Chapitre 2.

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Taehyung.
H-6 après la révolte.

J'ai un horrible mal de tête, j'ai l'impression qu'elle va exploser. Les événements me reviennent en mémoire, j'ai peur d'ouvrir les yeux et de découvrir mon sort. De toute évidence je ne suis pas mort, c'est déjà ça. Je sens une petite brise fraîche, doucement j'ouvre les yeux et découvre que je suis au dehors, allongé auprès d'un feu. Je me relève rapidement pour voir s'il y a quelqu'un mais personne.

J'entends du bruit dans les herbes derrière moi, mon coeur se met à battre rapidement. Et si je tombais sur un autre révolutionnaire ? Me tuerait-il ?

— enfin réveillé ?

Le jeune homme que j'ai croisé dans ma chambre sort de nul part, il fait nuit et j'ai du mal à voir où nous sommes. Je sais simplement que nous sommes au dehors. Je ne sais pas si nous sommes loin du château ou pas.

— j'ai bien cru que tu étais mort tout à l'heure.

— vous m'avez sauvé ?

— pas vraiment. Il répond en prenant place sur un tronc juste en face de moi.

Je m'approche un peu du feu parce que j'ai vraiment très froid. Je sens ses yeux me détailler, je suis mal à l'aise mais il est la seule personne qui peut m'aider.

— pourquoi ? Je souffle, je pense qu'il ne m'a pas entendu.

Il se rapproche également.

— les choses ont dégénérées au château. Ils allaient mettre le feu.

— vous auriez pu me laisser... votre but est que je meurs, non ?

Je ne suis pas agressif, je n'ai juste plus rien à perdre. Il est ma seule porte de sortie. J'aimerais simplement comprendre quel avantage je peux représenter pour lui. Il a l'air intelligent puisqu'il sourit en voyant que je comprends ce qu'il veut.

— au départ j'ai voulu vous laisser. Mais mon cerveau s'est illuminé, j'ai deux raisons de te laisser vivant.

Il fait tourner le lapin qui cuit au dessus du feu. Mon ventre gargouille.

— quelles sont ces raisons ?

— tout d'abord, si les royalistes m'arrêtent, j'aurais un avantage. Je suis un fugitif en attendant de rejoindre le lieu où mes compagnons et moi officialiseront le coup d'état.

— la deuxième ?

— parce que aussi bizarre que cela puisse paraître, je n'ai pas eu envie de vous voir mort. Alors je vous ai trainé à travers les galeries, nous sommes sortis à temps, quelques minutes plus tard le château prenait feu.

Je rabat mes jambes contre mon torse. La faim me donne froid, je n'ai aucune force. Je suis né malade, j'ai un corps chétif, je ne tiendrais pas longtemps au dehors. Il sera obligé de me laisser de côté ou de me tuer s'il veut aller vite. Le premier château royal est à deux jours de marches.

— merci.

— j'ai quand même tué votre famille.

J'esquisse un sourire. Si on peut appeler ça une famille. Je n'ai pas grandit avec eux, je ne les connais pas. C'est triste à dire mais leur mort ne me fait absolument rien. Je n'arrive même pas à détester cet homme assis en face de moi. Alors que je devrais vouloir m'enfuir ou même l'insulter. Il a détruit tout ce que je connaissais, je n'ai nul part où aller et il me tuera a la première occasion quand il sera enfin roi ou gouverneur.

Révolution.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant