CHAPITRE 1 - Le commencement

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Le vent frais de la nuit me frappe au visage.

Le ciel était sombre, surplombé d'étoiles. Au moins, il n'y avait pas de nuage et l'on pouvait voir la lune presque pleine.

Je venais de passer une partie de la soirée avec ma meilleure amie Juliette. J'étais chez elle depuis 18 heures, et nous avions passé un bon moment ensemble. Cela faisait plusieurs semaines que je ne l'avais pas vu.

Nous nous sommes rencontrées en classe de terminale. Nous étions assises l'une à côté de l'autre par hasard à la rentrée, et depuis, nous sommes inséparables depuis 5 ans, car nous avons fêté nos 23 ans cette année.

Nous habitons désormais seules dans nos appartements respectifs, dans des villes voisines heureusement.

Je voulais la voir ce soir car elle me manquait. Je devais prendre un tramway de quelques arrêts, afin d'arriver dans son quartier, puis marcher une dizaine de minutes avant d'arriver chez elle.

Et me voilà en train de repartir pour rentrer chez moi. Elle avait absolument insisté pour m'accompagner au moins jusqu'à l'arrêt de tramway, mais j'avais décliné son offre. Elle était en pyjama, bien tranquille chez elle, et il était hors de question qu'elle sorte dehors dans ce froid pareil.

Elle m'a bien dit, avant de partir, de m'envoyer un message quand je serais rentrée. Ce que je ferai. Si je n'oublie pas...

En effet, en plus d'être tête en l'air, je n'ai aucun sens de l'orientation... 

Je sors ainsi de l'immeuble de mon amie, et me voilà en bas de son allée. Je commence à marcher quelques minutes, en essayant de me souvenir du chemin à l'allée, que j'avais pris à l'aide du GPS de mon téléphone.

Je soupire. L'orientation n'est vraiment pas mon point fort. Surtout la nuit ! Je sors ainsi mon téléphone pour remettre mon GPS qui me permettra de me guider jusqu'à la station de tramway que je dois prendre pour rentrer chez moi, et mon téléphone... est éteint !

Je fronce les sourcils. C'est une blague ?

J'essaie en vain d'appuyer sur le bouton Power pour rallumer le téléphone, sans succès. Ce n'est qu'au bout de quelques secondes, que je me souviens que mon téléphone s'est déchargé totalement chez mon amie, et que j'avais d'ailleurs oublié de le charger avant de partir.

Qu'est-ce que je fais ? J'y retourne ?

Non, je ne peux pas, clairement pas. Je me suis promis à moi-même que mon amie ne sortira pas de chez elle ce soir. Je n'ai pas insisté autant pour au final revenir comme une fleur, afin qu'elle m'accompagne dans ce froid glacial.

Je vais ravaler un peu ma fierté et me débrouiller, tant pis.

Je range mon téléphone dans la poche de mon gros manteau. Ce qui est sûr cependant, c'est que malgré la fraîcheur de la nuit, je suis bien habillée chaudement. Un manteau d'hiver à capuche, une grosse écharpe douce, des gants fins mais en tissu polaire, et des petites bottes à fourrure intérieure. Parfait pour l'hiver.

Je continuais quelques pas, en essayant délibérément de me souvenir du chemin parcouru en arrivant. J'étais surtout tellement concentrée sur le chemin que m'indiquait mon téléphone à l'allée, que je n'ai pas forcément fait attention à mon environnement autour, et je n'aurais pas pensé une seule seconde être dans cette situation au chemin du retour.

Je lève la tête, et aperçois des lampadaires à une centaine de mètres de là. Je crois que c'était là ! Arrivée au niveau des luminaires, je m'engouffre dans le chemin sur la gauche. Je suis sûrement sur le bon chemin !

Je continue ma route en prenant des chemins à droite, à gauche, en continuant tout droit pendant quelque temps.

 Et tout cela va me mener finalement jusqu'à une grande place circulaire, absolument pas éclairée, et entourée de multitudes de chemin autour que l'on pouvait prendre, les unes les plus ressemblantes aux autres. Il devait y en avoir une dizaine.

Je me retourne, encore et encore, en ayant un poids dans la gorge. Je ne sais même plus par quel chemin exactement je suis arrivée jusqu'à cette grande place, tellement les ruelles autour étaient nombreuses.

Je sens la panique monter, car je ne peux arriver qu'à une seule conclusion.

Je n'ai surtout aucun moyen de contacter qui que ce soit. J'aurai clairement dû faire demi-tour au moment où je le pouvais encore.

Car maintenant... je suis perdue ?!

InnocenteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant