| 2 |

49.6K 4.5K 177
                                    

2

| Toujours dans le flash-back |

J'entends quelque chose tomber au sol et, par réflexe, je me retourne en souriant... mais dès que je le vois, mon sourire disparaît, laissant place à une expression crispée.

Que fait-il ici ? Depuis quand se tient-il là, devant la porte, à me regarder ?

Il a fait tomber ses clés de voiture. Nos regards se croisent, figés pendant vingt secondes, jusqu'à ce qu'Hakim baisse les yeux.

Je décide de prendre la parole.

— Moi : heu... ha... ha...kim... Hakim...

J'ai du mal à parler, c'est la première fois qu'on se regarde vraiment dans les yeux.

— Hakim : T'es... t'es toute seule ?

— Moi : Oui.

— Hakim : Ok. Tu peux me faire un sandwich ?

— Moi : Oui.

Un "s'il te plaît," c'est trop demandé ? Tu n'es même pas capable de dire "s'il te plaît" à ta propre sœur. Dis-moi juste... pourquoi tu ne me traites pas comme Samira et Hakima ?

Tu les traites si bien, tu les prends dans tes bras, tu leur fais des compliments, tu prends soin d'elles. Pourquoi pas moi ?

Explique-moi, juste pour que je comprenne.

Assia, arrête de te faire des illusions. Tu connais déjà la réponse : tu es grosse.

Il part prendre sa douche, pendant que je vais dans la cuisine pour préparer ses sandwichs. Mais cette fois, ce ne seront pas les sandwichs habituels, ceux avec du pain de mie, une tranche de dinde, et un peu de beurre. Aujourd'hui, je vais lui faire ses préférés — ceux avec du thon, de la mayonnaise, de la salade et de la tomate.

J'ai découvert son préféré en écoutant une conversation entre lui et Samira.

— Hakim : Princesse, s'il te plaît, va me faire un sandwich. J'ai faim !

— Samira : Hakim, demande à la grosse.

— Hakim : S'il te plaît, princesse... j'en ai marre de ses sandwiches, allez.

— Samira : Ah, je te comprends, elle ne sait rien faire, cette grosse. Je te fais ton préféré : thon, mayo, salade, tomate.

— Hakim : Tu gères.

C'est comme ça que j'ai su quel sandwich il préférait.

Je coupe la baguette en deux et lui prépare deux sandwichs, que je pose sur un plateau avec une canette et une serviette. Juste avant de poser le plateau dans le salon, je sursaute en entendant une voix.

— Samir : Eh la grosse ! Alors, tu viens encore bouffer ? Tu te trouves pas assez grosse ?

Je pose le plateau avant de répondre, pour éviter qu'il finisse par terre.

— Moi : Mais c'est...

Je n'ai même pas le temps de finir ma phrase qu'il me gifle violemment, ma tête tournant sous l'impact. Je porte la main à ma joue, brûlante.

— Samir : Sale grosse ! T'avais envie de répondre, hein ? Combien de fois faudra-t-il te répéter que c'est moi qui parle ici ? Toi, tu n'es qu'une chienne qui aboie pour rien !

Un jour, tu regretteras ces mots. Tu me supplieras à genoux, et même là, je ne te pardonnerai pas. Toutes les fois où tu m'as blessée, mentalement et physiquement... un jour, tu en souffriras autant que moi je souffre aujourd'hui.

Je cours vers ma chambre, sauf que...

Donnez-moi votre avis en commentaire !

Votez et commentez ✒💭

Vengeance d'une femmeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant