Le petit prodige de l'équipe de France. (Giroud x Mbappé)

Chapitre 2 : La veille

Mardi 22 Novembre — 19:20.

La tension commençait sérieusement à se faire ressentir dans les vestiaires. À seulement quarante minutes du premier match de cette coupe du monde, ça n'est plus les rires d'Antoine ou ceux de Youssouf qui animaient la pièce mais plutôt les cris qu'avait provoqué le discours de Raphaël Varane, vice-capitaine de cette équipe de France.

Avec ce match, la France pouvait déjà potentiellement se sécuriser une place en huitième de finale. Tous le savaient mais moins nombreux était ceux sur qui reposait réellement cette pression. Olivier Giroud, premier concerné, avait levé les yeux vers le deuxième qui était encore torse nu, la tête baissé — sûrement en pleine concentration. Kylian Mbappé, l'étoile montante sur laquelle l'équipe se reposait indéniablement.

——————

Lundi 21 Novembre — 00:10.

Le règlement de la FFF était strict mais Olivier savait qu'à la veille d'un match aussi important, Didier ne l'embêterait pour avoir mis le nez dehors cinq pauvres minutes. Alors, il ne s'était pas fait attendre et avait rapidement rejoins l'arrière de l'hôtel sans savoir que quelqu'un l'y "attendait".

L'angoisse qu'avait témoigné Kylian lors de leur précédent entrainement ne semblait pas avoir disparu, Giroud n'avait pas besoin de lui parler pour le savoir, la façon dont il était assis en disait assez. L'absence de Benzema jouait peut-être en sa faveur mais c'était différent pour tous.

" Qu'est-ce qu'il fait là ? "

L'attaquant sursauta presque avant de se retourner et de soupirer faiblement.

" Il te retourne la question. "

" Je n'arrive pas à dormir. " déclara-t-il alors qu'il s'asseyait à sa droite, gardant tout de même une certaine distance entre eux — ne voulant s'imposer plus qu'il ne le faisait déjà.

La réponse de Kylian demanda un certains temps, heureusement qu'il était patient.

" J'ai peur. "

" Pour demain ? "

" Pour l'équipe. "

Giroud acquiesça silencieusement d'un geste de la tête. Il s'en doutait. Ça le blessait un peu que son coéquipier n'ait pas plus confiance en lui mais qu'est-ce qu'il pouvait vraiment y faire si ce n'est ses preuves sur le terrain demain ?

" Tu me fais confiance ? "

Le plus jeune se sentit immédiatement coupable.

" Désolé, c'est juste qu'on enchaine les blessure et c'est pas que je vous fais pas confiance mais— "

" Je t'ai demandé si tu me faisais confiance à moi, pas à l'équipe. "

Les deux se dévisagèrent pendant ce qui semblait être une éternité. Kylian ne savait pas si c'était sa voix ou le bleu de ses yeux qui était le plus convaincant.