Are we looking at forever?
'Cause I don't see it in your eyes
Have you had enough or do we try again?Just say when - Nothing more.
Lorsque j'ouvre les yeux, Peter est déjà sorti du lit. Une douce odeur de café flotte dans l'appartement. J'entends sa voix, grave et sérieuse. Il est en train d'argumenter avec quelqu'un, au téléphone, probablement un énième client dont il doit satisfaire les demandes. Je m'assois sur le bord du lit et passe une main devant mon visage. J'ai des difficultés à émerger ce matin. Lorsque je regarder entre les rideaux de la baie vitrée, je constate qu'il pleut à torrent dehors. En accord avec mon humeur maussade. Je ferme les yeux pour calmer mon cœur qui bat à mille à l'heure mais les réouvre aussitôt. A chaque fois que mes paupières s'abaissent, je vois deux pupilles vertes, couleur émeraude, qui me fixent avec intensité. Il ne veut pas quitter ma tête. Le passé nous rattrape toujours un jour. Je souffle et replace ma frange rapidement devant le miroir en attrapant mon peignoir en satin. Je n'ai pas envie de quitter la chambre aujourd'hui mais parfois, il faut aller à l'encontre de ses désirs.
En entrant dans le salon, Peter est jogging et haut noir, il est certainement allé courir comme chaque samedi. Il fronce les sourcils, soucieux, face à la baie vitrée et contemplant la vue qui s'offre à lui. Il se met à parler en italien, ou plutôt à insulter quelqu'un en italien ? J'esquisse un sourire, cela ne lui va tellement pas. Il raccroche finalement brutalement avant de se retourner. Lorsqu'il m'aperçoit, le soupçon de colère qu'il y avait dans son regard s'adoucit instantanément.
-Je t'ai préparé le petit déjeuner. Me dit-il en souriant.
J'opine de la tête pour le remercier. Alors qu'il passe à côté de moi, il dépose un baiser sur mon front en frôlant ma taille avec sa main. Mon corps se crispe soudainement. Ce n'est que Peter. Je tente de me détendre en lui emboitant le pas. Si mon rêve ne m'a pas perturbé lorsque je me suis réveillée cette nuit en trouvant la présence de Peter réconfortante, il l'est bien plus quand je suis pleinement réveillée et maître de moi-même. Il ne semble rien avoir remarqué, ou fait comme si de rien était. Une fois installés dans la cuisine, il me sert une tasse de café brulant avec à côté des pancakes aux fruits rouges et un jus d'orange pressé. Il essaie de se faire pardonner pour sa mère, maintenant que la colère est passée.
-Moïra, je suis vraiment désolé de ne pas être intervenu immédiatement hier soir. Je sais que j'aurai dû le faire, mais c'est ma mère, et je n'ai pas envie de lui faire du mal. Je sais que je t'en ai fait à toi et j'aurais dû te préserver de ça. Me dit-il gêné.
J'attrape sa main et lui souris simplement en chuchotant que ce n'est pas grave. Je sais très bien qu'ils ont raison. Depuis six mois je recule l'échéance, sans cesse. Tout le monde a hâte. Tout le monde, sauf moi.
-La date est fixée, maintenant. Je souris simplement avant d'ajouter : On leur annoncera à Noël, ta mère sera ravie de pouvoir commencer à chercher les prestataires.
