❛ paraît que la lune est plus belle les yeux remplis d'étoiles. ❜
amis, meilleurs amis, amants, tout et rien. ils ne sont rien puis tout. c'est quand l'été brûle que leurs cœurs se consomment. c'est quand leur gorge arrache que leurs idées se partag...
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2023
J'AVAIS TOUJOURS SU QUE J'ÉTAIS PROMIS à de grandes choses. Du genre qui change le monde, qui révolutionne les visions, qui bouleverse le cours du temps. Peut-être étais-je trop présomptueux, peut-être étais-je trop confiant. Pourtant au fond de moi je l'avais toujours su, que j'étais né pour changer les choses, pour mener la vie par le bout du nez. La vie était drôle, parfois vicieuse, mais surtout très malléable. J'avais jamais eu cette envie de rentrer dans les codes, de confirmer à une société qui manifestement ne comptait pas m'accepter comme j'étais, alors j'avais vécu, libre et fou, heureux et libre, sans me soucier des autres. Peut-être que cela m'avait fait du tord quelques fois, souvent même, mais peu importait à l'époque, et même encore aujourd'hui, je ne regrette rien de ce que j'ai pu faire plus jeune. On me reprochait souvent d'être trop bizarre, pas assez compatissant, trop bruyant, trop égocentrique, pas assez amoureux. On m'avait toujours reproché des tonnes de choses depuis mon plus jeune âge : « Taehyung arrête d'arracher les feuilles des arbres ! » « Taehyung tu m'aimes pas assez, t'es amoureux de Jungkook ou quoi ? » « Taehyung arrête un peu tes bêtises, ça t'apportera rien ces conneries ! » Toujours et encore, les mêmes remarques, les mêmes reproches, c'était juste mon âge et mon physique qui changeaient.
À l'époque, les vieux m'aimaient pas trop, ils me trouvaient étrange apparemment, et j'suis pas sur qu'ils m'aimeraient s'ils me croisaient aujourd'hui. Ils m'avaient toujours dis que j'étais un poids dans cette ville, comme une tâche dont on ne pouvait se débarrasser, si ce n'était à l'usure. Dommage pour eux, j'étais bien plus doué qu'eux pour pousser à l'usure. J'avais entendu dire que je terrifiais encore les vieux, qu'ils parlaient encore de moi, de peur que je revienne un jour perturber le silence qu'ils commençaient tout juste à retrouver, et si devenir diplomate ne me prenait pas autant de temps, je serais probablement revenu, main dans la main avec mon meilleur ami, sourire aux lèvres, me réjouissant des regards dépités des vieux. On m'avait dit qu'ils me détestaient encore, et qu'ils ne manquaient pas une occasion pour me critiquer, ou pour critiquer Jungkook. C'était drôle de voir à quel point ils étaient accro à l'image que je leur avait laissé.
Sans vouloir me vanter, je savais que notre génération allait les marquer, que j'allais pour la première fois marquer les esprits. Pas de la meilleure manière certes mais cela restait un accomplissement, peu importe la nature de leurs sentiments à mon égard. J'avais entendu dire de mon petit frère que Chan et ses potes avaient pris la relève, qu'ils s'étaient assuré de ne pas laisser les vieux en paix, tant mieux. Il paraît que ma mère s'était vantée de mes études et de mon métier « Mon Taehyung va devenir diplomate ! » et que les vieux s'étaient esclaffés à ça, ne pouvant pas émettre l'hypothèse que je n'avais pas fini sous un pont, héroïne dans le bras et coke dans le nez. Dommage pour eux, je l'avais dis, je l'avais prévu, Kim Taehyung est un putain de génie, JE suis un véritable génie, du genre qu'on croise pas tous les jours, du genre qui change le monde. Mais c'est vrai qu'en y repensant, crocheter des serrures, voler un magasin et fumer de la beuh n'était pas franchement digne d'un diplomate.
