Vengeance d'une femme

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Je dors tranquillement, quand soudain je sens des claques. D'abord, je ne réagis pas, pensant que je rêve ou que j'hallucine, jusqu'à ce que j'entende la voix de l'autre imbécile qui me sert de frère.

— Samir : Lève-toi, sale grosse ! Allez, bouge, va chercher des croissants et du pain avant que je te pète les dents !

Je hoche juste la tête. Pas la force de répondre, tellement il m'a épuisée, ce con.

Je me lève, me lave le visage, me brosse les dents.
J'enfile un jogging large et un gros pull, même si c'est l'été. C'est le début des grandes vacances.
J'ai réussi à passer en première S, mais personne n'est au courant. Je l'ai appris il y a deux semaines, juste avant les vacances.

Je sors de la maison et le vois dans le jardin, en train de discuter avec quelqu'un. Il me dégoûte tellement.
Jamais je n'aurais pensé qu'il serait comme ça.

| Flash-back |

Je suis assise au fond de la classe, écoutant notre prof principale qui annonce ceux qui passent.

— Prof : Alors, ceux qui passent en première ES sont... Mounia, Noura...

Ces deux-là se lèvent et se mettent à hurler et à remuer comme des gamines.

— Mounia & Noura : On passe, hbiba, on passe !

Mounia et Noura, deux brunes aux yeux marron, un peu trop maquillées à mon goût.
Mignonnes, mais insupportables. Vous devez vous demander pourquoi je les déteste tant... vous le saurez bien assez tôt.

Les noms continuent de défiler. À chaque annonce, je m'inquiète un peu plus : Assia, tu vas redoubler ta seconde...

— Prof : Pour finir... Assia, vous passez en première S.

Elle a dit mon nom ! Mon dieu, j'avais le sourire jusqu'aux oreilles.

En sortant, je cours aux toilettes pour prévenir mon cousin Nacer. Lui, c'est ma vie, mon tout. Pour lui, je pourrais faire n'importe quoi. Il est le seul à ne jamais me critiquer, à ne pas me juger, à ne pas me rabaisser. Sans lui, je n'aurais jamais tenu.

Nacer a 19 ans, grand, brun, aux yeux noirs. Il est passionné de foot comme les jumeaux, et franchement, plutôt beau.
Il habite juste en face de chez moi et c'est le seul de cette « famille » qui est vraiment là pour moi.
J'allais lui envoyer un message, quand Mounia et Noura rentrent dans les toilettes, sûrement pour se remaquiller.
Je ne me prive pas pour écouter leur conversation.

— Noura : On passe en première !

— Mounia : Mon chou va être fier de moi !

— Noura : Pareil pour moi ! Tu as vu l'autre Assia ? Elle passe en S !

— Mounia : Laisse tomber, de toute façon, on est bien meilleures dans d'autres domaines avec Nacer et Samir.

Nacer ? Non, elle se moque de moi ? Il m'a toujours dit : « Assia, moi, je veux une fille propre dans la religion. »

Finalement, je décide de ne pas lui envoyer de message. C'était le dernier jour de cours, on pouvait partir quand on voulait, alors je suis rentrée plus tôt. La maison était vide.

Je sais que réussir en première S est ma seule porte de sortie, loin de cette famille qui me hait. Si j'obtiens mon bac, je pourrai entrer en école d'architecture. Et là, je serai enfin libre... loin d'eux.

Perdue dans mes pensées, je n'ai même pas vu le temps passer. Puis j'entends un bruit...

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