Tsuchigomori & Amane

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La sonnerie qui annonçait la fin des cours avait retenti pile au moment où il parlait , coupant net le pauvre professeur (Tsuchigomori est vraiment une victime par moment) en pleine explication et causant le bruit des cahiers et des trousses que les élèves s'étaient instantanément mis à ranger. Il n'avait pas fallu attendre longtemps pour qu'ils se redressent et quittent, chacun leur tour, ou en groupe, la salle de classe maintenant déserte. Du moins, en partie.

L'adulte observait sans non grande surprise le seul collégien  qui demeurait encore dans cette salle,  affalé sur son banc, la tête nichée entre les bras.
Le voir s'attarder ici, au lieu de se précipiter vers la sortie — tout comme le faisaient si bien ses camarades — , était une habitude, tout comme le fait d'apercevoir des marques ressemblant à des cordes autour de ses poignets   , ou encore les  blessures apparentes sur son visage et ses bras, songea le professeur Tsuchigomori, en se rapprochant.

— Yugi ?

Ne recevant aucune réponse, l'esprit se faisant passé pour un être humain ordinaire se décida à déposer , de part et d'autre ses mains sur ses épaules, de sorte à le secouer.  Et, le concerné releva, au bout de quelques minutes, sans dire un mot, péniblement les yeux en sa direction, comme pour lui demander ce qui l'avait amené à le réveiller.

— Ne me regarde pas comme ça, souffla le plus âgé en déposant une main sur l'arrière de sa nuque, exaspéré. Tout le monde est déjà parti. Tu ne rentres pas chez toi ?

La seule réponse qu'il reçut, ce fut le bruit audible que le plus jeune produisit en laissant retomber sa tête contre son banc. Pourtant, il aurait dû s'en douter. Comme déjà dit, ce n'était pas la première fois qu'il le voyait ici. En fait, il restait toujours quelques heures supplémentaires dans cet établissement, avant de le quitter, et cela, depuis qu'il le connaissait.

L'homme araignée se recula le temps de prendre une chaise et de la tirer pour s'installer face à son élève, qui avait refusé l'accès à tout contact visuel. .

— Yugi?

—......

— Yugi, tu m'entends ?

—.....

— Tu ne veux toujours pas me parler, c'est ça ?

— .....

— Même pas par écrit ?

—.....

—... D'accord, j'ai compris, admit Tsuchigomori en levant les yeux au ciel. Mais il est quand même nécessaire que tu sache que ce n'est pas en gardant le silence que-

— Ça me convient, le coupa  Amane  en rouvrant les yeux , ce qui laissa transparaître leur  couleur ambre.

—... Hein ? Il ne s'attendait tout simplement pas à ce que le jeune adolescent prenne la parole, et encore moins pour lui dire ça. Rare étaient les fois où il se décidait à briser la glace. Comment ça... "Ça te convient"?

— J'ai pas besoin d'aide, ajouta seulement l'élève d'une voix plus basse en saisissant les affaires dont il ne s'était à aucun instant servi , de sorte à les ranger dans son sac, prêt à s'en aller.

Si les fois précédentes, il l'avait laissé filé, ce ne fut pas le cas de cette fois là. Parce que cette fois là, il l'attrapa par le bras, sans lui laisser le temps de franchir le seuil de la porte, le temps de le fuir.

Tant pis si tu ne veux pas parler. J'aimerais juste que tu me laisse me charger de ça.

"Ça", ne pouvaient être que ses blessures physiques. Inutile de lever ses yeux initialement baissés au sol pour s'en assurer, parce qu'il le savait déjà.

Face au regard ferme et soutenu de Tsuchigomori, Amane ne pouvait que déglutir et lui apporter une faible approbation.

Ce soir là, il a, pour la première fois été contraint de le laisser lui administrer des soins qu'il ne voulait pas, en lui tendant nonchalamment le bras, et en s'obstinant à fixer la fenêtre, tout le long. Ou du moins, c'est ce qu'il pensait. Parce qu'au bout de quelques semaines, ce n'était plus son professeur qui insistait et le retenait , mais bel et bien lui qui le retrouvait de son plein grès, pour en quelque sorte tenter d'apaiser l'inquiétude de l'homme qu'il appréciait — chose rare, puisqu'il ne faisait confiance à personne d'autre là-bas — , étant donné qu'en contre partie, il gardait toujours le silence sur le ou les responsables de son état, qui empirait par ailleurs au fur et à mesure que le temps passait.

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En repensant à tout cela, Hanako esquissait un léger sourire, alors qu'il scrutait avec  nostalgie la lune qui brillait au crépuscule.

En repensant à tout cela, Tsuchigomori lui, riait toujours amèrement avant de s'effondrer, avec la paume de sa main aplati contre son visage.

"L'avenir ne peut être changé. ", est une chose dont le 5ieme mystère avait longtemps été persuadé. Persuadé, jusqu'au moment d'apprendre la mort prématurée de son ancien élève.

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(écrit le 12 février le soir
C'est normal si y a des fautes du coup j'ai pas mes lunettes j'ai le filtre nuit et je suis fatiguée XDD mais j'étais trop excitée à l'idée de poster le premier one Shot alors voilàaa)

VOUS EN PENSE QUOI n ?

Tbhk | One shotOù les histoires vivent. Découvrez maintenant