𝐍𝐋𝐅 • 𝟏 「Le musée」

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Mercredi 22 novembre, 16h37

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Mercredi 22 novembre, 16h37

Le musée était vide, il s'éveillait doucettement au fil des secondes qui échappaient à l'horloge de nos vies.

 Le calme qui régnait venait palier à l'agressivité du vent venu chasser les feuilles tantôt rouge, tantôt jaunes qui jonchaient les ruelles. Les chapeaux s'envolaient, les parapluies se tordaient et les couinements incessants des chaussures trempées par la pluie commencèrent à résonner à l'entrée des galeries. 

 Comptant les visiteurs avec joie comme si chaque jour était un nouveau millénaire, une nouvelle naissance d'une beauté sincère, il semblait que toutes choses prenait vie : les sculptures, les peintures, mais aussi et surtout les visages des habitués qui ne s'illuminaient que lorsque cette délicate odeur de vieux papier parvenait jusqu'à leurs narines – celle qui rappelle que nous ne sommes qu'un grain de sable dans ce grand univers et qu'il y a eu tant de choses avant nous, tant de choses à observer, à vivre tout simplement – 

Tout était si calme et paisible, tandis que les œuvres attendaient patiemment que des êtres plus ou moins passionnés par celle-ci, ne daignent poser leurs regards sur leurs formes et couleurs. Certaines étaient des tableaux, d'autres des sculptures, mais toutes adorèrent le regard de leurs admirateurs.

Au milieu de ce brouhaha inaudible, patientait une jeune fille au pas pressé impatiente d'enfin donner le ticket écrasé dans le creux de ses mains. 

 Cela faisait moins de dix minutes qu'elle était dans cette file d'attente impatiente de rejoindre l'exposition la plus influente du moment. Son artiste préférée, celle qu'elle connaissait sur le bout des doigts tellement elle se sentait proche de son art. 

 Elle fronça les sourcils tapant du pied clairement agacée; elle n'était pas première dans la file d'attente. Elle ne l'était pas par sa faute à lui. 

L'homme qu'elle avait repéré il y a de cela quelques semaines s'avérait être aussi celui qui avait pris sa place. Malgré son air tout à fait banal, il avait réussi à susciter son intérêt, ce qui, pour la jeune femme n'était pas chose aisée. Elle avait lu, vu et recherché tant de choses, vécu tant de moments qui ne lui appartenaient pas par le biais de livres et de vieilles histoires que la vie quotidienne avait dorénavant cet arrière-goût fade dans la bouche, mais lui était... spécial.

 Située à quelques mètres, elle pouvait sentir l'odeur du gel venu plaquer ses cheveux en arrière. De son allure à sa coiffure, tout de son être semblait robotisé, presque militaire. 

 Seulement, il y avait une autre chose, un arôme plus délicat, plus subtil qui émanait de ses vêtements ; une odeur de fleur. De la camomille sans aucun doute.

 Une petite amie ? ou bien sa mère ? 

 Alice se mit à rire incontrôlablement face à son propre commentaire. Après tout, un aussi grand garçon comme lui ne pouvait pas être un fils à maman ou alors, il le cachait très bien. Il se retourna les sourcils froncés, posant un regard glacial sur la jeune fille toujours hilare. Un regard qui n'eut pour effet que de la faire sourire d'autant plus fort. S'il croyait l'impressionner, il lui en faudrait bien plus. 

Nothing last foreverOù les histoires vivent. Découvrez maintenant