle. À l'insulter, à la détester.
Je m'en suis rendu compte, elle rentrait des cours énervée et puis elle s'enfermait jusqu'à tard le soir dans sa chambre.
Elle était tellement belle avant, quand la peine n'avait pas ravagée son sourire et que ses yeux ne suppliaient pas de l'aide. Quand elle restait des heures à ce promener dans le village et les champs. Et moi comme un con je l'espionnais, caché derrière les arbres. À voir tous ces faits et gestes. Parce que oui je l'avoue j'l'aime. J'l'aime quand elle sourit pour de vrai, quelle fait la gueule pour de faux. J'l'aime quand elle a l'air fragile et quelle ressemble à une petite fille qui aurait besoin d'être réconfortée. J'l'aime dans tous les cas de toute façon. Et j'ai peur que cela se termine, quelle soit si fragile, si perdue que la force lui manque pour ce relever. Quelle reste piétinée, à terre.
J'ai peur de ne rien pouvoir faire.
La perdre pour toujours mais inimaginable, je partirais sans doute avec elle. J'veux pas la quitter.
J'voudrais être au près d'elle pour pouvoir sécher ses larmes, et puis remonter ses manches longues. Je sais déjà ce qu'il y a en dessous , les marques de son mal-être, la guerre de tous les soirs entre la vie et la mort, la lumière et les ténèbres. J'voudrais embrassé ses marques, et lui dire que ce n'est pas grave, quelle s'en sortira.
J'veux être au près d'elle maintenant, j'veux la serrer dans mes bras lui rappeler quelle est vivante !"Éric