EP .12
"PICTURE OF YOU"
Quelqu'un monte !
Je cache l'appareil photo sous le lit, car **il** arrive. Je reste tétanisé, mais je ne peux pas le laisser entrer dans la chambre. Hésitant, je fixe la porte tandis que le bruit des pas résonne dans le couloir.
Le sol de la chambre tremble subitement, comme si quelqu'un tapotait les planches de bois depuis en dessous.
Je ne veux pas laisser cette personne entrer. Rassemblant mon courage, je m'avance rapidement vers la porte et l'ouvre.
— **Storm !**, dis-je surpris, visiblement mal à l'aise.
— **Carryan ?**, répond-il en feignant la surprise. **Vous ne dormez toujours pas ? Vous êtes tout pâle...**
Il caresse ma joue, mais je n'arrive pas à l'éloigner, trop effrayé à l'idée qu'il m'ait surpris ou non.
— **Vous allez bien ? Vous n'arrivez pas à dormir à cause de ce meurtrier, c'est ça ?**
Sa main, caressant ma joue, descend jusqu'à ma mâchoire.
— **C'est peut-être vous, Storm,** dis-je en le regardant dans les yeux.
— **Cela peut être vous aussi, Carryan.**
— **Vous êtes plus suspect que moi.**
— **Mais vous le détestiez, n'est-ce pas, Carryan ?**
— **Pas à ce point. Il m'irritait seulement, mais pas au point de le vouloir mort. Vous le connaissiez ?**
— **À vrai dire, oui. Je lui ai acheté la terre pour cette maison il y a quelques mois, lors de notre première rencontre. C'était le jour de mon emménagement.**
— **Vous étiez là le soir de sa mort, alors. Vous êtes tout aussi suspect que moi, Monsieur Sent.**
Le silence s'installe.
Storm touche ma nuque de sa main et approche son visage de mon oreille.
— **Je ne vous connais pas, Storm,** dis-je, essoufflé.
— **Je ne vous connais pas non plus, Carryan,** souffle-t-il à mon oreille. **Mais je veux changer cela.**
— **Comment ça ?**
Il se détache de moi et déclare :
— **Vous avez de l'intérêt pour moi, et cela semble être réciproque. C'est un bon commencement, n'est-ce pas, Carryan ?**
Il joue avec mon esprit. Je ne sais comment interpréter ses paroles.
— **Si vous le dites,** réponds-je en haussant les épaules.
— **Tout ce que je sais, c'est que nous irons bien.**
**"Irons ?"**
— **Storm, j'ai une question, si cela ne vous dérange pas.**
— **Bien sûr, Monsieur Dens, dites-moi.**
Comme Minelton plus tôt, je commence à regretter mes mots, mais je veux savoir.
— **Qui... qui est cette jeune fille à la robe blanche sur les photos ?**
— **Une jeune fille à la robe blanche, vous dites ?**
— **Oui... Puis-je savoir qui c'est ?**
Il me regarde intensément... un regard qui me refroidit jusqu'aux entrailles.
Mes mains moites attrapent les gouttes de sueur froide qui coulent sur mes joues.
— **Je m'excuse, je suis... plutôt... enfin, je...**
— **Je vois que vous êtes curieux, mon cher,** m'interrompt-il. **Son nom est Diosa Trap. C'est ma nièce. Elle avait le même âge que vous avant que...**
— **Que quoi ?**
— **Qu'elle ne meure.**
— **Elle est morte ?!**
— **Oui, elle s'est noyée, il y a sept ans.**
Je reste silencieux. Alors ce que j'ai vu...
C'est un fantôme ?!
— **Je l'aimais beaucoup. Nous étions assez proches, elle et moi.**
— **Alors cette chambre...**
— **C'était la sienne autrefois, oui. Mais un incendie a détruit la demeure entièrement. J'ai donc fait reconstruire la maison exactement comme avant, il y a deux ans. Jusqu'à récemment, je vivais à l'étranger, donc la maison restait abandonnée. Maintenant, je suis revenu y vivre...** Il lève les yeux au ciel, absent, avant de continuer. **...par pure nostalgie, peut-être.**
Je déglutis. Je dormais dans la chambre d'une défunte. Et ce sourire qu'il affiche montre bien que me voir aussi mal à l'aise lui fait plaisir.
