L'espoir ou la sagesse ?

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Bip.


Bip.


Bip.


J'entendais ce bruit incessant et régulier depuis maintenant une semaine. Une semaine que je m'accrochais à ce son comme à une bouée de sauvetage qui me confirmait que son cœur battait toujours et qu'il était toujours en vie.

- Ce bip est putain d'insupportable ! Il raisonne dans ma tête, j'ai l'impression qu'elle va exploser !

Mais apparemment, il n'y a que moi qu'il soulage...

La très chère femme assise à côté de moi le trouvait « insupportable » parce qu'il lui donnait mal à la tête, si bien qu'elle se tenait le crâne depuis que nous étions rentrées dans cette chambre d'hôpital.

Sans déconner.

- Et dit moi, tu as sniffé combien de gramme pour avoir l'impression que ta tête va exploser à cause d'un tout petit bruit hein ? lui lançai-je avec dédain.

Je ne pris même pas la peine de la regarder pour lui balancer ces mots, elle ne le méritait pas.

- TU-

- Si tu comptes me gueuler dessus, fais le dehors, je n'ai pas envie que tu le réveilles alors que ça fait deux jours qu'il n'arrive pas à dormir à cause de ses crises. la coupai-je.

Cette fois je m'étais retournée vers elle, je voulais qu'elle voie l'accusation dans mon regard.

- Oh mais suis-je bête, comment tu aurais pu le savoir sachant que ça fait déjà une semaine qu'il est à l'hôpital et que c'est la première fois que tu viens le voir en 7 jours ! C'est sûr que se défoncer sur le canapé en regardant une émission débile à la télé c'est plus important que d'aller rendre visite à ton fils malade !

Je sentais la haine bouillir en elle, tout comme moi. Malgré tout, elle ne disait rien, elle savait que j'avais raison.

- Ne t'inquiète pas, je lui ai dit que t'étais trop malade pour sortir de la maison. Après tout il n'a pas à souffrir à cause de tes erreurs.

Même si c'est un peu tard pour ça...

Elle ne prit même pas la peine de me remercier ; ce qui m'aurait étonné ; et quitta la pièce en n'oubliant pas de claquer la porte derrière elle. Numéro d'une gamine de 7 ans et demi si vous voulez mon avis.

Mon premier réflexe était de me retourner vers Aden pour voir si ce chahut ne l'avait pas réveillé. Par chance, il dormait encore à poings fermés.

Elle était sûrement partie se cacher dans les toilettes pour prendre sa dose de 14h15, parce que oui, toutes les 1h35 il lui fallait sa dose sinon on avait le droit à une bombe digne d'Hiroshima, je l'avais surnommé « le tsunami Esther en manque », et je pouvais vous assurer que ce n'était pas beau à voir.

Après tout, elle pouvait bien se faire arrêter par la police ou crever dans ses toilettes, je n'en avais plus rien à faire. Ça me ferait plus de peine pour le petit garçon allongé à côté de moi qui n'avait rien demandé de tout ça.

J'étais assise sur une chaise à côté de son lit où je caressais doucement ses boucles couleurs ébène. Il paraissait si paisible. Si on n'observai pas plus en détail, on pourrait même croire que cette maladie n'est pas petit à petit en train de le ronger de l'intérieur.

Malheureusement, il n'y avait qu'à descendre plus bas pour remarquer son avant-bras. Il était relié à un petit sac rempli d'un liquide transparent. Les médecins m'ont dit que c'était une perfusion et que ça l'aidait à garder un équilibre nutritionnel.

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⏰ Dernière mise à jour : Jan 12, 2023 ⏰

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Un hurlement silencieuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant