Première nuit, première rencontres

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Je n'avais même pas franchi le seuil de la porte que mes yeux étaient grands ouverts sur l'immense salon et la cuisine américaine en marbre. Tout avait l'air parfait, trop parfait. J'hésitais encore à rentrer. J'avais l'impression que ce n'était pas réel. Je pousse un soupir et rentre en traînant mes bagages avec moi. Je m'arrête encore un instant pour contempler le salon et l'étage légèrement ouvert après l'escalier avant de fermer la porte derrière moi. J'étais crevée et je ne pensais qu'à mon lit. Je passerai un autre moment à douter sur le fait que cette maison soit réellement celle où je dois me trouver. 

Je veux dormir.

 Je prends ma plus petite valise qui contient l'essentiel pour ce soir et je monte à l'étage sans me préoccuper du reste de la maison qui à l'air tout simplement parfait, je pousse la première porte et merci mon dieu c'est une chambre. J'avais peur que ça ne soit qu'un pauvre lit au beau milieu d'une énorme pièce mais ce n'est pas le cas. C'est un très grand lit, tout fait, et la chambre semble être meublée comme il faut. Je claque la porte derrière moi et m'empresse d'ouvrir ma valise pour sortir mon pyjama. Dès que je l'aperçois, je me déshabille aussitôt. J'enfile mon pantalon à carreaux typique pyjama et un une sorte de brassière qui me recouvre à peine la poitrine. Je saute dans mon lit, contente à l'idée de pouvoir enfin dormir. Mes draps sont tout frais. Je me place sous ma couette, pose mon téléphone sous mon oreiller et ferme mes yeux en pensant m'endormir paisiblement.

Je pensais.

Jusqu'à ce que j'entende de la musique et des gens crier pas très loin. J'attends quelques secondes mais rien ne s'arrête, je crois que c'est une fête.

C'était donc ça les lumières.

Je prends un coussin et le pose sur ma tête pensant pouvoir étouffer les bruits. Mais toujours rien. Il est 4h du matin, je n'ai pas dormi depuis presque 48h, j'ai passé plus de 5h assise par terre dans un aéroport à cause du manque d'organisation des personnes supposés gérer les avions et être dans cette île est la dernière chose que je veux. Tout ce que je demande c'est de pouvoir dormir ! J'attends une dizaine de minutes et les bruits ne faisaient qu'empirer. 

 Je commence à m'énerver. Je prends une grande inspiration et sors de mon lit, je descends les escaliers et j'ouvre la porte d'un vif élan et ne prends même pas le temps de la refermer derrière moi. Je jette un rapide coup d'œil pour vérifier que je ne me trompe pas de maison. Je fonce vers cette fameuse maison en face de la mienne et comme la porte est fermée ( et que je n'allais bien sûr pas toquer vu le bruit) je décide de passer par le jardin. Je traverse quelques buissons et j'arrive dans un jardin rempli de jeunes, d'alcool et d'une immense piscine. Personne ne semblait m'avoir remarqué, ils étaient tous à regarder deux personnes sur le toit de la maison. Un mec qui tenait une blonde dans ses bras comme s' il comptait la jeter par-dessus le bord. Tout le monde les acclamait et riaient.

Pathétique.

Je m'approche de ce qui me paraît être un DJ et je lui arrache le micro des mains tout en débranchant le fil. La musique s'arrête et tout le monde s'agace. En une fraction de seconde tout le monde se retourne vers moi.

Super ! Moi, en pyjama (assez dénudé ) avec une cinquantaine de personnes qui me fixent. Ça ne m'intimidait pas du tout, j'étais toujours énervée et j'avais surtout envie de dormir. Le mec sur le toit avait même déposé la fille. Je pensais d'abord à dire quelque chose comme "vos gueule" ou "je veux dormir" mais finalement je ne dis rien. Je débranche tout d'un coup sec histoire que la musique ne se relance pas une fois partie je prends le DJ d'une main forte en le traînant derrière moi. "Wouhouuu" "la chance mec profite" "oh la bombe". Voilà le genre d'imbécilités que j'entendais en disparaissant avec ce mec du jardin. 

- Écoute, j'aimerai juste dormir donc prend ça je lui tends deux billets de 50 et retourne chez toi.

Je refis le même chemin jusqu'à chez moi. Je claqua la porte et monta dans ma chambre décidée à dormir. 

You // Rafe CameronOù les histoires vivent. Découvrez maintenant