Il acquiesce avant de sceller ses lèvres aux miennes dans un tendre baiser. Je passe mes mains dans son cou, chacun d'un côté du plan de travail, nous nous levons tous les deux pour savourer les lèvres de l'un et de l'autre. Finalement, nous faisons tous les deux un pas sur le côté pour se rejoindre. Peter me soulève pour m'asseoir sur l'ilot, sa langue venant jouer avec la mienne et mes jambes s'entrelaçant autour de sa taille. Ces moments sont devenus si rare que je m'aperçois à quel point son corps m'avait manqué. Je glisse mes mains sous son haut qui finit par voler à l'autre bout de la pièce alors que ses mains s'agrippent autour de ma taille, faisant se soulever mon peignoir. Mes mains glissent le long de ses abdos bien dessinés, il a toujours été un sportif aguerris, pour mon plus grand plaisir. Il tire sur le nœud de ma ceinture, faisant s'ouvrir mon peignoir lui donnant une vue imprenable sur mon corps. Il s'abaisse pour prendre un de mes seins en bouche ce qui me fait gémir. Je bascule la tête en arrière, fermant les yeux, mes mains s'entremêlant dans ses cheveux afin qu'il ne lâche pas sa prise. Sa langue joue avec mon téton avant de descendre le long de mon ventre dans une pluie de baiser. Je gémis d'autant plus lorsque ses lèvres remontent le long de mes cuisses. Quand sa bouche se pose sur mon intimité, je me cambre afin qu'il poursuive ses gestes. Ses doigts accompagnent alors les mouvements de sa langue, me bouleversant davantage. Alors que je gémis d'autant plus, son téléphone sonne. Je me crispe à l'idée qu'il s'arrête là. De sa main libre, il refuse l'appel et jette son téléphone plus loin sur le sol sans jamais quitter mon clitoris. Finalement, alors que je suis au bord de l'orgasme, son téléphone sonne une seconde fois. Cette fois, il éloigne la tête pour regarder le nom qui s'affiche. Son regard rencontre le mien, il aborde une mine navrée alors que je ferme les yeux et déglutis.
-Je suis vraiment désolé Mo, il faut que je prenne cet appel. Me dit-il en se relevant aussi vite qu'il m'a parlé.
Je souffle un coup sans avoir ouvert les yeux pendant que lui, quitte la pièce en parlant une nouvelle fois en italien. Quand j'ouvre les yeux, je me mets à contempler le plafond, toujours assise sur ce maudit plan de travail. Ça sera pareil durant notre lune de miel ? Et après notre mariage ? Je respire un coup et sèche une larme qui coule le long de ma joue, une larme de frustration, avant de me ressaisir. A force de le voir faire passer le travail avant nous, j'ai simplement baissé les bras et arrêté d'essayer d'aller vers lui. Peut-être que ça s'arrangera après notre mariage ? Je ne crois pas. Je me réinstalle finalement sur mon tabouret et décide de déguster les pancakes qu'il m'a si gentiment préparé ce matin, bien que dorénavant froid. J'attrape mon téléphone et envoie un message à Ela.
« Il m'a encore laissé en plan pour le boulot, peut-être que la frustration finira par être un orgasme ? »
Je souffle une dernière fois et regarde ma boîte mail professionnel. Seul un article de mon rédacteur en chef : « Un article aguicheur mais prometteur, bon travail Moïra. ». Malgré le culot que j'ai mis dans sa rédaction, il a été validé. Il doit être paru sur le site. Je peux donc me concentrer sur un prochain sujet, dont je n'ai aucune idée du contenu. Alors que je termine mes pancakes, Peter entre dans la cuisine vêtu d'une chemise et d'un pantalon de costume gris. Je soupire, je sais déjà qu'il a « une urgence » avec un de ses clients. Comme toujours.
-Je suis désolé Moïra, il faut vraiment que j'y aille. J'essaie d'honorer notre réservation au restaurant ce soir, d'accord ? Me dit-il en déposant un baiser sur le bout de mes lèvres. Je t'aime ! lance-t-il en claquant la porte derrière lui.
Je t'aime aussi, flotte dans l'air. Imperceptible par mon interlocuteur.
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Un monde qui nous sépare.
RomanceMoïra a tout pour être heureuse. Peter, l'homme qui partage son quotidien depuis plus sept ans, l'a demandé en mariage. Elle réalise une carrière de journaliste brillante. Très entourée de ses amis, elle sait qu'elle ne sera jamais seule. Mais le le...