« Je suis désolé. On s'engueule depuis des jours. On ne dort plus ensemble. Tu ne rentres même plus certains soirs. Cette situation ne peut plus durer. Regarde, on a encore saccagé l'appartement. Tu es défiguré et j'ai probablement l'arcade cassée ainsi qu'une ou deux côtés fêlés. Ça ne peut plus durer. Il faut qu'on arrête là, qu'on se sépare.»
Je m'en souviens, je m'étais mis à pleurer mais je n'avais rien dit. Les larmes glissaient sur mes plaies. Tu avais raison, j'étais défiguré. Tu m'avais regardé toi aussi en pleurant. Cette situation était difficile pour nous deux. J'en avais conscience. Après plusieurs minutes à se dévisager, tu avais rejoint notre chambre. Ma chambre désormais, l'appartement étant à mon nom. Tu as sorti un sac dans lequel il y avait déjà des affaires. Ta décision était réfléchis, tu avais déjà pensé à me quitter. Lorsque je le compris, mes pleurs s'accentuèrent. En revanche, je ne pus m'empêcher de sourire lorsque je te vis ajouter les cadeaux récents que je t'avais fait. On se séparait certes, mais on s'aimait toujours. C'est ce que cela voudrait dire. Une fois ton sac terminé, on se regarda encore. Je ne parvenais pas à réaliser que c'était fini. Notre relation avait pris fin. Je t'ai raccompagné jusqu'à la porte. C'était le silence. Rien ne parlait en dehors de nos cœurs meurtris. Crispés de douleur et de regret amer, mais soulagés d'une toxicité involontaire.
«Je repasserai demain récupérer le reste de mes affaires. Une fois que je sortirai de l'hôpital. Je crois que je dois faire recoudre mon arcade. Le saignement ne s'arrête pas.- Oui. D'accord. »
Je n'avais pas su quoi répondre. J'avais perdu mes moyens et j'avais peur de commencer à réaliser. À comprendre, que toi et moi c'était terminé. Cette première nuit, du moins ce qu'il en restait, fut particulière. Il était cinq heures passée lorsque j'arrêtais enfin de regarder la porte. J'avais espéré pendant plusieurs minutes -ou heures, j'avais perdu la notion du temps- que tu reviennes. Mais tu ne l'avais pas fait. Tu n'étais pas revenu me dire que notre amour était plus fort, qu'on s'en sortirait. J'étais alors parti me coucher. Dans nos draps contenant nos odeurs mélangées. J'ai pris ton oreiller contre moi, et je me suis endormi au petit matin, lorsque les premiers rayons du soleil pénétrèrent la fenêtre de notre chambre. De ma chambre. Il fallait que je m'y habitue. C'est le vibreur de mon cellulaire qui me réveilla. La soirée mit quelques minutes à me revenir en mémoire. J'eus de nouveau envie de pleurer. Je me souvins de l'existence de mon téléphone lorsqu'il vibra de nouveau. C'était toi.
" Je viens de sortir de l'hôpital. J'ai quatre points de suture et deux côtes cassées."" Je pars, je suis là dans 20 minutes.""J'amène des amis pour m'aider à charger mes affaires."
"Je paye quand même le loyer pour ce mois-ci, même si je n'y suis plus."
J'espérais une dernière conversation. Te convaincre de rester, c'était nous contre le reste du monde, pas toi contre moi. Malheureusement, la venue de tes amis allait m'en empêcher. Je dû prendre sur moi pour ne pas hurler, de colère, de douleur, de tristesse. Je ne savais même pas pourquoi je voulais hurler, mais je voulais le faire. Je me fis violence et me retins. L'heure tournait et tu venais de toquer à la porte. Tu avais le double des clés. Mon cœur se brisa un peu plus.
Je t'ouvris la porte et mon regard tomba dans tes yeux. J'eus très envie de t'embrasser mais le regard noir de tes deux amis m'en empêcha. Je me poussais pour que tu entres et tu accéda au salon.
« Tu ne t'es pas soigné. Tu as encore du sang sur la pommette.»
Je ne répondis rien, il n'y avait rien à dire. Je te vis chuchoter quelque chose à l'un de tes deux amis. il acquiesça et m'emmena dans la salle de bain. Je compris qu'il allait panser mes blessures. Sa colère se déversa sur moi. Pas dans ses mots, dans ses gestes. Il me désinfecta, me soigna, et me banda aux endroits nécessaires, dans des mouvements très brutaux. La douleur de la veille ressorti, mais je ne dis rien. Je comprenais et j'acceptais sa colère. Cela devait être la première fois qu'il le voyait dans cet état, bien que ce ne fut pas notre première dispute ni notre première bagarre. On en avait vécu beaucoup d'autres avant celle-là. On en avait vécu trop.
Une heure plus tard tu étais dans l'entrée avec tes trois cartons, des deux sacs poubelles et tes deux amis. Encore une fois on se regarda en silence. J'avais le sentiment qu'on ne faisait que ça, se regarder et ne rien dire. Tes deux amis prirent tes affaires et quittèrent l'appartement, ne laissant que toi et moi sur le pas de la porte.
« Je t'aime encore. Mais ce n'est plus durable pour nous. Je ne reviendrais pas, je suis désolé. Prends soin de toi s'il te plait.»
Je hochais la tête et tu disparu. Je ne tentais même pas de te convaincre, tu étais sûr de toi, je le voyais. Lorsque je refermais la porte, je pris réellement conscience que tu étais parti. Tes affaires n'étaient plus là. Ton odeur allait s'en aller, elle aussi, et je me retrouverai seul. Je me mis à pleurer, de douleur. Je hurlais, je criais, je me débattais contre moi-même, contre cet amour malsain que je te portais. Que nous nous portions. J'extériorisai ce que j'avais accumulé ces dernières heures.
Les mois qui suivirent j'arrêtais de me nourrir, je fis des insomnies, des crises d'angoisse, de la paranoïa. Cela alla même jusqu'aux pensées suicidaires. Une dépression amoureuse dirent les médecins. J'eu des médicaments, je vis un psychologue puis un psychiatre.
Au fils des mois je remontais la pente. Je recommençais à faire mes courses, puis je me trouvais un nouveau travail. J'ai donc recommencé à sortir. Je me suis même refais des amis, les miens m'ayant abandonné lorsqu'ils avaient appris notre rupture et la toxicité de notre relation. Avec mes nouveaux amis, j'ai refait mon appartement. J'ai changé les couleurs, les meubles, tout ce qui pouvais me faire penser à toi. Tout allait tellement mieux. Jusqu'à ton message.
"Salut Taehyung. J'ai appris pour ta dépression et j'en suis désolé. Je sais également que tu vas mieux et j'en suis ravi, mais d'après ce qu'on m'a dit, tu n'as pas tourné la page. Alors voilà. Je t'ai aimé, je t'ai trop aimé et on s'est trop aimé. Tellement trop qu'on ne pouvait plus vivre ensemble. Je t'ai aimé, mais ce n'est plus le cas aujourd'hui. Je suis de nouveau en couple, avec une personne que j'aime et qui n'est pas toxique. Je ne reviendrais pas. Je suis désolé, mais ne m'attends pas.
Jungkook"
Je défailli et tout recommença.
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ça ira
FanficC'était une rupture. Entre toi et moi. Violente, déroutante, comme un ouragan. Mais ça ira, ... ou pas.