Chapitre 4 : Une explication ?

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Douloureuse et épuisée, Maxine sentit un liquide épais, cuivré et visqueux couler de son nez jusqu'à ses lèvres. Elle essaya de l'essuyer mais ne parvint qu'à l'étaler. Elle avait l'impression que quelqu'un lui enfonçait un couteau dans l'œil et se demanda comment son corps allait lui faire payer cette dépense d'énergie.

Malgré la douleur, elle se força à réfléchir. L'état de Grégoire l'inquiétait. Elle ne l'avait pas jugé instable au point d'attaquer son alpha, surtout pas un alpha puissant comme Abel. Pour Maxine, cela ressemblait à une tentative de suicide, et signifiait qu'elle avait échoué à l'apaiser. Les séances de soins hebdomadaire ne permettaient pas à l'homme de trouver la paix, aussi décida-t-elle de le prendre avec elle, pour l'apaiser au quotidien.

— Tu ne devrais pas nous aider si c'est au péril de ta santé, entendit-elle murmurer près de son oreille.

Elle frissonna de plaisir en entendant cette voix rauque et viril, juste avant de sursauter en sentant quelque chose d'humide et froid sur ses lèvres. Abel essuyait le sang sous son nez à l'aide d'un linge imbibé d'eau.

Elle ouvrit les yeux sans avoir de souvenir des avoirs fermé et fixa l'alpha. Il était torse nu, le bas de son corps moulé dans un jeans taille basse affreusement sexy. Sa peau marbrée d'ecchymoses et de coupures en voie de guérison, démontrant de la puissance de ce loup. Ses cheveux étaient humides et ses beaux yeux noirs semblaient luire d'une émotion qu'elle ne parvint pas à observer.

Il appuya le gant de toilette sous le nez de la jeune femme, le sang continuant à s'écouler lentement. Abel lui tendit par la suite un morceau de coton, qu'elle glissa dans sa narine après s'être pincé le nez.

Elle regarda les loups, que l'alpha avait fait venir, transporter Grégoire à l'intérieur, surement dans l'une des chambres d'ami de la maison de la meute. Maxine resta assise sur l'herbe fraiche, sachant parfaitement qu'elle serait incapable de tenir sur ses jambes. Elle devait quitter cet endroit où la moindre émotion se répercutait en elle avait une violence inouïe.

Afin de s'éloigner de l'abîme, et de repousser la douleur, elle profita du vide qu'était Abel, pour apaiser son esprit tourmenté. Elle devait rentrer chez elle pour dormir, et se reposer, ce qu'elle ne pourrait pas faire en ce lieu. Cependant, vue son état de fatigue, elle se savait incapable de s'acheminer vers son domicile, surtout pas en voiture.

— Je vais prendre Greg chez moi, dit-elle avec difficulté.

— Je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée, répondit Abel.

La jeune femme n'ajouta rien, le laissant seul arriver aux conclusions qui s'imposaient : ça n'était ni une demande, ni une suggestion compte tenu de sa propre incapacité à contrôler son subalterne.

— Très bien, mais promet moi que si quoi que ce soit tourne mal, tu appelleras à l'aide, imposa l'alpha.

Malgré sa force, Abel pliait plus devant la petite transhumaine qu'elle était que devant quiconque. Satisfaite, elle acquiesça et le dévisagea jusqu'à ce qu'il se sente mal à l'aise, et parle. Il suffit de dix secondes pour qu'elle obtienne une réponse murmurée du bout des lèvres.

— Il a dépassé les bornes cette fois.

Maxine haussa les sourcils. Même si Greg avait été odieux, Abel était un roc qui préférait régler les conflits par la parole. De fait, déraper de la sorte ne lui ressemblait pas.

— Il a presque tué un suspect... et il t'a manqué de respect, lâcha Abel en serrant les point.

L'empathe n'avait pas besoin de ses dons pour le savoir en colère. L'alpha n'avait jamais supporté que l'on s'en prenne à elle. Mais cela n'expliquait pas tout. Alors elle attendit. L'alpha grogna.

— Il m'a accusé de ne pas prendre la mort d'Amanda au sérieux. Je lui ai suggérer de se détendre. Nous sommes tous malheureux de la perte de sa sœur.

Ce n'était pas tout. Il y avait forcément autre chose. Elle plissa les yeux et Abel tourna la tête.

— Il a dit qu'il te baiserait si fort que tu hurlerais son nom à la Lune.

Ça, c'était un motif de duel... si on était uni à la femme ainsi injuriée. Hurler un nom à la Lune était quelque chose d'intime, une sorte de serrement unissant deux âmes entre elle. Maxine avait entendu dire que c'était un moment magique. Malgré tout, Abel n'était ni le prétendant, ni le compagnon de la jeune femme. Il n'aurait pas du prendre cela à cœur, surtout en sachant que Greg cherchait simplement les ennuis.

D'ailleurs, aucun des hommes de la meute ne la voyait comme une compagne potentielle. Au contraire, ils agissaient tous comme si elle était leur petite sœur. C'était pire encore que la friend-zone. Ce n'était pas faute d'être sexy ; les hommes qu'elle croisait dans la rue le lui disait souvent, mais les loups de la meute ne la voyaient pas ainsi. Maxine avait appris à s'accommoder de cette situation. Elle s'était finalement habituée à l'idée de rester vierge jusque-là mort.

Mettant ses blessures de côté, elle haussa les épaules et sourit, afin de dissimuler sa gêne. Elle voulait connaître les joies de l'amour, du sexe et de l'orgasme, mais cela lui semblait refuser, alors pourquoi y accorder le l'importance ?

— Ce genre de chose ne se dit pas. Je suis nait à une époque où les femmes étaient respectées. Allez vient, dit-il en se mettant debout et en lui tendant les mains. Je te reconduis chez toi.

Malgré son ton courtois, il s'agissait d'un ordre. Aussi glissa-t-elle ses petites mains fines dans celle, beaucoup plus grosses et calleuses, de l'homme qui hantait ses rêves. Elle reviendrait plus tard sur cet affrontement, lorsqu'elle serait en pleine possession de ses moyens.

Maxine Lazane | Empathe malgré toutOù les histoires vivent. Découvrez maintenant