Mission Nucléaire

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Période: Pendant Néo-Prokis: La fin des Temps

Un pas devant l'autre, la tête droite, Osh ne daigne pas jeter unregard aux loups affamés qui la dévisagent. Arborant un masque àoxygène de sa propre conception, la rousse se dirige, d'un paspressé, en direction de son objectif. Ses semelles foulent le bétoncrasseux et fissuré d'une ruelle malfamée de Byle, la planèteradioactive. Ici, vivent toutes sortes de marginalisés qui viennentse terrer dans le labyrinthe de cette ville, là où la policespatiale et les chasseurs de prime n'osent pas s'y rendre, depeur d'être contaminés. N'ayant plus rien à perdre, ilspréfèrent tous venir finir leur vie libres, bien qu'écourtée, plutôt que de rester des décennies derrière les barreaux.


Au tournant de l'angle d'un immeuble, Osh s'immisce davantagedans la pénombre de cette forêt urbaine. Quelqu'un la fixe. Droitdans les yeux et cette personne ne daigne pas baisser le menton alorsque la rousse la fusille du regard. Et, alors qu'elle se trouvedésormais à sa hauteur, elle constate que les yeux de la personnene l'ont pas suivi : c'est une statue. Encore une victime dufléau du temps.


Osh avale difficilement sa salive, pinçant ses lèvres cachéesderrière son masque avant de tirer en arrière les gants sur sesmains, s'assurant qu'aucun morceau de peau ne dépasse.


Elle rabat son capuchon sur sa tête avant de pousser une lourdeporte de métal et s'introduit dans ce qui semble être un pub malfréquenté. La lumière est tamisée et un léger brouhaha seprésente en guise de fond sonore. Discrètement, elle jette un coupd'œil à sa montre, bidouillée en compteur Geiger, pour constaterque le taux de radioactivité dans cet endroit clos est tout de mêmeplus élevé que la moyenne. Il ne faudrait pas qu'elle s'yattarde trop longtemps.


Serpentant entre quelques tables sur lesquels des humains, des orcsou encore des démons parient le peu de valeurs qu'ils possèdent,la rousse finit par attendre le comptoir où le barman la toise gravement, se méfiant toujours de ceux qui cachent leur visage. Sans unsourire ou même un ton un peu accueillant, il lui demande :


«Qu'est-ce que je vous sers ?»


«Votre meilleure mineuse sera suffisante.»


Le barman arque alors l'un de ses épais sourcils en claquant sontorchon sur son épaule velue. Il pointe du menton une tablée un peuen retrait et autour de laquelle ne sont assis que deux hommes :un orc et un droïde.


Osh les dévisage du coin de l'œil puis se décide à lesapprocher :


«Messieurs.» les salue-t-elle très solennellement «Où puis-jetrouver ...»


«Osh Jun !» déclare une femme dans son dos, faisant cesserles discussions des clients qui se tournent tous vers l'étrangère.


«Irrad...» termine-t-elle sa phrase avant de se retourner pourenfin tomber sur celle qu'elle était venue voir.


Une femme, environ la trentaine, se tient devant elle, les poings surles hanches et le regard fier. Ses cheveux rasés sont d'un rougesi ardent qu'ils rappellent à Osh les cheveux de Sinh et ses yeuxaux iris jaunes sont toujours aussi perçants que dans ses souvenirs.

Prokis / Néo-Prokis / Nova / ProphétieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant