Chapitre 15

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Sara


Je vais au travail chaque matin

Je mange

Je parle avec mes collègues

Des fois, ça m'arrive de sourire

Je vis ma vie comme si de rien n'était

Je vis...

Enfin...Je fais semblant de vivre normalement

J'avance

Je vis le jour au jour

En pensant qu'il n'a jamais existé

Je ne peux quand même pas m'enfermer dans ma chambre, dans mon lit, sous ma couverture parce qu'un presque inconnu m'a planté juste sur un canapé alors que je lui ai demandé de m'accorder juste une nuit...

Non pas une nuit torride

J'ai demandé une nuit pour que je puisse juste dormir à son côté

Ça fait une semaine...une semaine depuis cette fameuse phrase :

« Adieu Sara »

Adieu Sara...non mais...sérieux ?

Pourquoi me dit-il ce genre de mots ? Pourquoi ce choix de vocabulaire pathétique ?

Mais je suis forte là...

Je vais au travail chaque jour...je me porte volontaire pour accomplir tous les services demandés...je m'acharne...je pique même le travail des stagiaires...je suis la reine de la photocopie, je suis l'ange du café, je ne me rappelle pas avoir quitté l'entreprise après 6 heures, avant...maintenant je suis la dernière à la quitter

Je suis une femme moderne, confiante, sûre de moi...qui ne se rappelle pas d'avoir rencontré quelqu'un qui s'appelle Alexandre...non...jamais...c'est qui Alexandre ?

-hey...attention !

Je portais deux gobelets de café dans mes mains et je marchais dans le couloir...

Maintenant le café coule sur mes mains...le liquide était chaud, non ! brûlant!...

Je lâche immédiatement les gobelets mais je sens mes larmes qui coulent...je tremble des mains tellement c'est chaud

Et j'allai les essuyer sur ma jupe, sur n'importe quoi pour que toute cette peine cesse enfin

-hey...c'est rien, je te tiens

C'était Jad...mon collègue, je crois qu'il est mon supérieur, pas mon boss mais il n'est quand même pas un employé du même rang que moi...enfin, je crois, je ne m'intéresse pas beaucoup à mes collègues hommes, je les trouve tous bizarres ou pervers

Mon supérieur, presque parfait -j'ai cru qu'il ne parlait pas- est en train de me parler, de s'excuser plutôt et il verse toute une bouteille d'eau sur mes mains...

On a gâché la propreté du couloir

-ça va ?

-oui, oui, ça va, merci

-tes mains sont rouges, tu t'es brûlé...c'est ma faute, je t'ai rentré dedans

-c'est rien

Je souffle sur mes mains

Jad sourit

Il a une fossette

Il a la chemise taché de café, moi aussi j'ai mon chemisier qui est taché de café

Fondue au chocolatOù les histoires vivent. Découvrez maintenant