CHAPITRE: 21

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-Mamadou Ndiaye: Quand est ce que tu veux commencer ta petite commerce ?
-Moi: Demain insha'alah

Après une très longue discussion,Ils partent  pour régler quelques trucs. C'était au alentour de 21h, j'en ai profité pour me coucher plus tôt que d'habitude, car j'aurai besoin d'énergie pour mener à bien ce travail.

*Le Lendemain*

Aujourd'hui est un jour spécial. En effet, je m'apprête à commencer mon premier boulot. De ce fait, je me suis réveillé dès l'aube. Habillé d'un boubou traditionnel et d'un bonnet noir, je me dirigeais en direction de ma place de travail. J'étais dans un fauteuil roulant, mais mes amis étaient là pour m'épauler comme à chaque fois.
Ma place de travail n'était pas  extraordinaire, cependant j'ai fait de mon mieux pour que ça soit propre.
Cette place était composée d'un parasol, d'une table où mettre les cafetiers (l'un contenant du Café et l'autre du thé).
Lorsque tout à était mis en place et que J'étais prêt à vendre, il faisait déjà 10h.
Ainsi, je commençais le travail sous le regard de mes trois amis qui étaient à mes côtés. Au début, il y avait que deux personnes qui achetaient, mais à un moment donné, les clients doublèrent. Ces derniers faisaient même la queue pour acheter du Café pour certains et du thé pour d'autres.
D'ailleurs, j'étais tellement dépassé par cette situation, raison pour laquelle mes amis ont décidé de m'aider après une séance de moquerie.
Il y avait même des personnes qui faisaient des commandes que je devais les livrés. Heureusement, un de mes voisins est un livreur, de ce fait on a eu un accord pour qu'il livre mes commandes.

J'étais noyés dans mon travail, soudainement, Sokhna Ndiaye débarqua avec mon bébé(Maman Ngoné). J'étais très heureux de les voir.

-Moi: Oooh mon coeur ! Tu es venue me rendre visite.
-Sokhna Ndiaye: Oui, nous sommes venues te rendre visite.

On était tellement concentré sur notre discussion qu'on a pas remarqué la présence de mes potes(Mamadou Ndiaye et Boukhariou).
Mamadou Ndiaye répliqua sévèrement.

-Mamadou Ndiaye: Sokhna Ndiaye, comment t'as pu nous retrouver ici moi et Boukhariou sans pour autant  nous saluer.
-Sokhna Ndiaye: Désolé mes maris, je vous promet que je ne vous ai pas remarqué.
-Moi: Ne t'excuse pas, ce ne sont que des fainéants.
-Boukhariou: Ah bon! Et dire que nous étions là à t'aider comme des fous, mais anyway nous devons y aller.
-Sokhna Ndiaye: Ne pleuré pas svp😂
-Mamadou Ndiaye: tkt on vous laisse entre amoureux.

Ils ont tous les deux fait un bisou à Maman Ngoné avant de s'éclipser.
Il ne restait que moi, maman Ngoné et sa mère (Sokhna Ndiaye). Avec l'aide de ce dernier, j'ai pu avoir des bénéfices aujourd'hui.
Vers 18h, elle m'aida à fermer la place avant que chacun ne rentre chez lui.

Arrivé chez moi , ma tête n'arrêtait pas de penser à la façon dont je dois procéder pour convaincre les parents de Sokhna. En effet, les parents de cette dernière s'opposent à notre union, malgré qu'il y ait un bébé au centre du problème. Les histoires des castes sont de plus en plus fréquentes. Aujourd'hui de nombreux projets de mariage avortent du fait de parents qui refusent, pour leurs enfants , le <<mélange des classes sociales>>, de <<Sangs>> pour veiller à la<<pureté>> de l'ethnie. Cette société sénégalaise est obsédée psychologiquement par l'esprit de caste. Elle est considérée comme une classe ou une catégorie sociale jouissant de privilèges jouant sur des prérogatives que certains possèdent sur les autres, qui font qu'une classe se croit supérieure à une ou toutes les autres. Ce sentiment renforce la discrimination raciale au Senegal, réputé <<un pays de la teranga>>. D'un côté, il y a ceux qui se considère comme les plus nobles (les Guër) et, de l'autre, les basses classes: Teug( forgeron, orfèvre), Laobé ( sculpteur de bois en tout genre), Gueweul( griot) etc, car leurs métiers sont considérés par les premiers comme avilissant. Il y a par ailleurs, un autre cas différent du lot<< le jaam >>, l'esclave. Chaque classe a non seulement sa particularité, mais chacune d'elles refuse de s'allier aux autres, par n'importe quel moyen. Cette tendance fait que d'autres lignes sont tracées entre ces différents pôles. La plus forte, celle où le mariage est refusé à quiconque n'est pas de la même classe sociale. Dès lors, le mariage ne se fait qu'entre les gens de la même catégorie sociale.
Alors, je me demande pourquoi un tel refus, sachant que tous les hommes naissent libres et égaux, que la même culture et la même foi en Dieu lient toute la communauté ? Sur quoi se fonde-t-on pour créer un respect de chaque classe si tous vivent dans la même société? Comment, dans un pays africain, marqué par une longue tradition d'avilissement dans l'histoire du continent noir: esclavage, racisme, colonisation etc, peut-on créer entre frères de même couleur, cohabitant dans un même espace géographique, des différences raciales, des distinctions de classe? Pourtant, il arrive de voir des parents refuser de marier leur enfant à une personne (de même confession religieuse) dont ils connaissent les origines. Mais les mêmes parents, dès que le prétendant est un étranger, pour ne pas dire un blanc, n'hésitent pas à accepter le mariage de leur fille avec ce dernier.
Est-ce une manière de dire que mieux vaut marier son enfant à un inconnu plus tôt qu'à un voisin ?
Je ne comprends pas cette mentalité et je ne la comprendrai jamais d'ailleurs.

J'étais agacé par cette situation et je ne savais plus ce que je devais faire.
C'est à ce moment que mon père toqua à la porte.

-Moi: Oui, veuillez entrer svp papa
-Mon père: Est ce que ça va mon fils?
-Moi: Non à vrai dire.
-Mon père: Dis-moi ce qui te tracasse

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