CHAPITRE 2

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"C'est une quête qui t'est lancée par les Dieux Helen !"

Eliot était dos à Helen. Il semblait tenir quelque chose dans ses bras mais Helen était trop éloignée pour distinguer précisément ce que c'était. Elle avança vers lui et lui tapota l'épaule pour qu'il se retourne. Il fit mine de ne pas l'avoir sentie et demeura figé dans sa position initiale. Helen lui mis un coup de coude, chose qu'Eliot détestait, mais il ne fit pas le moindre geste.

- Eliot ?

Le corps de son frère ne bougea pas plus. Agacée par son attitude, elle se planta devant lui et le toisa.

- Qu'est-ce que tu fiches ?

Il ne prit pas la peine de la regarder. Il se contenta de tendre brusquement les bras et enfonça ce qu'il tenait dans l'estomac de sa sœur, qui recula de deux pas sous le choc, le souffle court. Son visage avait viré au rouge. Elle était fâchée. Helen fronça les sourcils jusqu'à ce qu'elle remarque ce que venait de lui tendre son frère. C'était recouvert de sang. Elle le lâcha aussitôt, dégoûtée. Eliot pointa du doigt les mains de Helen. Elle avait les paumes recouvertes d'un liquide rouge, aussi poisseux que chaud. Il y avait tellement de sang qu'on aurait dit qu'elle venait de tuer quelqu'un. Eliot lui sourit d'un air satisfait.

Helen hurla et se détourna de son frère et de ce spectacle macabre. Son cri se mua en sanglot quand elle remarqua qui se tenait derrière elle. Elle ne l'avait pas vu depuis si longtemps... Jules s'approcha tout doucement d'elle et lui attrapa le bras.

- Tu devrais rendre ces affaires Nel, elles ne sont pas à toi.

Helen tenta de le faire lâcher prise. Il la serrait beaucoup trop fort et son bras le faisait souffrir.

- Lâches-moi Jules !

Il la tira vers lui et se mit à chuchoter à son oreille.

- Une putain de quête Nel...

Helen se réveilla en sursaut, un sanglot coincé dans la gorge. Elle n'avait pas fait de cauchemars depuis plusieurs jours. Elle balaya frénétiquement la pièce du regard et scruta ses mains, qui étaient intactes. Elle se demanda brièvement où elle se trouvait avant de comprendre qu'elle était dans le salon. Le soleil entrait à flots et arrosait le parquet. Elle s'était endormie dans le canapé après avoir rangé l'appartement en intégralité. Elle y avait passé la nuit, l'esprit occupé à ressasser la journée de la veille et la conversation qu'elle avait eue avec Eliot. Il semblait être vraiment épanoui, où qu'importe où il se trouvait.

La pendule indiquait qu'il était midi passé. Elle avait dormi six heures environ. Vu l'heure, il devait être en train de se préparer pour reprendre la route quelques heures plus tard. Helen grimaça en se relevant, elle avait sué toute la nuit et était trempée. Elle traîna des pieds jusqu'à la salle de bain. La douche ne lui fit pas autant de bien que la veille au soir. D'habitude, quand elle parvenait à s'endormir d'épuisement, aucuns rêve ni cauchemar ne venaient la troubler. C'étaient ses nuits préférées, même si elles étaient courtes. Elle n'avait pas eu cette chance cette fois-là. Malheureusement, dès qu'elle faisait ses cauchemars, ces derniers la hantaient toute la journée. Elle ne pouvait s'empêcher de ressasser ce qu'elle avait vu et elle détestait ça. Elle détestait revoir Jules la nuit. Helen secoua la tête pour chasser les images de ses mains recouvertes de sang et du sourire de son frère. Elle devait se préparer et rejoindre Olivia. Elles avaient prévu de se retrouver pour prendre un café. Olivia était la plus jeune de leur bande de copines et passait son temps au The cofee's books à dessiner. Du haut de ses vingt ans, c'était un petit génie dès qu'elle avait des crayons, des feutres ou des pinceaux entre les mains On ne pouvait pas avoir son attention quand elle était absorbée par ses dessins et elle se trouvait triste quand elle ne parvenait pas à réaliser ce qu'elle avait en tête. Elle avait abandonné ses études à la fac à laquelle ses parents l'avaient inscrite et ce, dès qu'elle était arrivée en ville, après avoir rencontré un artiste, ce qui lui avait valu la colère de ses parents. Du moins, jusqu'à ce qu'elle décroche une bourse pour suivre des études dans une école d'art. Elle avait obtenu son entrée haut la main et ne cessait depuis de travailler pour obtenir son diplôme.

Tout commence par un rêveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant