Le Recueil des One-Shots

0.3 Christmas Tell: The Christmas Spirits (Au)

⚠️️Avertissement⚠️: Ce one-shot tourne autour du sujet du suicide. Ne pas lire si vous êtes sensible à ce sujet. Dans le cas contraire, je vous souhaite une bonne lecture!

Noël n'a jamais été une fête plus décevante. Chaque année, c'était pareil. Cette fête était l'euphorie de ceux qui pouvaient voir le bonheur. Mais était-ce véritablement une joyeuse fête? Les plus malheureux s'isolaient, passaient des pensées de la neige délicate se déposant sur un royaume de décorations colorées à une noyade morbide dans un lac de glace. Pour eux, les mélancolique, rien n'allait plus. Et il n'y avait pas plus mélancolique que la hyène entre ces murs, celle qui voyait même le plus heureux des mobians comme un sale hypocrite. Qui peut vraiment être heureux en pensant à ceux qui n'avaient pas autant de chance? Qui peut vraiment être heureux en songeant qu'une fraction énorme de la population passait son Noël, tout son temps des fêtes à songer si la guirlande lumineuse à l'entrée était suffisante s'il advenait qu'il aurait le désir de se pendre? Noël n'était rien de plus qu'une excuse pour diviser les mieux des pires. Pour supprimer ceux qui n'étaient pas assez superficiels et conserver ceux qui voyaient encore la vie en rose. Traiter les désespérés comme des déchets pour leur faire se rendre compte qu'habiter Boulevard des allongés était sûrement mieux que de s'aventurer dans les autres rues pour chanter des chorales faussantes. Et chaque année, ce boulevard se remplissait, si bien qu'il s'étendait dans les vieilles décharges et les anciens puits. Les gens se logent partout pour mourir.

La hyène elle, ne le pouvait, sinon cela serait déjà fait. Hélas, elle ne connaissait pas encore l'amour, elle était encore trop jeune pour avoir rencontré l'orchidée de ses rêves présents. Elle avait dans les environs de 16 ans, mais c'était toujours bien suffisant pour désirer un objet contondant en ce triste jour de fête. Elle était dans sa chambre, pour son énième Noël à l'Agence, demeurant enfermé en maugréant tristement, si bien qu'on avait un peu de pitié pour cet adolescent en pleine crise de sa génération. La génération de ceux qui préféreraient voir le monde brûler autour d'eux plutôt que leur vie s'égraine en fumée à petit feu. La vieillesse, le travail, la famille. Tout est trop ou pas assez. La satisfaction est manquante pour tout et tout le monde.

Comme chaque année, ça n'était pas nouveau, personne n'est venu lui souhaiter une bonne veille de Noël, ou ne serait-ce qu'un petit bonjour pour lui réchauffer le coeur. Sa chambre était glacée, autant que son regard fouillant celle-ci avec une sentiment de vide. Ça n'était pourtant pas nouveau. Il était habitué. Noël était la pire fête de tous les temps. Noël était une perte de temps. Noël n'était rien, si insignifiant, et pourtant, plein de gens se tuait en ce jour de fête. En ce simple jour où, en oubliant les problèmes, on oublie ceux qui ne peuvent rien oublier. Et ils ne peuvent rien oublier, car ils n'ont rien.