Prisonnière de mes chaînes

CHAPITRE 39

Alya

Ça fait pratiquement une semaine que je suis allongé dans ce lit. J'ai interdiction de me lever sauf pour aller aux toilettes et prendre une douche, Victoria m'apporte mes repas et tout ce dont j'ai besoin. Mais tout ça, c'est terminé aujourd'hui j'ai l'autorisation du médecin, je peux enfin quitter cette chambre.

Cole n'est pas venu une seule fois me voir, pourtant selon Victoria il n'a pas quitté la maison. Plusieurs fois j'ai voulu aller à sa rencontre, mais je n'ai pas osé. J'ai peur de voir qu'il est différent ou plutôt qu'il est redevenu celui que je détestais il y a encore quelque temps.

En sortant de la douche et en me regardant dans le miroir, j'ai eu l'impression de prendre conscience de qui je suis, qui je suis devenu. Je n'ai plus rien à voir avec la fille banale qui avait pour principal problème son patron qui lui rendait la vie impossible. J'ai été kidnappé, frappé, séquestré, j'ai perdu ma meilleure amie et j'ai pris une balle à cause d'un homme pour qui j'ai développé des sentiments que je ne comprends même pas. Je me dégoûte. Quand je me regarde dans le miroir je me déteste. Seulement je n'arrive pas à aller à l'encontre de ce que je ressens pour lui.

Je retourne dans ma chambre pour m'habiller, j'enfile le premier truc que je trouve. Une robe pull. Puis je quitter la chambre.

Arrivé au rez-de-chaussée, je jette un coup d'œil rapide vers le bureau de Cole, sa porte est grande ouverte et il est bien à l'intérieur assis sur sa chaise, concentré sur son ordinateur.

Je crois que c'est à moi de faire le premier pas, sinon j'ai l'impression qu'il ne viendra jamais.

Je me dirige vers son bureau. J'ai à peine fait quelques pas dans sa direction, que son regard rencontre le mien. Il m'observe avancer vers lui et quand j'entre enfin dans son bureau, il se concentre à nouveau sur son ordinateur.

Je ne comprends pas ? Qu'est-ce qu'il lui prend.

- Bonjour, je suppose que tu es au courant mais le médecin...

- Je sais. Me coupe-t-il froidement.

- Je vois. Est-ce que l'on va discuter de ce qui s'est passé et de ce que tu m'as dit l'autre jour ?

- Il n'y a rien à dire.

- J'ai quand même bien failli mourir. J'ai le droit de savoir qui a voulu me tuer et pourquoi !

Il a soupiré. - Ce ne sera plus un problème dès ce soir. Grâce à mon frère j'ai enfin une piste.

- Mais...

- Laisse-moi j'ai du travail. Me coupe-t-il à nouveau. Voyant que je ne bouge pas, il plonge ses iris noirs dans les miens. - S'il te plaît Alya.

- Très bien. Répondis-je froidement avant de quitter son bureau. C'est très rare de l'entendre utiliser une formule de politesse quand il s'adresse à moi. Quoi qu'il en soit, j'avais raison, il est froid et distant avec moi.

En entrant dans la cuisine, Victoria me tombe dessus en me prenant dans les bras.

- Alya. Comment tu te sens aujourd'hui ?

- Mieux qu'hier je suppose. Je me dégage doucement de son emprise.

- Installe-toi, je vais te préparer ton petit déjeuner.

J'obéis sans broncher. Victoria est au petit soin avec moi depuis ce qui s'est passé, bien qu'on était fâchée elle et moi. Depuis qu'on m'a tiré dessus, elle fait comme si on ne s'était jamais pris la tête à cause de ma tentative d'évasion ratée.

- Tiens,

- Merci. Mais tu n'es plus obligé de faire ça tu sais, je peux me débrouiller maintenant.

- Je sais, c'est juste que je n'aurai probablement plus jamais l'occasion de te préparer à déjeuner.

Je l'observe en souriant. - Mais qu'est-ce que tu racontes tu fais quasiment tous les jours le repas.

Elle m'observe avec un regard triste sans dire un mot. Je ne comprends pas. Je fronce les sourcils.

- Qu'est-ce qu'il y a ?

- Rien, je me disais juste que ton arrivée ici m'a fait un bien fou et je ne t'ai jamais remercié pour ça.

- Ce n'est rien et tu le sais. Ça m'a permis de ne pas m'ennuyer ici.

- Tout de même, je voulais te remercier Alya, te remercier pour tout.

Je l'observe, intrigué par son comportement. - De rien.

J'entends la porte de la maison s'ouvrir et se refermer. En regardant par la fenêtre je vois Cole, monter dans sa voiture. Il a l'air énervé.

Je prends ma tasse de café et je m'avance vers la fenêtre. - Tu sais où il va ?

- Non. Dit-elle simplement.

Sa voiture quitte la propriété, suivie de près par deux autres SUV. Je sursaute quand une main se pose brusquement sur la vitre. Nate apparaît devant moi avec un large sourire sur le visage. Je lève les yeux au ciel avant d'ouvrir la fenêtre.

- Qu'est-ce que tu me veux ?

- Moi rien, c'est toi qui espionnes les gens en douce.

- Je n'espionne personne.

- Pas à moi Alya, je t'ai vu.

- Si tu le dis. Tu sais où il est allé ?

- Oui. Répond-il simplement.

- Et ?

- Tout ce que je peux te dire c'est qu'il attend ce moment depuis des années. Et que ce que tu as toujours voulu va finalement arriver.

- Qu'est-ce que tu racontes ?

Il ne répond pas, il me sourit en s'éloignant de la fenêtre.

Je ne comprends pas. Il ne peut pas se débarrasser de moi sans qu'on ait eu une réelle discussion. Je ne veux plus m'en aller si je ne peux plus le voir. Ce n'est peut-être pas la meilleure décision de ma vie. Mais c'est ce que je veux et je l'assume enfin... Je l'assumerai un jour. Mais il doit me laisser faire ce choix. Il ne peut pas me forcer ?