Je n'arrive pas à savoir lequel d'entre nous est le plus fou.
Mais quel était ce bruit que j'ai entendu plus tôt, provenant de sous les planches de bois ? Nous sommes au premier étage. Qui s'amuserait à taper le plafond ?
— **Il est tard. Vous devriez vous coucher. Demain sera une journée éprouvante, car mon sous-sol n'est pas aussi bien entretenu que ça, hahaha.**
Je déteste décidément ce rire.
— **Oui, vous avez raison. Je voulais juste aller aux toilettes, si cela ne vous dérange pas.**
— **Pas le moindre du monde. Allez-y.**
Sous son regard vicieux et son sourire calme, je traverse le couloir et m'enferme dans les toilettes.
**"Diosa Trap... nièce... noyée..."**
Trop d'informations et de questions remplissent alors mon esprit.
Pourquoi Minelton me surveillait-il ?
M'a-t-il vu entrer dans cette pièce d'où Storm était sorti ?
Pourquoi y avait-il cette lumière rouge alors qu'il n'y a plus d'électricité nulle part ? Était-ce une bougie ?
Pourquoi le prêtre est-il resté devant ma porte la première nuit ?
Pourquoi se tenaient-ils la main ce matin ?
Pourquoi sont-ils tous sortis et marchaient-ils en rond ?
Quel est ce bruit métallique provenant des chevilles de Minelton ?
Diosa Trap s'est-elle vraiment noyée ou a-t-elle été tuée ?
Assis sur les toilettes, je me sens nauséeux. Toutes ces questions me donnent mal à la tête.
— **Qu'est-ce que je vais faire ? Je suis perdu,** murmurai-je.
Je gémis de douleur ; mon pied me fait encore mal. Je serai foutu si je dois courir.
Je me souviens alors de l'appareil photo !
Je fouille la poche de mon pyjama.
— Je pourrais peut-être répondre à quelques-unes de mes questions si j'analyse les clichés, murmurai-je.
Dans la première photo, ils sont alignés, les uns derrière les autres. La nuit leur donne un air fantomatique. Ugh... Ils sont trop étranges. Le prêtre traîne sa batte ou son bâton — difficile à dire — derrière lui. Pourquoi sont-ils sortis ?
J'entends des bruits de pas et des portes qui claquent. Ils sont rentrés visiblement. À cause de Storm, sûrement. Je sais qu'il m'a surpris à la fenêtre, même s'il fait mine de ne rien savoir.
Bref, revenons à ces photos. La seconde ressemble à la première, mais la troisième... on voit le visage de Storm tourné vers ma fenêtre, quand il m'a surpris. Son regard semblait briller dans la nuit.
En montant, il a fait en sorte que je ne puisse pas en voir plus.
Ingénieux. Mais surtout très suspect.
Ils cachent donc bien quelque chose.
Je soupire. Je suis réellement fatigué. Je suis venu ici pour réaliser mon rêve, pas pour être témoin d'un meurtre ou, pire encore, complice, parce que je n'ai pas averti les autorités...
Ils ont tué, enterré, et nettoyé la scène de crime, ces quatre-là.
Ils n'ont aucune pudeur ni culpabilité !
Mais je n'ai aucune preuve de mon innocence. Face aux autorités, personne ne pourra me défendre.
Les gens autour de moi sont effrayants.
Je jette un coup d'œil à l'appareil photo.
"Tu es ma preuve," pensé-je.
Je distingue alors, coincé sous la lunette, ce qui ressemble à un bout de papier jauni. Je le sors et le déplie.
« ANO15NY7MO7US »
Un autre indice !
C'est mon « jour de chance » ! , Voyons... Est-ce un code secret ? Un mot de passe ? Une énigme ?
Je dois le découvrir.
[ TOUT LES PERSONNAGES , ÉVÉNEMENTS OU LIEUX DANS CETTE HISTOIRE SONT PUREMENT FICTIFS]
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Misterio / SuspensoUne pâtissière un peu trop collante et tactile. Le voisin d'à côté très louche, qui observe tout ce que je fais , et aux poches toujours remplis. Un prête mystérieux et intimidant qui veut toujours prier avec moi dans son église délabrée. Cet étr...
